Le travail d'une force est l'énergie fournie par cette force lorsque son point d'application se déplace (l'objet subissant la force se déplace ou se déforme). Si par exemple on pousse une voiture, le travail de la poussée est l'énergie produite par cette poussée. Cette notion avec ce nom fut introduite par Gaspard-Gustave Coriolis. Le travail est exprimé en joules (J), et est souvent noté W, initiale du mot anglais Work qui signifie travail.
Une force constante qui s'applique sur un objet parcourant un trajet rectiligne fournit un travail W correspondant à une variation de l'énergie du système mécanique.
On remarque que seule la composante de
qui est parallèle à
travaille (propriété du produit scalaire: le scalaire de 2 forces orthogonales est nul).
Si la force change au cours du trajet, ou si le trajet n'est pas rectiligne, on se ramène à une courte durée dt pendant laquelle la force peut être supposée constante et le trajet parcouru est considéré comme rectiligne (tangent à la courbe) ; ce travail élémentaire est noté δW et vaut :
On peut alors obtenir le travail total fourni par la force , en sommant les travaux sur la trajectoire parcourue par le point d'application de :
Si la trajectoire est circulaire (par exemple dans le cas où le point d'application d'une force est en rotation autour d'un axe ), alors le travail élémentaire du moment résultant vaut , où est le moment de la force par rapport à et l'angle parcouru par le solide pendant une courte durée dt.
Les forces conservatives sont, par définition, des forces dont le travail ne dépend pas du chemin suivi. Le poids en est un exemple.
Considérons un corps de masse m se déplaçant de A vers B dans un repère galiléen , l'axe étant supposé vertical et dirigé dans le sens opposé de la gravité : . Dans ce cas, le travail du poids vaut :
Si l'on note les coordonnées cartésiennes du point A dans ce repère et celles de B alors les coordonnées des vecteurs et dans le repère galiléen sont les suivantes :
et, par définition du produit scalaire, le travail du poids se simplifie de la façon suivante :
Le travail du poids d'un corps est donc indépendant du chemin suivi lors de son déplacement, il ne dépend que de la variation d'altitude du centre de gravité de ce corps.
Une personne de masse 80 kg monte debout sur une chaise de 50 centimètres de haut. Quel est le travail effectué par le poids de cette personne ?
, soit
Où 9,81 représente la constante g caractéristique de la Terre (en newton par kilogramme), 80 la masse en kilogramme et 0,5 la hauteur en mètre.
Le poids est une force résistante dans ce cas (Il « s'oppose » au déplacement de la personne).
Considérons une force constante s'appliquant sur un objet se déplaçant sur une trajectoire rectiligne (Il n'y a pas d'autres forces s'exerçant sur l'objet). Un certain nombre de cas particuliers permettent d'illustrer la notion de travail d'une force :
Ce dernier cas ne doit pas laisser penser qu'une force dont le travail est nul n'a aucun effet sur un système. Ainsi, dans le cas d'un solide en mouvement circulaire uniforme, la force centripète a un travail nul (le mouvement circulaire uniforme n'est pas modifié). Pour autant, si l'on supprime la force centripète le solide cessera son mouvement circulaire et se déplacera en mouvement rectiligne, conformément à la 1ère loi de Newton.
Les forces dont le travail est nul ne modifient pas l'énergie cinétique du solide. En particulier, elles ne modifient pas la norme de la vitesse ; elles peuvent cependant en modifier la direction.