La villard-de-lans se caractérise avant tout par sa bonne rusticité. C'est une race bien adaptée au massif du Vercors, son environnement de toujours, et qui est peu sensible aux maladies.
La villard-de-lans est une race autrefois dite à ancienne triple vocation, dont on valorisait le lait, la viande et le travail. Elle est aujourd’hui utilisée pour sa production laitière ou en vache allaitante. Au XIXe siècle, les bovins étaient l’unique moyen de traction animale utilisé dans le canton de Villard-de-Lans. On utilisait exclusivement les vaches, qui effectuaient travaux des champs et participaient aux travaux d’exploitation du bois comme le débardage, sans que leur production laitière ne se voie trop diminuée, ni que leur progéniture ne soit inquiétée pour les gestantes. On préparait très précocement les génisses à ces travaux, tandis que les mâles étaient vendus dans les plaines alentours, où ils étaient très recherchés pour réaliser les travaux des champs avant d’être engraissés vers 4 à 5 ans. L’arrivée des chevaux sur le plateau dans les années 1930 ne suffit pas à détrôner la vache comme outil de traction. Ce n’est que l’arrivée massive des tracteurs dans les années 1950 qui déclenche son déclin.
La race villard-de-lans est par ailleurs sélectionnée sur ses qualités bouchères et sa production laitière est donc un peu limitée. On l'estime à environ 1 500 litres de lait par lactation en 1864. Dans les années 1920, une étude réalisée sur 24 animaux révèle une production moyenne de 1 800 litres de lait, mais avec cinq animaux dépassant les 3 000 litres. L'aptitude de certaines familles de villardes à produire du lait en quantités intéressantes a d'ailleurs conduit certains éleveurs à l'élever uniquement pour son lait. Ils vendent le lait à des fruitières qui se sont installées sur le plateau au début du XXe siècle et, celui-ci, assez riche en matière grasse, est utilisé pour faire du beurre et des fromages. Laffond préconise d'ailleurs de sélectionner la race sur ses performances laitières et d'en faire une race laitière à part entière, mais il est très peu suivi par les agriculteurs. Elle produit près de 4 000 litres de lait par lactation. Son taux butyrique moyen est de 41 g/l et son taux protéique moyen est de 32 g/l, proportion correcte pour l’élaboration de fromage.
En 1864, c’est principalement pour sa production de viande que la villard-de-lans attire l’intérêt des pouvoirs publics. Elle possède en effet un rendement en viande supérieur à celui d'autres races communes dans la région comme la fribourgeoise, la schwitz et la tarentaise (55 à 56 % contre une moyenne de 53 % pour les dernières citées), et s'engraisse plus facilement. Par la sélection sur ces aptitudes bouchères, le rendement de ses carcasses s'améliore encore et en 1929 on attribue des rendements de 60 à 64 % aux bœufs, de 57 à 60 % aux génisses et de 52 à 54 % aux vaches de réforme. Sa viande est par ailleurs très appréciée et recherchée par les bouchers de la région car ses fibres musculaires ont la réputation d'être fines.
La race s'est aujourd'hui spécialisée dans la production laitière, pour se distinguer notamment de la blonde d'Aquitaine avec qui elle a failli être fusionnée. La production moyenne par vache est estimée à 2 500 litres de lait, ce qui reste faible. Toutefois, il y a une forte hétérogénéité entre animaux et une vache a atteint une production de 7 000 litres en une lactation. Par ailleurs, les effectifs contrôlés étant faibles, ces résultats sont quelque peu biaisés. Le lait est assez riche, avec 41 g/l de taux butyreux et 32 g/l de taux protéique, et est donc bien adapté à la fabrication de fromage. La villard-de-lans fait d'ailleurs partie des races acceptées par le cahier des charges pour produire l'AOC Bleu du Vercors-Sassenage.
Les veaux de lait villard-de-lans sont réputés pour leur qualité gustative. Les animaux ont une croissance honorable : ils pèsent environ 161 kg à 120 jours et 232 kg à 210 jours, contre respectivement 178 kg et 292 kg pour des animaux charolais. La viande de villard-de-lans est réputée pour sa finesse et sa saveur. Par ailleurs, la race a un très bon rendement carcasse (entre 60 et 65 % pour des animaux de réforme).