Une agglomération est un ensemble urbain qui repose sur la continuité du bâti. L'agglomération correspond à la ville sur le plan physique. Une agglomération est définie comme une ville-centre (au sens administratif) munie de ses banlieues (entités administratives incluses dans la continuité urbaine) s'il y a lieu.
La notion peut également avoir une dimension politique, dans ce cas elle correspond à plusieurs entités administratives interconnectées mais pas nécessairement agglomérés qui gèrent leurs projets en commun (transports, déchets, projets de réhabilitation de quartiers, etc.).
En Belgique, l'agglomération bruxelloise a été une entité publique chargée de la gestion de certaines compétences économiques pour les 19 communes de Bruxelles entre 1971 et 1989. Elle a été remplacée par la Région de Bruxelles-Capitale en 1989.
Article Principal : Agglomérations du Québec
Au Québec, le terme a récemment acquis une connotation administrative précise. À la suite des fusions municipales de 2002 et des défusions qui ont suivi, même si le morcellement politique du territoire des grandes villes est moindre qu'avant, il a obligé la formation de structures politiques pour chapeauter les ensembles anciennement fusionnés. L'Agglomération de Montréal et l'Agglomération de Québec sont des exemples des entités administratives ainsi créées.
Pour les fins de statistiques, une agglomération urbaine québécoise est appelée une région métropolitaine de recensement (RMR), soit le territoire considéré par les autorités du recensement comme faisant partie de la région urbaine en question.
En France, l'agglomération au sens physique a été définie par l'Insee comme une unité urbaine. Au sens politique, l'agglomération renvoie selon la taille à une communauté urbaine, une communauté d'agglomération ou une communauté de communes.
Le concept d'agglomération relève plus de la géographie ou de la science politique que du droit. En effet l'émergence effective et homogène dans le droit positif ne date que de la loi 99-586 du 12 juillet 1999 [1] relative au renforcement et à la simplification de l'intercommunalité dite « loi Chevènement ». Avant cette loi, en droit, la définition de l'agglomération était lié principalement au code de la route. Le premier texte traitant de l'agglomération était le décret du 10 juillet 1954 relatif à la police de la circulation routière donnant une définition purement matérielle de l'agglomération comme « un groupement d'immeubles sinon contigus, du moins suffisamment rapprochés, situés en bordure de la voie publique et donnant à celle-ci l'aspect d'une rue ». On constate que dès l'origine le caractère urbanisé (ici le « groupement d'immeubles ») définit le champ de l'agglomération. Le décret du 15 décembre 1958 ne fait que reprendre la formulation du critère matériel (article R1 du code de la route) mais en instaurant un critère formel concernant « la limite des agglomérations qui doivent être définis par le maire sous approbation du Préfet ».
Ensuite deux modifications ont été opérées par le décret du 30 juin 1972. D'une part, la signalisation de l'agglomération par des panneaux d'entrée et de sortie constitue le second volet alternatif du critère formel. D'autre part, la notion d'espace apparaît dans le critère matériel de définition de l'agglomération (« L'agglomération est un espace sur lequel sont groupés des immeubles bâtis »). En fait, la référence à l'espace renvoie au périmètre urbanisé. En effet, l'espace n'épouse pas une réalité fonctionnelle ; il ne prend pas en considération des relations d'interdépendances économiques. Donc, l'agglomération selon le code de la route se définit en fonction de ces trois critères cumulatifs, le second critère formel étant, pour le commissaire du gouvernement Ronny Abraham, une présomption simple permettant de rendre déterminant le critère matériel. Le code ne pose aucune condition de continuité dans la définition de l'espace urbanisé et l'agglomération peut être composée de quelques centaines d'habitants comme de plusieurs centaines de milliers puisqu'aucune condition de densité de population n'est fixée.
Mais cette apparente unité dans la définition de l'agglomération masque en vérité sa profonde hétérogénéité car l'application de ces critères de définition est absente de certains domaines du droit où le concept d'agglomération est utilisé. En effet, il existe d'autres références juridiques de l'agglomération mais sans définition précise voire n'explicitant en rien le concept d'agglomération. Donc, la « notion juridique d'agglomération souffre d'une aporie conceptuelle par l'absence d'une définition unitaire et précise pour être utilisée valablement juridiquement ». Cette aporie est d'autant plus préjudiciable que l'agglomération acquiert une envergure importante dans le paysage sociologique territorial français puisque 80 % de la population française vit dans des espaces urbanisés s'étendant sur plusieurs communes constituant des aires urbaines, des bassins d'emplois, axes de définition de territoires pertinents. En effet, « l'émergence de territoires pertinents tels que les agglomérations et les pays constitue une des mutations majeures de la décennie qui s'achève ». Cette mutation consiste en l'appréhension d'un périmètre pertinent de cohésion sociale, culturelle, géographique et économique dans lequel une solidarité territoriale puisse être effective sur la base d'un projet commun. Donc, l'aporie concernant la définition juridique de l'agglomération va être résolue par l'intégration de cette mutation en intégrant des éléments statistiques (par exemple, les notions d'aire urbaine ou de bassins d'emplois) ou géographiques dans les critères de définition juridique de l'agglomération.
Ceci va être fait par la loi dite Chevènement permettant l'émergence d'une définition effective de l'agglomération en droit et la traduction institutionnelle de l'agglomération par la création d'un nouvel établissement public intercommunal : la communauté d'agglomération.
Également, depuis 1982, date de la première décentralisation voulue par l'équipe Mitterrand - Deferre (et tous les textes qui ont suivi en complément direct, Chevènement inclus), les régions devaient remplacer, dans un avenir proche, les départements ; de même, les communautés de communes, d'agglomération ou urbaines devaient remplacer quasiment la commune. Le but était de faire des économies en termes de structures, d'investissement, de matériel et de salariés. En 2008, cette théorie semble un peu dénaturée ; il y a les communautés d'agglomération mais les dépenses sont doubles voire triples et les départements sont toujours une strate des collectivités territoriales. Il faut compter avec la commune, la communauté d'agglomération, le département, la région et l'État, chacun levant ses impôts.
Selon l'Office fédéral du développement territorial, en Suisse est considéré comme agglomération un ensemble d'au minimum 20 000 habitants formé par la réunion des territoires de communes urbaines adjacentes. Une agglomération se constitue d'une ville centre et éventuellement d'autres communes dans la zone centrale ainsi qu'un ensemble de communes ayant un lien fonctionnel avec la zone centre. Pour qu'une commune soit considérée comme faisant partie d'une agglomération elle doit répondre à trois des cinq conditions suivantes :