Le mot latin villa désigne un domaine foncier comportant des bâtiments d'exploitation et d'habitation. On distingue, à l'époque romaine, la villa de campagne de la villa suburbaine.
La villa romaine, édifice en dur rassemblant une partie d'habitation monumentalisée à la romaine et une partie d'exploitation agricole, a été pendant longtemps vu comme l'élément le plus significatif de la romanisation des campagnes. Cette importance attribuée à la villa s'explique d'un part par la visibilité archéologique de ce type de bâtiment. Les murs en pierre sont plus aisés à voir par prospection aérienne, et pendant longtemps les techniques archéologique ne savaient pas identifier et fouiller les restes de bâtiments en bois. Elle s'explique d'autre part par la constitution d'une historiographie privilégiant les apports romains dans les provinces. Avec la multiplication des prospections aériennes et aussi au sol, des fouilles avec décapages sur grandes surfaces, mais encore avec l'évolution des conceptions de la romanisation, la place de la villa romaine dans les campagnes de l'empire romain a été fortement repensé.
On insiste désormais plus sur la diversité des exploitations, la définition même de la villa pouvant poser problème tant au niveau supérieur - comment différencier une très grande villa d'une petite agglomération secondaire - qu'au niveau inférieur - à quel moment passe-t-on de la villa modeste à la ferme indigène aménagée ? Les recherches archéologiques récentes ont en effet révélé un vaste spectre de situations très diverses : il est possible de dresser une typologie complexe des villae et il faut prendre en compte, à leurs côtés de nombreuses exploitations agricoles plus simples mais nombreuses et qui ne leur sont pas nécessairement subordonnées. Ainsi une étude des villae en territoire arverne révèle à côté de 134 villae (type A et B), 156 sites ne témoignant pas des aménagements esthétique ou luxueux qui permettent de parler de villa. Si les grandes villae apparaissent de manière relativement précoce, les deux premiers siècles du haut-empire voient en général le réseau des établissements ruraux se densifier, un maximum étant souvent atteint au deuxième siècle de notre ère, la période suivante témoignant le plus souvent d'une baisse dans le nombre d'établissements. La moyenne vallée de l'Hérault illustre bien cette dynamique. Les prospections révèlent une première densification des sites agricoles au premier siècle avant notre ère, s'ajoutant à une occupation assez lâche. Le nombre maximal de nouvelles implantations se trouve dans la première moitié du premier siècle, il est complété par une dernière vague de création de sites entre 50 et 100. À partir de la seconde moitié du deuxième siècle le nombre d'exploitations révélées par les prospection diminue. « À la fin du IIIe siècle, seuls subsistent moins de 40% des établissements qui étaient occupés aux alentours des années 100 ». Les causes de cette évolution assez générales sont discutées : conséquences de changements économiques ? d'une concentration de la propriété foncière ? Ou conséquences d'un changement démographique (on se situe après la peste antonine) ? Il faut prendre garde aussi à ne pas masquer des évolutions locales et régionales parfois très diverses derrière un constat très général.
La villa romaine ne peut donc pas résumer à elle seule l'évolution et la romanisation des campagnes des provinces de l'empire. Elles n'en restent pas moins un élément significatif qui ne doit pas nécessairement être vu comme le signe d'une rupture avec l'époque antérieure. Ainsi « les villae gallo-romaines de la plaine de la Limagne ne résultent bien souvent que d’un habillage “ à la romaine ” de structures préexistantes appartenant à l’élite arverne ». Elles témoignent aussi de l'intégration des territoires ruraux dans un cadre social et économique transformé. Si les villae ne se répartissent pas de manière préférentielle sur certains terroirs et ne se trouvent pas qu'à proximité des centres urbains, l'analyse spatiale des réseaux de villae met souvent en évidence l'importance de la proximité avec un axe de communication routier ou fluvial. Les propriétaires devaient par ailleurs contribuer à l'entretien des routes. La grande villa de Tourmont dans le Jura peut constituer un exemple de cette proximité entre villa et route, située sur la voie Lyon-Strasbourg elle se trouve entre l'emplacement de deux bornes milliaires. Cette constatation archéologique recoupe les indications des autres sources historiques. Varron précisait que la proximité avec une route praticable ou avec une voie navigable augmentait la valeur d'une terre.
Les villae gallo-romaines de l'intérieur de la Gaule (hors de la périphérie méditerranéenne, soit, en gros, la province de Narbonnaise) ne sont pas des imitations strictes du modèle prévalant en Italie. Elles présentent une organisation spatiale héritée des fermes gauloises antérieures à la conquête, caractérisée par la dispersion des bâtiments autour d'une très vaste cour centrale (qui contraste avec le plan « ramassé » des fermes italiennes). Les différences de plan observées à l'intérieur de la Gaule suggèrent le développement d'écoles régionales.
En Gaule franque, le terme perdure dans la toponymie (cf. cartulaire de Saint-Cyprien) jusqu'à la fin de l'époque carolingienne. Les villas mérovingiennes et les villas carolingiennes serviront de matrice aux premières seigneuries ou fiefs locaux vivant en autarcie agricole et artisanale.
Les villae de Grande-Bretagne ressemblent à celles de la Gaule, avec toutefois des particularités propres à cette province.