Autorails De Dion Bouton OC1 et OC2 et draisine Billard du Réseau Breton
Avec plus des 420 kilomètres de voies métriques, le réseau breton était l'un des plus importants réseaux ferroviaires secondaires de France. Il a été construit à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle autour de Carhaix pour desservir le centre de la Bretagne.
En complément des lignes du " grand réseau " de la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest[1] qui irriguèrent la Bretagne dès la fin des années 1850, apparut rapidement le besoin de mailler plus finement le centre de la région.
La gare de Châteauneuf-du-Faou, sur la ligne Carhaix à Châteaulin. A Châteauneuf se trouvait une autre gare, jouxtant celle du Réseau Breton : celle de la ligne Landivisiau - Rosporden des Chemins de fer armoricains, exploitée de fin 1912 à fin 1934.
Plusieurs lois de 1881 déclarèrent donc d'utilité publique la construction des lignes Carhaix - Morlaix, Guingamp - Paimpol, Saint-Méen-le-Grand - Loudéac et Loudéac - Carhaix, dont la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest obtint la concession par convention du 17 juillet 1883.
La Compagnie de l'Ouest proposa que ce réseau soit construit en voie métrique et afferma son exploitation à la Société générale des chemins de fer économiques, qui exploitait déjà de nombreux réseaux d'intérêt local.
Le réseau breton a, au final, été constitué par les lignes suivantes :
Carhaix - Morlaix, *1891, +1967
Carhaix - Guingamp, *1893, 1967 : mise à voie normale
Guingamp - Paimpol[2], *1894, 1924 : construction d'une troisième file de rail pour la voie normale, la circulation à écartement métrique a été abandonnée en 1953
Châteaulin - Camaret / - Le Fret, *1923-1925, +1966/67
Aujourd'hui, il ne reste en activité que les lignes Guingamp - Carhaix et Guingamp - Paimpol qui ont été mises à voie normale. Leur exploitation est assurée par la société CFTA (filiale de Connex, groupe Veolia) dans le cadre d'un contrat d'affermage avec la SNCF.
A l'époque, la gare de Carhaix était l'une des plus grandes gares de voie métrique en Europe. Elle était le nœud du réseau où cinq lignes se rencontraient. Jusqu'à une cinquantaine des trains quittaient ou arrivaient en gare. Les ateliers étaient également situés à Carhaix. Aussi, le chemin de fer était le plus grand employeur en centre-Bretagne.
C'est au sein de la communauté ouvrière ainsi formée que naquit en 1946 le premier bagad (orchestre breton de binious, bombarde (musique) et tambours) sous le nom breton de Paotred hent-houarn (les gars du chemin de fer).
E327 (230T, Fives-Lille 3582/1909): Groupe d'Etude du Chemin de fer de la Provence (GECP), "Train des pignes"
E332 (230T, Fives-Lille 3587/1909): Chemin de fer de la Baie de Somme
E415 (030+030T Mallet, Piguet 116/1913): Monument à Carhaix
E417 (030+030T Mallet, Piguet 118/1913): Garée à Portes-lès-Valence (Drôme)
Notes et références
↑ Cette compagnie de chemins de fer, en grande difficultés financières, a été rachetée en 1908 par l'État, et intégrée dans la Compagnie des chemins de fer de l'État, qui constitua en 1938 avec les autres grandes compagnies de chemin de fer la SNCF
↑ Paimpol était une gare de correspondance avec la ligne des Chemins de fer des Côtes-du-Nord reliant Tréguier à Plouha. Cette compagnie disposait de ses propres installations situées dans la cour de la gare du réseau Breton.
↑ Loudéac, gare d'échange avec la ligne de la Compagnie des chemins de fer de l'État Saint-Brieuc - Pontivy, était également en correspondance de 1925 à 1937 avec la ligne Loudéac - Saint-Brieuc des Chemins de fer des Côtes-du-Nord. Ce réseau secondaire à voie métrique ayant les mêmes normes techniques que le Réseau Breton, les wagons de l'un pouvaient circuler sur l'autre.