Le mouvement des Seiz Breur est un mouvement créé par une phalange d'artistes bretons entre les deux guerres mondiales. Bien que placé sous une invocation symbolique (seiz breur = sept frères en breton), il se présente comme une union par cooptation qui regroupa jusqu'à 50 artistes sous le nom breton de « Unvaniezh Seiz Breur » (Union des Sept frères). Ce mouvement, initiateur de l’art celto-breton moderne, a exercé une influence qui se fait sentir, encore aujourd’hui, dans la culture et la création bretonnes.
C'est une femme, la graveuse et décoratrice, Jeanne Malivel (1895-1926), tôt disparue, qui joua un rôle important dans la fondation relayée ensuite par l'architecte James Bouillé et le peintre et graveur René-Yves Creston, ainsi que son épouse Suzanne Creston. Ces trois jeunes bretons artistes en arts décoratifs, se rencontrent en 1923 au pardon du Folgoët, et décident d’œuvrer ensemble à la création d’un art breton moderne, alliant le meilleur de la tradition aux nécessités contemporaines.
Le nom qu’ils se choisissent Ar Seiz Breur (les sept frères) réfère à un conte gallo, collecté et illustré par Jeanne Malivel qui relate une histoire d’abord malheureuse où la naïveté et la légèreté engendrent une tragédie mais où, ensuite, la pureté des intentions et l’acceptation des souffrances conduisent à la rédemption, prélude à une renaissance incarnée par sept enfants.
Parmi les noms importants, on relève :
et encore
P. Abadie-Landel, Georges Arnoux, Robert Audic, Octave-Louis Aubert, André Batillat, Yves Berthou, Yvette Brelet, Suzanne Creston, S. Derrien, Edmond Derrouch, Fañch Elies (Abeozen), Goinard, Jean Guinard, Marguerite Houel, Job Jaffré, Germaine Jouan-Creston, Dr Roger Kervran, Lauvergeat-Brelet, Marc Le Berre, Marcel Le Louet, Christian Le Part, Régis de l'Estourbeillon, Florian Le Roy, Madeleine Lizer, Édouard Mahé, Jean Mazuet, Jean Merrien, Jacques Motheau, Michael O'Farrel, Francis Pellerin, Charles Penther, François Planeix, Yann Robert, Georges Rual, René Salaün, René Salmon de la Godelinais, Anne de Tourville, Robert Yan ...
Elle est basée sur la constatation de la stagnation de l’art breton traditionnel, si riche dans le passé, se figeant dans la répétition de recettes éprouvées, à laquelle on trouve différentes raisons :
Pour les trois créateurs de Seiz Breur, l’art breton doit être l’expression de son âme vivante, c’est-à-dire en situation d’évolution, et non un catalogue d’œuvres anciennes. Il vise à la pluralité des disciplines et des techniques et au renouvellement de l'expression artistique bretonne :
Leur devise :
« Netra na den ne vir ouzimp kerzout war-du ar pal
Avel a-dreñv, avel a-benn, Seiz Breur, war-eeun ! »
Soit :
« Rien ni personne ne nous empêcheront de marcher vers le but
Vent arrière, vent debout, Seiz Breur, tout droit ! »