16,9/km² (Ayo, extrême sud-est de la Colombie). 3/km² (Río Pucacuro, Pérou, d’après Aquino). 28/km² (Río Manití, Pérou, d’après Soini et Cóppula).
De 16 à 100 ha et parfois plus. Varie beaucoup selon les régions. D’autant plus étendu si cette espèce voyage en groupes mixtes. Les domaines se chevauchent plus ou moins extensivement (de 21 à 79%). Comme ses deux ressources principales (fruits des petits arbres et exsudats) se rencontrent souvent dans des types de forêt différents, son domaine est plus vaste et plus hétérogène que ceux des autres primates vivant dans le même environnement et sa densité est par voie de conséquence plus faible.
Diurne. Arboricole.
Quadrupède. Saut-accrochage vertical. Se déplace en courant sur les plantes grimpantes et en sautant de branche en branche. Au repos, les singes s’assoient les uns à côté des autres, la queue pendante ou enroulée devant.
Frugivore-nectarivore-gommivore. Fruits, fleurs, nectar, exsudats et insectes.
Il assure la dispersion de nombreuses graines, notamment celles des parkias (comme Parkia vetulina) et des lianes (comme Anomospermum grandifolium et Asplundia peruviana). Avec son complice le tamarin à moustaches (S. mystax), c’est plus de 155 espèces de fruits qui transitent dans leur intestin, c’est dire l’importance de ces primates pour la vitalité de la forêt de haute Amazonie. Durant la saison humide, il ne consomme pratiquement que des fruits, avec un complément de pétioles et de sève. Pendant la saison sèche, retournement de situation, avec une énorme consommation de nectar (75%) et de gomme (9%) - riche en calcium, avec seulement 16% de fruits. Même s’il est plus gommivore que les autres tamarins, il ne peut saigner lui-même le bois et doit profiter du travail du ouistiti pygmée (Cebuella pygmaea), du ouistiti à queue noire (Mico melanurus) ou du ouistiti du Rondônia (Mico sp.) ou bien espérer que la sève s’écoule d’elle-même naturellement. Au sud de la Colombie, il consomme des fruits d’ingá (Inga sp.), des « raisins » d’uvilla (Pourouma cecropiaefolia), des noix de l’anacardier Tapirira guianensis, la pulpe des myrtacées Calyptranthes bipennis. Entre août et novembre, il se concentre sur la sève des ingás, des figuiers, sur le latex blanc des clusias (Clusia columnaris) ou celui du caballeros (Souroubea guianensis). Au Pérou, il passe la saison sèche à consommer la gomme des parkias (Parkia sp.), des bois violets (Peltogyne), des sloaneas (Sloanea sp.), des acacias (Acacia sp.), des combrétums (Combretum sp.) ainsi que le nectar du chupa-chupa (Quararibea cordata).
Il détache l’écorce et brise le bois mort à la recherche de larves, inspecte les fissures des troncs pour y dénicher des insectes. À l’instar des petits singes-lions, il fouille dans les broméliacées épiphytes. Il passe une heure et demie par jour à traquer toutes sortes d’arthropodes, une dizaine de proies étant capturées quotidiennement sur les troncs (cf. encadré Chasseurs d’insectes). Principales proies invertébrés : orthoptères (61%) et hémiptères (7%), le reste se décomposant de façon égale en larves de coléoptères, larves de lépidoptères, coléoptères adultes, mille-pattes. Il consomme également des grenouilles arboricoles (3%) et des lézards (1%).
Dans la Réserve nationale Pacaya-Samiria (Pérou), il consomme les fruits d’une anone (Annona duckei), de deux espèces d’inga (Inga spp.), d’arapari (Macrolobium sp.), de parkia (Parkia sp.), de gnetum (Gnetum sp.), de satine rouge (Brosimum rubescens), de matapalo (Coussapoa sp.), de deux espèces de figuier (Ficus spp.), du muscadier des marécages (Virola surinamensis) et d’une passiflore (Passiflora sp.).