Abbaye de Saint-Martin du Canigou Sant Marti del Canigó | |||
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Nom local | Abadia de Sant Martí del Canigó | ||
Latitude Longitude | |||
Pays | France | ||
Région | Languedoc-Roussillon | ||
Département | Pyrénées-Orientales | ||
Ville | Casteil | ||
Culte | Catholique romain | ||
Type | Abbaye | ||
Rattaché à | Communauté des Béatitudes (depuis 1987) | ||
Début de la construction | XIe siècle | ||
Fin des travaux | XIIe siècle | ||
Style(s) dominant(s) | Roman | ||
Protection | Monument historique (1889) | ||
Localisation | |||
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L’abbaye Saint-Martin du Canigou (en catalan Sant Martí del Canigó), fondée au Xe siècle par un comte de Cerdagne, se situe en France sur les hauteurs du petit village de Casteil, dans le département des Pyrénées-Orientales (66) en région Languedoc-Roussillon. Elle se niche derrière un piton rocheux du massif du Canigou à 1 094 mètres d'altitude.
C'est à l'instigation du comte de Cerdagne Guifred II, arrière petit fils de Guifred le Velu que le monastère fut établi. Les premières mentions datent de 997, date à laquelle le chantier a probablement commencé. De nombreuses donations au cours des années suivantes montrent bien que le chantier fut mené de manière très régulière. Le 12 juin 1005, Guifred II donne avec sa femme Guisla un alleu situé sur les pentes du Canigou, sur le territoire de la commune de Vernet à l'église de Saint-Martin. Ils effectuent un nouveau don le 14 juillet 1007.
L'église est consacrée le 10 novembre 1009 par Oliba, évêque d'Elne (son frère était abbé de Saint-Michel de Cuxa). Elle sera dédiée à Marie et aux saints Martin et Michel. Quelques années plus tard, l'église se dote des reliques de saint Gaudérique. L'abbatiale est alors agrandie et re-consacrée (l'année exacte n'est pas connue avec exactitude : soit 1014, soit 1026). Le comte Guifred II se retira à l'abbaye vers la fin de sa vie : il y mourut en 1049.
L'abbaye commença alors rapidement à décliner : dès le XIIe siècle, elle est rattachée à l’abbaye de Lagrasse, dans l'Aude. Cela fut cause d'un conflit qui se régla finalement par arbitrage du pape. Mais l'abbaye sombrait irrémédiablement dans la décadence.
Le terrible tremblement de terre de 1428, qui fit tant de dégâts en Catalogne, ébranla sérieusement le monastère : de nombreux bâtiments furent détruits, le clocher fut écrêté, mais l'église résista tant bien que mal. Les travaux de reconstruction furent très longs en raison de l'insuffisance de moyens, malgré la mobilisation de l'épiscopat d'Elne.
En 1506, l'abbaye est placée sous commende et finit par être sécularisée en 1782 par Louis XVI.
Lors de la Terreur, l'abbaye fut fermée après expulsion des derniers religieux, et tous ses biens furent éparpillés. Les bâtiments se transformèrent alors en carrière de pierre pour les habitants des environs, les chapiteaux du cloître furent pillés, de même que les sculptures et le mobilier.
Il faudra attendre le début du XXe siècle pour que l'abbaye reprenne vie. L'évêque de Perpignan alors en fonction, monseigneur de Carsalade du Pont, entreprit à partir de 1902 la reconstruction du monastère, dont il ne restait plus grand chose, si ce n'est le clocher, l'église (dont une partie de la voûte s'était effondrée), et trois galeries du cloître inférieur.
De 1952 à 1983, dom Bernard de Chabannes achève la restauration de l’abbaye et y rétablit la vie spirituelle.