Abbaye de Cerisy-la-Forêt | ||
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Latitude Longitude | ||
Pays | France | |
Région | Basse-Normandie | |
Département | Manche | |
Ville | Cerisy-la-Forêt | |
Culte | Catholique romain | |
Type | Abbaye | |
Début de la construction | 1032 | |
Style(s) dominant(s) | Roman | |
Protection | Classé MH | |
Localisation | ||
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L’abbaye Saint-Vigor de Cerisy-la-Forêt a été fondée en 1032 par le duc de Normandie Robert le Magnifique, père de Guillaume le Conquérant.
Le premier monastère est érigé par Vigor de Bayeux vers 510, à proximité de la voie romaine reliant Coutances et Bayeux. La légende veut que, retiré à Reviers dans le diocèse de Bayeux, l'ermite est sollicité par un riche seigneur local, Volusien, pour chasser un dragon qui dévastait une partie de ses terres. Vigor terrasse la bête par un signe de croix et lui passe son étole au cou, avant d'ordonner à son compagnon Théodomir de la noyer dans la mer. En reconnaissance, Volusien fait don à Vigor des terres qu'il a libérées du dragon sur lesquelles il bâtit une église dédiée à saint Pierre et saint Paul.
La vie monastique régulière décline rapidement et se termine avec les invasions normandes au VIIIe siècle. Le 12 novembre 1032, le duc de Normandie, Robert le Magnifique, fonde un nouveau monastère, dédié à saint Vigor et nomme à sa tête l'abbé Durand, rapidement remplacé par Aumodor. Il le dote de privilèges en 1032 et y fait déposer en 1034 des reliques léguées par le patriarche de Jérusalem.
Entre 1040 et 1070, les moines bénédictins défrichent autour du site la forêt de Cerisy qui fournit le bois et la charpente nécessaires à la construction voulue par le fils de Robert, Guillaume de Normandie, d'une grande abbatiale à l'image de l'église Saint-Étienne de Caen, bâtie sur un plan bénédictin traditionnel de la Normandie ducale, dans une architecture romane en pierre de Caen. Les travaux auraient débuté selon Philippe Gavet par l'édification de l'abside à trois niveaux d'arcatures entre 1068 et 1072, formant le chevet.
L'abbaye prospère rapidement, et installe des prieurés sur les anciens oratoires mérovingiens abandonnés tels que Saint-Fromond, Saint-Marcouf et Deux-Jumeaux. En 1715, l'abbaye de Cerisy est unie à la Congrégation de Saint-Maur. Puis, sous le régime de la commende, l'abbaye décline jusqu'à la mort de l'ultime abbé commendataire, Paul d'Albert de Luynes, archevêque de Sens et primat des Gaules, en 1788. L'abbaye, qui demeure la plus riche du Cotentin, tombe alors en régale, avant que les six derniers moines et leur prieur, la quittent chassés comme ailleurs, par la Révolution.
Située dans le diocèse de Bayeux depuis sa fondation, l'abbaye est rattachée au diocèse de Coutances avec la création du département de la Manche, et l'église devient paroissiale. Depuis XVIIIe siècle, l'abbatiale est divisée par une cloison permettant aux Cerisiens d'y célébrer la messe sans s'y croiser. En 1811, les cinq premières travées, anciennement réservées aux paroissiens sont détruites comme la façade gothique à trois portails datant du XIIIe siècle, laissant comme nouvelle façade, la cloison aveugle.
L'église est classée parmi la première liste des monuments historiques français en 1840, et des restaurations sont entreprises à partir de 1880. Le reste de l'abbaye est classé le 17 octobre 1938. En 1964, de nouveaux travaux de restauration sont entrepris.
L’intérieur possède une élévation à trois niveaux (grandes arcades à double rouleau et piles composites, tribunes, fenêtres hautes).