Abbaye de Montebourg - Définition

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Encadrement religieux

Les nombreux donateurs ont aussi permis aux moines de fonder des prieurés. Et ce surtout dans les années 1150, à l’exception du prieuré anglais de Loders, fondé depuis 1100-1107 par le même Richard de Reviers qui avait reçu le patronage de l’abbaye.

La création d’un prieuré Saint-Michel au milieu du siècle à Vernon, siège haut normand de la famille de Reviers-Vernon, a permis aux moines de Montebourg d’acheminer du vin depuis la vallée de la Seine jusqu’à Montebourg, via probablement le port de Quinéville. D’autres prieurés ont aussi été fondés : un prieuré Sainte-Marie-Madeleine à Néville, dans le nord du Cotentin ; à Néhou, à la place d’une communauté de chanoines séculiers créée par Richard de Reviers vers 1100-1107 et Saint-Jean de Montrond, dans la forêt de Néhou. L'abbaye avait établi un moine sur l'île de Sercq, dans le prieuré Saint-Magloire. En Angleterre, outre le prieuré de Loders, dans le Dorset, dont le prieure s'intitulait parfois "prieur de Loders et d'Axmouth", qui était l'église d'un important domaine à l'embouchure de l'Axe, dans le Devon, Montebourg possédait le prieuré d'Appuldurdombe, établi au XIIIe siècle, regroupant différents domaines concédés progressivement à l'abbaye depuis la première donation de Richard de Reviers v. 1107. Ces prieurés étaient dotés en particulier, mais les moines les desservant étaient des moines de Montebourg.

Développement au XIIe siècle

Après la mort du Conquérant, le 9 septembre 1087, ses trois fils, Guillaume le Roux, Robert Courteheuse et Henri Beauclerc se sont battus pour la succession sur les trônes ducal de Normandie et royal d’Angleterre. Cette période troublée a vu se confirmer l’alliance d’Henri Beauclerc avec un certain nombre de seigneurs du Cotentin, en particulier Richard de Reviers, seigneur de Néhou et de Vernon. À une date inconnue entre 1100 et 1107, Henri donne le patronage de l’abbaye à ce Richard de Reviers en guise de remerciement pour sa fidélité.

La famille de Richard de Reviers n’a alors pas été seule à doter richement l’abbaye. Les ducs-rois anglo-normands (Henri Ier Beauclerc, Geoffroy Plantagenêt, Etienne de Blois, Henri II Plantagenêt), les évêques et archevêques de la province ecclésiastique de Rouen, ont souvent confirmé les dons des laïcs. Ces dons ont afflué lentement entre la fondation et le début des années 1140. Ils se sont multipliés jusqu’aux années 1180, moment auquel ils deviennent moins nombreux. Ces donations étaient le fait aussi bien de grands seigneurs normands que de leurs vassaux ou de simples laïcs.

Les moines sont alors devenus de grands propriétaires terriens, de domaines situés surtout dans le Cotentin, et qui d’ailleurs étaient du fief des seigneurs de Néhou, descendants de Richard de Reviers. Les biens de l’abbaye de Montebourg s’étendaient aussi dans le Bessin, voire en haute Normandie, à Vernon, et en Angleterre, dans le Devon, le Dorset, le Berkshire et dans l'ile de Wight.

Ces biens étaient était des dîmes, des droits en argent et en nature (des bottes de blé, des œufs, des poules, etc.).

Après le XIIe siècle

Le monastère de Montebourg s’est considérablement développé au XIIe siècle. L’étude du patrimoine et de l’histoire politique, économique et religieuse de l’abbaye reste encore à faire.

Au XIIIe siècle, l’archevêque de Rouen Eudes Rigaud est passé lors de ces voyages pastoraux dans toute la province ecclésiastique : il venu trois fois à Montebourg en 1250 tout d'abord, il constata que trente-sept moines vivaient là, recevant trois cents livres de rente par an ; le 27 mai 1256 (le 6 des calendes de juin), il dénombra trente-deux moines ; enfin en 1266, l'abbaye comptait trente-six moines.

Au XIVe siècle, l’abbé Pierre IV Ozenne fait reconstruire l’église paroissiale Saint-Jacques, à son emplacement actuel. La deuxième moitié du siècle est aussi celui du déclenchement de la guerre de Cent Ans, qui frappa aussi le Cotentin, alors passé sous la domination de Charles de Navarre.

Lors de la Révolution française, l'abbaye de Montebourg est vendue comme bien national de première origine à un particulier qui commence à démonter les bâtiments conventuels pour en prendre les pierres. En 1818, l'érudit normand Charles de Gerville assiste impuissant à la destruction des derniers bâtiments, dont l'église qui avait été bâtie au XIIe siècle et dédicacée en 1152 par l'archevêque de Rouen Hugues d'Amiens

Mgr Delamare, alors vicaire général de Coutances, acheta l’abbaye en 1842 pour y installer la congrégation naissante des Frères des Ecoles chrétiennes de la Miséricorde. En 1892, Mgr Germain, évêque du diocèse, demande aux religieux de reconstruire la vieille abbatiale rasée. L’entreprise commence mais les lois « Combes » chassent les frères de France. Ils reviennent et continuent la reconstruction de l’abbaye dans les années 1920, l’inauguration a lieu en 1936. Le nombre des Frères de la Miséricorde diminuant, ils sont amenés à fusionner avec les Frères des Écoles chrétiennes en 1938.

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