À l’époque féodale, la création d’une ville sur son domaine est le moyen, pour un seigneur, de sédentariser une population migrante ou nomade de journaliers, d’artisans et de marchands. Les premières villes nouvelles médiévales sont :
Dans certains cas, les villes fondées proposent des exonérations fiscales à ceux qui viennent s’y installer ; les seigneurs se faisaient en effet concurrence pour peupler leurs fondations de villes et de bastides, et rivalisaient de privilèges pour attirer la population. L’activité économique générait des revenus indirects tout aussi lucratifs (voire plus) que les impôts. C’est l’origine des villes s’appelant Villefranche, Villefranque ou Francheville (franc signifiant à l’époque libre, et plus particulièrement exempté d’impôts).
La plupart des villes ou villages de France portant des noms comme Villeneuve, Villenouvelle ou Neuville, datent de cette époque.
Le 25 mai 1804, Napoléon Bonaparte décrète le transfert du chef lieu de la Vendée à La Roche-sur-Yon. Nait alors une cité réalisée selon un idéalisme des ingénieurs napoléoniens.
Au XIXe siècle, de nouvelles villes se développent très rapidement, mais beaucoup plus pour des raisons économiques que par une volonté politique. C’est surtout le cas dans toutes les régions d’extraction minière. De grandes cités sont construites spécialement pour y loger les mineurs toujours plus nombreux. De nombreuses villes naissent ainsi dans le bassin de la Ruhr, en Allemagne. En France, on peut citer La Roche-sur-Yon en Vendée, Lens dans le bassin minier du Nord, Decazeville dans le Massif central ou encore Montceau-les-Mines en Saône et Loire. Beaucoup plus tardivement, on peut citer aussi Mourenx, dans les Pyrénées-Atlantiques, qui se développe à la fin des années 1950 après la découverte du gisement de gaz naturel de Lacq, ou Albertville, en Savoie.
Sous le Second Empire, Le Vésinet, une ville-jardin, est créée dans l’ouest parisien par Charles de Morny, demi-frère de Napoléon III sous la forme de lotissements paysagers de luxe. Cette spéculation immobilière liée à la transformation de la forêt du Vésinet en une ville nouvelle n’est réalisable que grâce à l’arrivée du chemin de fer au pied de la terrasse de Saint-Germain-en-Laye. Le chemin de fer favorise également la création de la Ville d'Hiver d'Arcachon.
La colonisation de l’Amérique par les Espagnols, les Portugais, les Anglais (puis les Britanniques), les Français et les Néerlandais entraîne la création de nombreuses villes, nécessaires à une implantation durable. Elles rappellent souvent le nom d’une ville de métropole (Carthagène en Colombie, la Nouvelle-Amsterdam), d’une personne à l’origine de leur création (Montréal qui provient de Mont-Royal, La Nouvelle-Orléans qui font fondée en l’honneur du Régent Philippe d'Orléans), d’un puissant protecteur (Bismarck en hommage au chancelier allemand Otto von Bismarck), de thèmes bibliques ou utopiques comme Philadelphie qui signifie amour fraternel).
Ces villes coloniales, souvent fondées pour réaliser une société utopique et d’abord presque toujours conçues par des ordres religieux ou par des souverains européens, développent des formes urbaines originales qui se placent dans la continuité du mouvement des bastides et se prolongeront jusqu’au XXe siècle avec des villes comme Casablanca.