Santa Cruz (Séville) - Définition

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Introduction

Aperçu du quartier de Santa Cruz

Santa Cruz est un quartier de la ville espagnole de Séville, en Andalousie. Inclus dans le périmètre de l'ancienne muraille, il appartient au cœur historique de la cité, et jouxte les monuments les plus célèbres de la capitale andalouse : la Cathédrale et la Giralda, le Palais archiépiscopal, l'Alcázar ou encore la Casa Lonja. Lieu d'art et d'histoire, le quartier trouve ses origines au Moyen Âge et regorge de légendes, d'églises et de palais, témoins de son passé. Profondément mis en valeur au début du XXe siècle, il est aujourd'hui un des quartiers les plus emblématiques de Séville, avec Triana. Il est surtout réputé pour le charme de ses ruelles escarpées et de ses places ombragées qui en font un des lieux privilégiés du tourisme sévillan.

Histoire

Les origines médiévales

Ferdinand III de Castille reconquiert la ville en 1248.
Tolède accueillit également une importante communauté juive. Ici, la synagogue Santa María la Blanca.

L'actuel quartier de Santa Cruz constitue une partie de l'ancienne juiverie (Judería) de Séville. L'existence d'un ghetto juif à cet endroit n'est attestée que depuis l'époque chrétienne. Sous la domination musulmane, la zone de la juiverie médiévale, comprise entre la Puerta de Jerez (près du Guadalquivir) et la Puerta de la Carne (plus au nord-est, près de l'église Santa María la Blanca, ancienne synagogue), était connue sous le nom de Quartier de l'Alcázar de la Bénédiction : il s'agissait en fait de la médina musulmane. Une légende populaire laisse entendre qu'il aurait existé une juiverie à l'époque d'Al Andalus : les Juifs en auraient remis les clefs à Ferdinand III de Castille en 1248, cependant que les musulmans livraient la ville. Quoiqu'il existe deux clefs de la ville conservées à la Cathédrale, cette tradition est à considérer avec prudence : sous Al Andalus, les Juifs, même regroupés autour de la synagogue, n'étaient sans doute pas isolés du reste de la population, au contraire des pratiques observées dans les villes chrétiennes.

Après la reconquête de la ville, l'expulsion des musulmans amena la couronne de Castille à repeupler la cité. De nombreux Juifs s'installèrent alors à Séville, et constituèrent la deuxième communauté hébraïque d'Espagne, après celle de Tolède. L'actuel quartier de Santa Cruz et ses alentours furent destinés à la population hébraïque, tandis que trois des mosquées reprises aux musulmans furent concédées aux Juifs qui les convertirent en synagogues. Trois portes, fermées chaque soir, signalaient alors l'entrée dans la juiverie.

Si les premiers temps de la Séville reconquise furent marqués par une certaine tolérance, il en fut autrement à partir du XIVe siècle. La grave crise économique des années 1300 provoqua une recrudescence de l'antisémitisme (la pratique de l'usure déplaisait) dans les royaumes de Castille et de Navarre. En juin 1391, 4 000 Juifs furent assassinés à Séville lors d'un sanglant pogrom, tandis que leurs biens furent confisqués et distribués. Les évènements mirent fin à la présence juive dans le quartier. Les trois synagogues furent transformées en autant d'églises : San Bartolomé (reconstruite à l'époque baroque), Santa María la Blanca (qui a conservé sa façade médiévale) et Santa Cruz (détruite). C'est cette dernière qui donna son nom au quartier homonyme que nous connaissons aujourd'hui, quartier qui ne représente par conséquent qu'une partie de l'antique juiverie.

Les aménagements des XIXe et XXe siècles

Les projets de l'Exposition de 1929 menacèrent le quartier.

À compter du XVIIe siècle, l'aristocratie locale semble s'attacher au quartier, et en fait un de ses lieux de prédilection. Santa Cruz y gagne alors quelques demeures cossues, des églises et couvents. Au XIXe siècle, et surtout au XXe siècle, le quartier connaît de profondes transformations. L'église mudéjare de Santa Cruz, autrefois synagogue, fut abattue en 1811, sous l'occupation française, pour aménager l'actuelle place de Santa Cruz. Le siège de la paroisse fut alors transféré dans l'actuelle église du nom, jusqu'alors occupée par le couvent des Clercs du Saint Esprit, dans la rue Mateos Gago.

Par la suite, alors qu'approche l'Exposition ibéro-américaine de 1929, les projets de modernisation de la ville sont présentés au gouvernement. L'un d'entre eux prévoit le percement de deux larges avenues partant de la place Virgen de los Reyes, au pied de la cathédrale, et menaçant de ce fait l'existence du vieux quartier. Il faut attendre l'intervention du Marquis de la Vega Inclán, et du roi Alphonse XIII, pourtant défenseur de la modernisation, pour voir le projet abandonné. C'est alors que le Marquis de la Vega Inclán, chargé du tourisme auprès du monarque, entreprend la restauration du quartier, auquel il donne l'aspect qu'il conserve aujourd'hui. Pavage des ruelles, fleurissement et embellissement des places ou aménagement de jardins constituèrent la part la plus importante de la transformation du quartier de Santa Cruz. Entre les années 1914 et 1920, Santa Cruz se para de ses plus beaux atours pour s'adapter aux exigences romantiques teintées de pittoresque idéalisé d'un tourisme naissant, tout en conservant son authenticité.

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