Abbaye de la Sainte-Trinité de Lessay | ||
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Latitude Longitude | ||
Pays | France | |
Région | Basse-Normandie | |
Département | Manche | |
Ville | Lessay | |
Culte | Catholique romaine | |
Type | Abbatiale | |
Rattaché à | Diocèse de Coutances | |
Style(s) dominant(s) | Roman | |
Protection | 1840 | |
Localisation | ||
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L'abbaye de la Sainte-Trinité est une abbaye bénédictine romane du XIe siècle située à Lessay, dans la Manche. Elle est un des fleurons de cette période conservée en Normandie. C'est une des rares abbayes normandes qui n'a pas subi de destruction au XIXe siècle, mais en revanche, l'église a été totalement détruite en 1944, avant de faire l'objet d'une restauration exemplaire.
Abbaye bénédictine, elle a été fondée en 1056 par les barons de La Haye-du-Puits, Richard Turstin Haldup (ou Haloup) et son fils Eudes Au Capel. En 1080, une charte signée sous le parrainage de Guillaume le Conquérant, Geoffroy de Montbray évêque de Coutances et cinquante illustres personnages parmi lesquels les évêques de Cantorbéry, York, Bayeux, Winchester et Saint-Anselme, confirme la fondation.
L'abbaye est richement dotée en terres, landes, forêts, pêcheries, moulins et salines, la construction est engagée en 1064 sous la direction de Renouf, frère de Turstin. La salle capitulaire, le chœur, le transept et les deux premières travées de la nef sont achevées à la fin du XIe siècle. Les premiers moines viennent de l’abbaye du Bec ainsi que Roger premier Abbé. En 1178, l’église abbatiale est consacrée, bien après son achèvement, par Rotrou archevêque de Rouen.
Le roi d’Angleterre, le roi de France ainsi que les papes Urbain III et Innocent IV prendront l’abbaye sous leur protection. Son apogée religieux et matériel se situe au XIIe et XIIIe siècles avec deux cent dix huit vassaux, neuf prieurés dont celui de Boxgrove (Sussex) et des bénéfices provenant de plus de quarante-quatre localités.
Pendant la guerre de Cent Ans, le 11 juin 1356, l’abbaye qui comptait quinze moines, est dévastée par les Anglo-Navarrais : voûtes, nef et tour lanterne sont détruites ainsi que le dortoir et le réfectoire. En 1385, Dom Pierre Leroy, futur abbé du Mont-Saint-Michel, décide de la reconstruction à l’identique qui sera achevée en 1420 sous Guillaume de Guéhébert.
En 1484, la mise en commande précipitera la ruine matérielle et morale du monastère.
Les moines bénédictins de la Congrégation de Saint-Maur engagent en 1707 la réforme de l’abbaye et confient à l’architecte Jacques de Cussy la réfection du clocher qui devient un clocher à bulbe, forme qu’il gardera jusqu’à sa destruction en 1944, et la reconstruction des bâtiments conventuels en 1752.
À la Révolution, l’abbaye est mise à la disposition de la Nation et les neuf moines présents en 1789 abandonnent la vie monacale.
En 1791, l’église abbatiale devient église paroissiale sur décision de l’Assemblée constituante ce qui la sauve de la démolition. Les bâtiments conventuels sont vendus comme biens nationaux.
En 1840, l'abbatiale est classé au titre des monuments historiques.
Le 11 juillet 1944, l’armée allemande en retraite mine l’église abbatiale, ce qui provoque l’écroulement des voûtes et des dégâts considérables notamment sur le bas-côté nord.
À partir de 1945 l’église abbatiale et les anciens bâtiments conventuels font l’objet d’une restauration remarquable réalisée sous la direction de Yves-Marie Froidevaux, architecte en chef des Monuments historiques, grâce aux archives conservées à Paris.
En 1958 l’église est rendue au culte.
Aujourd'hui, les bâtiments conventuels, domaine privé, ne se visitent pas, et tout l'été, des concerts sont organisés dans l'abbatiale.