Abbaye de Flône | |||
---|---|---|---|
| |||
Latitude Longitude | |||
Pays | Belgique | ||
Région | Région wallonne | ||
Province | Province de Liège | ||
Localisation | |||
| |||
modifier |
L’Abbaye de Flône, sise sur les bords de Meuse, à Flône (dans la commune d’Amay en Belgique) était une abbaye augustinienne, fondée en 1075. Elle cessa d’exister comme abbaye en 1796, lorsque ses biens furent confisqués et vendus publiquement par le pouvoir révolutionnaire français.
Vers 1075, trois frères laïcs désirant se retirer du monde et vivre comme religieux s’installent sur des terres données par l’évêque de Liège, Henri de Verdun, au lieu dit Flône, là où le ruisseau se jette dans la Meuse. Il semble bien que l’évêque souhaitait voir y fonder une halte pour les voyageurs suivant la chaussée romaine de Tongres-Amay-Arlon. Travaillant de leurs mains, les trois frères canalisent la Flône en y bâtissant plusieurs moulins, construisent un gîte pour voyageurs et un oratoire dédié à Saint Matthieu.
En 1921, les Dames de l’instruction chrétienne acquièrent l’ensemble des bâtiments et en font leur maison principale. L’abbaye devient alors l'Institut de l’instruction chrétienne. Un internat pour jeunes filles est ouvert. Au fil des années l’institut s’ouvre à la mixité. Des élèves externes sont admis. Des annexes sont construites, et une passerelle fermée au-dessus de la chaussée romaine permet de joindre le « château Goffart » qui date de 1905 ; un hall de sport complète l'ensemble. En décembre 2007, un incendie se produit dans la tour d'angle provoquant des dégâts aux boiseries.
En 2008, l’école primaire compte plus de 400 élèves et plus de 800 élèves suivent les cours au niveau secondaire.
La même année, les violentes pluies du début juillet provoquent inondations et même éboulement de terres et rochers le long de la chaussée romaine sans compromettre pour autant la rentrée scolaire.
[[Image:|thumb|right|250px|Colombier et église Saint-Matthieu]]
L'ancienne église abbatiale, maintenant église paroissiale de Flône, contient de nombreux trésors d’art et d’architecture.
L'église contient aussi la châsse de Sainte Denise, avec les ossements reliques d'une martyre du début du christianisme visibles à travers de petits orifices ; cette sainte est encore vénérée actuellement pour les accidents de deux-roues.
Vers 1189, le couvent devient abbaye de chanoines et s’affilie à l’ordre des chanoines de Saint-Augustin. Ils desservent les paroisses des environs.
La brasserie est construite en 1550 sous l’abbatiat de Philippe d’Orjo (1145-1555), dont l’impressionnante pierre tombale est conservée dans l’église. Remaniée aux XVIIe et XVIIIe siècles , la brasserie est la partie la plus ancienne de l’ensemble des bâtiments.
Les sérieux troubles qui accompagnent les guerres de religion ont également des conséquences à Flône : en 1568 l’abbaye est pillée et dévastée par les troupes calvinistes du prince d’Orange.
La renaissance vient au XVIIe siècle. Le moulin, le porche et le splendide colombier (partie nord de la double cour) sont construits par Thomas de Vinalmont (1608-1623). Sous les abbatiats de Guillaume de Hemricourt (1636-1670) et son neveu (qui lui succède) Dieudonné de Hemricourt (1670-1692) s’édifie le reste des bâtiments : église, couvent et tour d’angle. Cette dernière, bien visible de la Meuse et de la route qui longe le fleuve est devenue l’image emblématique de l’ancienne abbaye. Les constructions forment un ensemble autour d’une double cour, au centre de laquelle se trouve l’église Saint-Mathieu.
Au XVIIIe siècle siècle, Jean-Jérôme de Schroots (1725-1742) ajoute la maison de la dîme (pour la réception des taxes et redevances) à gauche de l’église, et son successeur Charles Delvaux de Fenffe (1742-1778) reconstruit le palais abbatial, à droite du portail d’entrée.
L'abbaye acquiert un vaste domaine et les droits qui s'y rattachent. Elle possède les droits sur les bois et sur la pêche en Meuse et sur l'exploitation du sous-sol. Elle possède diverses fermes : à la Kérité (sur les hauteurs de Flône), à Richemont (sur les hauteurs d'Amay) et, sur la rive droite de la Meuse, à Hermalle-sous-Huy, la ferme dite « de Hottine » et la « Maison de la Héna » où sont consignés en pénitence certains moines.
En 1796, l’abbaye est supprimée par le pouvoir révolutionnaire français ; ses biens sont confisqués et vendus. Ils passent aux mains de particuliers.