Abbaye de Cadouin | |||
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Latitude Longitude | |||
Pays | France | ||
Région | Aquitaine | ||
Département | Dordogne | ||
Ville | Le Buisson-de-Cadouin | ||
Culte | Catholique romain | ||
Type | Abbaye | ||
Début de la construction | 1115 | ||
Style(s) dominant(s) | Architecture romane | ||
Protection | Patrimoine mondial Cl Monument historique | ||
Localisation | |||
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L'abbaye de Cadouin est un ancien monastère créé en 1115 en Dordogne, sur le territoire de l'ancien village de Cadouin. Cet établissement rejoint l'Ordre de Cîteaux en 1119. L'abbatiale fut dédicacée en 1154.
L'ancienne abbaye de Cadouin est classée monument historique en 1840.
Elle est inscrite en 1999 sur la liste du Patrimoine Mondial par l'UNESCO au titre des chemins de Compostelle en France.
L'ermite Géraud de Salles fonde, au nom de Robert d'Arbrissel, un établissement de moines dans un vallon à l'écart de la vallée de la Dordogne en 1115.
Sentant la fin de sa vie proche, Robert d'Arbrissel cède à son ami les deux lieux situés dans la forêt de Cadouin, le Val Seguin et la Sauvetat. Il l'abandonne à leur pouvoir et à leur volonté ainsi qu'il le manifeste devant des personnalités importantes telles que le duc Foulque V d'Anjou et l'abbesse de l'abbaye de Fontevraud, Pétronille de Chemillé.
L'église abbatiale de Cadouin est une église romane de trois nefs avec quatre travées voûtées en berceau brisé. Elle est consacrée en 1154.
La façade occidentale, à la saintongeaise, se présente comme un grand mur austère et massif, avec un porche à quatre rouleaux en son centre, trois grandes baies, en plein centre et plusieurs arcatures aveugles. L'intérieur est marqué par la sobriété de la décoration. La croisée du transept est dominée par une superbe coupole à pendentifs. Le chœur est décoré de chapiteaux aux motifs végétaux traditionnels dans l'architecture cistercienne primitive. Les chapiteaux de la nef sont en revanche plus frustes.
L'église possède la particularité d'être percée de trois oculi (petite fenêtre ronde) alignées, une sur la façade et deux sur la coupole. A chaque équinoxe ces oculi sont traversées par un rayon de soleil, matérialisant l'orientation symbolique de l'église vers l'Orient.
Le cloître, de fonds roman, est décoré du XVe au XVIe siècle. Des colonnes richement sculptées supportent des voûtes compliquées. Dans la galerie nord, on trouve un magnifique siège abbatial en pierre. Aux angles se trouvent de belles portes flamboyantes du XVe et portes Renaissance du XVIe siècle. Autour du cloître se trouvent des bâtiments abbatiaux restaurés aux XVIIe siècle.
Probablement entre 1201 et 1214 (date de la première mention du Suaire dans un acte de Simon IV de Montfort), l'abbaye entre en possession du « Suaire du Christ » et le conserve, durant plusieurs siècles. Cette relique insigne vaut à l'abbaye de Cadouin de devenir un lieu de pèlerinage important, sur le chemin de Compostelle.
Ce pèlerinage décline pendant les guerres de religion, mais est relancé en 1644, par la publication d'un procès-verbal d'authenticité de Mgr de Lingendes. Les abbés Louis d'Arodes (1660-1666) et Pierre Mary (1666-1696) profitent de cette embellie, avant un déclin qui dure jusqu'à la Révolution et la dispersion des moines.
Le Saint-Suaire est sauvé de l'incendie par le maire de Cadouin, qui le cache sous son plancher, jusqu'à ce qu'il puisse être rendu au culte le 8 septembre 1797. Cependant, il ne fait l'objet que d'un pèlerinage paroissial jusqu'à ce que Mgr Dabert, évêque de Périgueux, le relance en 1866, regain de ferveur qui dure jusqu'à 1934.
À cette date, un historien jésuite démontrera l'inauthenticité de l'objet du fait de la présence de bandes décoratives ornées d'un texte. Il y relève une inscription en coufique, style d'écriture de l'alphabet arabe. Ouvert par la "fatiha", la profession de foi islamique, le texte indique ensuite que le voile fut tissé à l'époque de Al-Musta'li, calife de l'Égypte fatimide, et de son vizir El Afdal, à l'extrême fin du XIe siècle. Dès le lendemain de la publication de cette information, l'évêque de Périgueux annula le pèlerinage à Cadouin, qui perdit là une grande partie de ses revenus.
Habituellement visible dans le cloître de l'abbaye, le suaire, exceptionnel tissu fatimide (un seul autre est connu), est parti en restauration à Périgueux en juillet 2005. Un fac-similé sera bientôt présenté au public.
Depuis près de 20 ans, sous l'égide des Amis de Cadouin, un colloque historique et archéologique très fréquenté réunit les passionnés de Cadouin chaque année fin août.
Exceptionnellement, en aout 2008, à l'occasion d'un festival de musique baroque, l'abbatiale se verra installer un orgue à tuyaux.
A noter le caractère inédit de cette expérience puisque l'abbaye n'a jamais accueilli d'orgue. Plus de détails sur le site du festival