SN2006gy | |
Données d'observation | |
---|---|
Type de la supernova | IIn |
Type de rémanent | |
Résidu compact | |
Galaxie hôte | NGC 1260 |
Constellation | Persée |
Ascension droite | 03h 17m 27,06s |
Déclinaison | +41° 24′ 19,5″ |
Coordonnées galactiques | |
Découverte | 2006 |
Magnitude apparente | |
Caractéristiques | |
Progéniteur | |
Type du progéniteur | |
Couleur | |
Particularités |
SN 2006gy est une supernova découverte le 18 septembre 2006 (d'où son nom) dans la galaxie NGC 1260 située dans la constellation de Persée, dans une direction proche de celle de Beta Persei (Algol). Cette supernova s'est caractérisée par une luminosité absolue hors du commun, estimée à près de 100 fois supérieure à celle d'une supernova classique, phénomène considéré comme étant dû au fait que l'étoile progénitrice de la supernova est atypique, possédant une masse extrêmement élevée (peut-être plus de 100 masses solaires).
La supernova a été observée par de nombreux observatoires au sol et spatiaux. Les principaux résultats de ces études ont été diffusés auprès du grand public lors d'une conférence de presse donnée par la NASA le 7 mai 2007, lui offrant une certaine couverture médiatique, mais avaient été mis en ligne en décembre 2006 et publiés pour certains en mars 2007 dans la revue scientifique Astrophysical Journal.
La découverte de la supernova a été faite par R. Quimby et P. Mondol de l'observatoire McDonald dans le cadre d'un programme de recherche de supernovae, le Texas Supernovae Search, par comparaison avec des clichés de la galaxie hôte pris fin 2005. L'annonce de la découverte a été faite via la circulaire no 8754 et le télégramme électronique no 644 de l'Union astronomique internationale.
Une étude spectroscopique de l'objet a été réalisée le 26 septembre par A. Harutyunyan et ses collaborateurs du Telescopio Nazionale Galileo (italien) situé à La Palma (îles Canaries), révélant qu'il s'agissait d'une supernova de type II (supernova dite à effondrement de cœur), c'est-à-dire issue de l'implosion d'une étoile massive. De façon concomitante, J. L. Prieto et ses collaborateurs obtiennent avec le télescope de 4 mètres de l'observatoire de Kitt Peak un spectre suggérant une supernova de type IIn, avec très forte extinction due au milieu interstellaire de la galaxie hôte. Cette extinction est évaluée à deux magnitudes. La distance de la galaxie hôte NGC 1260 étant bien connue (environ 248 millions d'années-lumière), la magnitude absolue de l'événement est estimée à -22, ce qui en fait un événement très largement plus lumineux qu'une supernova ordinaire à effondrement de cœur. Les clichés de Prieto et al. ne permettent pas de séparer la supernova du centre de la galaxie hôte, aussi suggèrent-ils d'associer cette luminosité extrême au fait qu'il émane du centre de la galaxie hôte, qui renferme en réalité un noyau actif. L'hypothèse du noyau actif de galaxie est très rapidement réfutée par R. J. Foley et ses collaborateurs, qui à l'aide du télescope de 3 mètres de l'observatoire Lick montrent le 24 octobre que la supernova est décalée du centre de la galaxie hôte d'environ une seconde d'arc, attestant ainsi la nature de supernova atypique extrêmement lumineuse de l'événement.
Outre sa luminosité exceptionnelle, cette supernova se caractérise par une durée extrêmement longue. Alors qu'une supernova ordinaire met de l'ordre d'une vingtaine de jours pour atteindre son maximum de luminosité, celle-ci a mis plus de cinquante jours, le temps passé au maximum (écart de moins d'une magnitude par rapport à celui-ci) étant également considérable, de l'ordre de 50 jours. Des temps d'atteinte au maximum peuvent parfois être importants. Cela a par exemple été le cas pour SN 1987A, qui avait eu lieu dans le Grand Nuage de Magellan, mais cette supernova, également atypique, était fortement sous lumineuse.
La nature exceptionnelle de cette supernova lui a permis d'être abondamment étudiée dans le courant de l'automne 2006. Par exemple, le directeur du télescope spatial Chandra lui a alloué 8 heures d'observation avec cet instrument, permettant l'étude du phénomène dans le domaine des rayons X, et donnant ainsi des indications sur les possibles scénarios susceptibles d'expliquer la luminosité de l'événement.