Uraniborg - Définition

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La destruction

Quelque temps après la mort de Frédéric II en 1588, Brahe, qui s'est révélé un piètre administrateur, plein de dureté pour les habitants de l'île, dont il monopolise les ressources au profit d'Uraniborg, perd le soutien du nouveau roi, Christian IV. La pension qui lui avait été octroyée est supprimée.Tombé en disgrâce, il fait banqueroute et est contraint de quitter l'île de Ven et même le territoire du Danemark en 1597.

Très tôt après le départ de Tycho Brahe, Uraniborg et Stjerneborg sont détruites par les habitants de l'île, et les pierres récupérées pour la construction de divers bâtiments. En 1671, l'Académie des sciences de Paris envoie l'astronome français Jean Picard sur le site pour mesurer la longitude précise de l'observatoire, afin de valider certaines des observations de Brahe. Dans le rapport qu'il fit de son expédition en 1680, Le Voyage d'Uraniborg, Picard remarque avec dépit que seulement 75 ans après l'abandon du site si prestigieux, seule une partie en creux dans le sol permet de situer l'emplacement du Stjerneborg, et d'Uraniborg ne subsistent que des monticules rectilignes marquants l'emplacement des murs d'enceinte. Picard est d'ailleurs obligé de creuser le sol pour trouver des traces des fondations du palais principal. À propos d'Uraniborg, Picard écrit dans son rapport :

« Mais outre le déplaisir que j'eus d'être obligé de chercher Uraniborg à Uraniborg même, je ne pus voir sans quelque sorte d'indignation, que ce lieu fameux dont il sera parlé pendant qu'il y aura des astronomes, était rempli de vieilles carcasses d'animaux comme une infâme voirie. »

L'île de Ven est de nos jours située sur le territoire de la commune suédoise de Landskrona. Dans les années 1950, Stjerneborg fit l'objet de fouilles archéologiques qui permirent la restauration de l'observatoire. Celui-ci abrite désormais un musée et un centre multimédia retraçant l'histoire du site et celle de Tycho Brahe. Les jardins du palais font également partie d'un projet de restauration ; les plantes cultivées à l'époque de Tycho Brahe seront réimplantées sur le site.

Instruments et observations

Gravure montrant de manière allégorique l'intérieur d'Uraniborg, publiée dans Astronomiae instauratae Mechanicae en 1598. Tycho Brahe, entouré d'assistants, est en train d'effectuer des mesures à l'aide d'un quart de cercle mural.

L'observatoire ayant été construit plus de vingt ans avant l'invention de la lunette astronomique, les observations y furent menées sans l'aide d'aucun instrument optique. Avec l'aide de ses assistants et bénéficiant d'instruments qu'il ne cesse d'améliorer lui-même, il parvient cependant à mesurer la position des astres avec une précision encore jamais atteinte.

Les instruments conçus par Brahe étaient d'une taille imposante : de 2 à 2,5 mètres pour les plus grands. Il les décrira plus tard dans son ouvrage Astronomiae instauratae Mechanicae, publié en 1598. Il fabriqua notamment des horloges graduées à la seconde, dont l’une mesurait près d’un mètre de diamètre. Il était assisté dans sa tâche par une équipe de vingt à trente collaborateurs s’occupant des observations ou des calculs.

L'ensemble de ces observations permettra notamment d'établir le catalogue d'étoiles le plus précis et le plus complet de l'époque. Recensant 1005 étoiles avec une précision de l'ordre de la minute d'arc, il servira notamment de base à l'Uranometria de Johann Bayer publié en 1603. Johannes Kepler sera le premier à publier l'ensemble des observations de Brahe à Uraniborg sous forme de tables, dans ses Tabulae Rudolphinae en 1627.

Les instruments d'observation à l'œil nu d'Uraniborg ont tous disparu, ayant probablement été détruits après que l'invention de la lunette astronomique et du télescope les a rendus inutiles.

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