Valérian et Laureline - Définition

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Origine

Lors de la création en 1959 du journal Pilote, sa rédaction essaye de couvrir l’ensemble des genres de la bande dessinée. Elle compte ainsi faire face aux magazines concurrents : principalement (par ordre alphabétique et non d’importance) Le Journal de Mickey, Spirou, Le Journal de Tintin et Vaillant. Ainsi avec un sommaire très éclectique, le numéro 1 du 29 octobre 1959 comporte entre autres : Astérix le Gaulois ; Les Aventures de Michel Tanguy ; Le Démon des Caraïbes ; Le Scout Jacques Le Gall ; sans oublier Le Petit Nicolas ; puis plus tard : Bob Morane (1962) ou Fort Navajo (1963). Alors que René Goscinny, rédacteur en chef, recherche du sang neuf pour Pilote, Greg, rédacteur en chef de Tintin mais aussi collaborateur à Pilote, scénarise et fait paraître en janvier 1967 une histoire de science-fiction, Luc Orient, dessinée par Eddy Paape.

Après leurs premières collaborations à Pilote, Jean-Claude Mézières et Pierre Christin cherchent le sujet d'une histoire à suivre. Mézières était attiré par le genre western, après avoir lui-même mené la vie d'un cow-boy aux États-Unis. Mais ce genre était déjà représenté dans Pilote par Jean Giraud avec Blueberry, dans Spirou par Morris avec Lucky Luke et par Jijé avec Jerry Spring et dans Tintin par Tibet avec Chick Bill. Après avoir pensé à une histoire médiévale, puis se déroulant au XIXe siècle dans la veine d'Arsène Lupin ou « un peu fantastique genre Sherlock Holmes », les deux auteurs se décident pour une série de science-fiction, un genre littéraire qu'ils apprécient, étant tous deux lecteurs de revues comme Fiction ou Galaxy Science Fiction.

Christin est un bon connaisseur de John Wyndham, Alfred E. van Vogt, Isaac Asimov, Poul Anderson, Jack Vance, Dan Simmons, Ray Bradbury, René Barjavel ou Theodore Sturgeon. Dans « science-fiction », il préfère le mot fiction à celui de science et déclare ne pas aimer la science-fiction scientifique en provenance de l'Est, mais apprécier plutôt la notion de « logique-fiction ». Mézières est un lecteur moins assidu du genre, mais il en a lu tous les grands classiques, comme Isaac Asimov, Alfred E. van Vogt, Philip K. Dick ou Jack Vance.

À la fin des années soixante, époque de la première publication de Valérian et Laureline, les séries de science-fiction sont encore peu nombreuses. Y figurent de rares précurseurs d'avant-guerre :

  • les Américains Dick Calkins et Phil Nowlan avec Buck Rogers (1929), Clarence Gray et William Ritt avec Brick Bradford / Luc Bradefer (1933) et Alex Raymond avec Flash Gordon / Guy l'Eclair (1934) ;
  • et les Français René Pellos et Martial Cendres avec Futuropolis (1937).

Viennent ensuite à partir de 1945 en France :

  • Raymond Poïvet et Roger Lecureux avec les Pionniers de l'Espérance (1945) ; Roger Chevalier, sous le nom de Kline, avec Kaza le Martien (1946) ; Jean-Claude Forest avec Barbarella (1962), puis Les Naufragés du temps (1964) dessinés par Paul Gillon ; ou encore Philippe Druillet avec Lone Sloane (1966).

« La science-fiction n'était pas le domaine favori [de Goscinny], mais il avait un désir d'innover, de proposer dans son journal des travaux originaux. Il a vu [...] ce que Valérian pourrait apporter. » Linus (Pierre Christin) et Mézi (Jean-Claude Mézières), afin de s'acclimater au genre et, pour le second, à un nouveau style de dessin, choisissent des histoires qui se déroulent au XIe siècle (Les Mauvais Rêves) et au XXe siècle (La Cité des eaux mouvantes et Terres en flammes), imposant ainsi d’office le thème du voyage dans le temps. C’est à partir de la quatrième aventure, L'Empire des mille planètes, que la série devient pleinement une série de science-fiction avec le thème du voyage dans l'espace.

Les planches de Valérian ne sont pas les premières pages de science-fiction dessinées par Mézières. En fait, celles-ci remontent à l'époque où, en même temps qu'il suit ses études à l'école des Arts appliqués, il place des planches à Cœurs Vaillants et à Fripounet et Marisette. Dans un numéro « spécial An 2000 » de ce dernier illustré, daté du 30 décembre 1956, il signe une page sur un scénario de Guy Hempay, en fait Jean-Marie Pélaprat, d'une histoire d'anticipation, Expédition Noachis, où déjà les déplacements se font à 3 000 kilomètres par seconde.

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