Tragédie aérienne de Sault-au-Cochon de 1949 - Définition

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Le procès et ses suites

Le procès d'Albert Guay se déroule au Palais de Justice de Québec et débute le 23 février 1950. Des débris sont montrés comme pièces à conviction. Des experts ainsi que des connaissances de l'accusé témoignent. On met également en évidence le fait qu'un crash aérien a eu lieu dans des conditions à peu près identiques aux Philippines quelques mois auparavant. Le 14 mars, Guay est déclaré coupable et doit être pendu le 23 juin.

En juin, Guay réussit cependant à gagner du temps et passe à ses propres aveux. Il accuse Marguerite Pitre et Généreux Ruest d'avoir substitué à son propre colis un autre paquet contenant l'engin explosif. Comme les policiers semblent plutôt sceptiques, il déclare que ses complices étaient au courant de toute la machination, et qu'il est prêt à témoigner contre eux à un éventuel procès.

Cela pourrait être considéré comme un stratagème pour lui faire gagner du temps et ainsi obtenir un sursis avant d'être pendu, mais les policiers décident de ne pas prendre de risques. Le 6 juin, Généreux Ruest est arrêté et huit jours plus tard sa sœur Marguerite l'est à son tour.

Ruest est jugé en novembre. Il admet avoir fabriqué la bombe, mais nie avoir été au courant des véritables intentions de Guay. Celui-ci lui avait fait croire vouloir défricher son terrain à Baie-Comeau. Malgré le manque de preuves, il est reconnu coupable de meurtre le 13 décembre.

Le procès de Marguerite Pitre se déroule du 6 au 16 mars 1951. Encore plus que Généreux Ruest, elle est victime de l'acharnement des procureurs de la Couronne qui la traitent comme une manipulatrice de premier ordre. En réalité, elle n'est que naïve et peu intelligente Elle est aussi la cible de la vindicte de la populace qui la croit aussi coupable qu'Albert Guay.

Albert Guay est pendu à la prison de Bordeaux (Montréal) le 12 janvier 1951. Ses derniers mots sont :"Au moins je meurs célèbre!" Généreux Ruest est à son tour pendu le 25 juillet 1952, malgré la tuberculose osseuse dont il est atteint depuis des années. Enfin, le 9 janvier 1953, Marguerite Pitre devient la dernière femme à être pendue au Canada.

Albert Guay

Albert Guay, né en 1917, se faisait passer pour un bijoutier-horloger mais il n'était en réalité qu'un colporteur de montres. Il se querellait souvent avec sa femme et était tombé amoureux d'une serveuse de restaurant de 17 ans, Marie-Ange Robitaille, qu'il rencontrait dans une maison de chambre de Saint-Roch appartenant à Marguerite Pitre.

Marie-Ange manifestait parfois le désir de le quitter car elle ne considérait l'avenir que dans le mariage. Guay décide alors de se débarrasser de sa femme. Comme le divorce est interdit par l'Église et que la demande d'un bill privé à Ottawa pour divorcer est extrêmement coûteux, il envisage l'assassinat. Il demande d'abord à une de ses connaissances de l'aider à l'empoisonner mais, devant le refus de ce dernier, il préfère s'y prendre autrement. C'est alors que lui vient l'idée d'envoyer sa femme en avion à Baie-Comeau et de le faire exploser par une bombe qu'il y aurait préalablement placée.

Il demande d'abord à Marguerite Pitre, décidément bien naïve, d'acheter de la dynamite à la quincaillerie Samson et Giroux de Québec afin, affirme-t-il, de défricher un terrain boisé qu'il vient d'acquérir sur la Côte-Nord. Il recrute ensuite Généreux Ruest, frère de Marguerite et bricoleur à ses heures, afin qu'il lui fabrique une bombe à retardement avec la dynamite, un mécanisme d'horlogerie et des piles de lampe de poche. Ruest, qui s'y connaît en mécanisme d'horlogerie, accepte de l'aider.

Le matin du 9, Guay achète un billet aller-retour Québec-Baie-Comeau pour sa femme en plus de l'assurance-vie de 10 000 $. Puis, il rencontre Marguerite Pitre à la Gare du Palais et lui remet la statuette contenant la bombe qu'elle doit emmener à l'avion. Enfin, il accompagne sa femme à l'aéroport. Une dispute entre les deux fait subir un retard de 5 minutes au décollage de l'avion. S'il était parti à l'heure, il aurait explosé au-dessus du fleuve et toutes traces de preuves incriminant Albert Guay auraient disparu dans la mer.

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