Théâtre de la Porte-Saint-Martin | |
Le théâtre en 2009 | |
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Surnom | Opéra du peuple (1802) |
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Type | Théâtre |
Lieu | 16, boulevard Saint-Martin Paris Xe |
Architecte(s) | Nicolas Lenoir La Chardonnière |
Inauguration | 27 octobre 1781 |
Nombre de salles | 1 |
Capacité | 1 800 |
Anciens noms | Académie royale de Musique Jeux-Gymniques |
Direction | Jean-Claude Camus |
Site web | Site officiel |
Le théâtre de la Porte-Saint-Martin est une salle de spectacles située au 16, boulevard Saint-Martin dans le 10e arrondissement de Paris. Il est classé « monument historique » depuis le 30 mars 1992.
Ce site est desservi par la station de métro Strasbourg - Saint-Denis.
Le théâtre, l’un des plus grands du boulevard avec ses 1 800 places, est construit en seulement deux mois sur les plans de Nicolas Lenoir, pour accueillir l'Académie royale de Musique dont la salle du Palais-Royal venait d’être incendiée. Il est inauguré le 27 octobre 1781. Lorsque l'Opéra réintègre sa nouvelle salle de la rue de Richelieu le 9 thermidor an II (27 juillet 1794), le théâtre est fermé la salle utilisée pour des réunions politiques jusqu’en 1799, date à laquelle elle est vendue comme bien national.
Le 30 septembre 1802, la salle rouvre en tant théâtre sous le nom de théâtre de la Porte-Saint-Martin. On y joue alors des pièces à grand spectacle, des comédies et des ballets. Elle est fermée par le décret impérial de 1807 sur les théâtres, puis rouverte en 1810 sous le nom de salle des Jeux gymniques. Le privilège accordé portant les restrictions les plus gênantes (pas plus de deux acteurs parlant sur la scène et les autres devant se borner à des rôles muets), ce genre de spectacles peu attrayants est bientôt abandonné.
Le 26 décembre 1814, un nouveau privilège est accordé, cette fois autorisant à y représenter des mélodrames, pantomimes et des comédies chantées et dansées. Retrouvant son nom d'origine, la nouvelle structure est inaugurée avec le mélodrame : La Pie voleuse. Mandrin, Les Petites Danaïdes, Trente ans ou la Vie d’un joueur sont les succès les plus marquants de cette période. Le danseur Mazurier fait du théâtre l’un des plus fréquentés de l’époque. Servie par des acteurs de talent tels Frédérick Lemaître, Bocage, Potier, Mademoiselle George et Marie Dorval, la programmation aborde des genres plus élevés : le drame et la tragédie. Frédérick Lemaître fait notamment entrer au répertoire Casimir Delavigne, Alexandre Dumas, Honoré de Balzac, George Sand, Victorien Sardou. Sous la direction de Crosnier puis de Harel, la plupart des grandes œuvres de la réforme romantique sont représentées : Marino Faliero (1829), Antony (1831), La Tour de Nesle (1832), Richard d'Arlington (1837). Les drames de Victor Hugo Marion Delorme (1831), Marie Tudor et Lucrèce Borgia (1833) y sont créés. Après la faillite de Harel en 1840, les frères Cogniard se lancent dans les féeries (Les Mille et Une Nuits, La Biche au bois). Crosnier, associé à MM. Ber et Tilly, est de retour en 1848, remplacé en 1851 pour cause de faillite par Marc Fournier qui revient aux drames à grand spectacle. Le Bossu de Paul Féval y est adapté le 8 septembre 1862.
Incendié le 25 mai 1870 pendant les événements de la Commune de Paris et reconstruit sur le même emplacement, le théâtre rouvre ses portes le 28 septembre 1873 avec Marie Tudor de Victor Hugo. Dix ans plus tard, la grande Sarah Bernhardt s’y produit pendant plusieurs mois d’affilée et y reste fidèle jusqu’à la fin du siècle.
Le 27 décembre 1897 y est créé le Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand.
En juin 2001, Michel Sardou et Jean-Claude Camus prennent la direction de ce théâtre de mille places dirigé par la famille Regnier depuis 1949. Michel Sardou revend ses parts à son associé en 2003.