Accouchement sans douleur - Définition

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Introduction

L’accouchement sans douleur (ASD) est un ensemble de techniques visant à supprimer l’angoisse et les douleurs de l’accouchement par une préparation durant la grossesse et l’utilisation de techniques complémentaires pendant l’accouchement, et par la création d’un rapport de confiance et de collaboration entre l’équipe médicale et la mère. Ces techniques ont été développées principalement au Royaume-Uni et en URSS au milieu du XXe siècle.

Situation antérieure

Différentes préparations étaient utilisées de façon certaine à la fin du Moyen Âge et aux Temps modernes (entre 1500 et la Révolution française) pour atténuer ou supprimer la douleur, y compris celle de l’accouchement : narcotiques et sédatifs divers, alcool pour les médecins, plantes préparées sous forme d’infusions ou de décoctions pour les sages-femmes.

Des traitements médicamenteux visant la réduction des douleurs font leur apparition au début du XIXe siècle : protoxyde d'azote, éther, chloroforme sont utilisés, non sans accidents : on évalue à environ 25000 le nombre de morts liées à l’anesthésie pendant l’accouchement, entre 1846 et 1946 en Grande-Bretagne. En France, Louis Funck-Brentano tente au milieu du XXe de mettre au point un traitement chimique de la douleur lors de la mise au monde. La toxicité des produits anesthésiques pour le fœtus est très rarement évoquée, bien que ne souffrant pas d’exception.

Différentes techniques

Les techniques d’accouchement sans douleur reposent en grande partie sur le psychisme, les douleurs venant en partie des craintes de l’accouchement.

À la fin du XVIIIe siècle en France, le magnétisme est utilisé dans ce but. L’Académie de médecine en débat tout au long du siècle suivant, sans conclure à son utilité. Mais, comme l’hypnose défendue par Charcot et Brown-Sequard, elles sont presque complètement abandonnées en France. Freud, Nikolaiev et Velvoski, qui ont suivi les cours de Charcot, utilisent ses techniques.

Mais c’est en URSS que Nikolaiev et Velvoski, qui utilisent les travaux de Pavlov, mettent réellement au point une méthode d’accouchement sans douleur, se fondant en partie sur le conditionnement mental.

La méthode soviétique, généralisée à toute l’URSS en 1951, est diffusée dans le monde, sous le nom de psychoprophylaxie obstétrique (PPO), par les relais que lui offrent les partis communistes.

C’est le cas en France où Fernand Lamaze est à la tête d’une délégation envoyée par le PCF en 1951 à Leningrad pour observer les méthodes soviétiques. Cette délégation comprend Georges Heuyer (pédopsychiatre), Benjamin Weill-Hallé (fondateur de la puériculture), Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé ; tous ne sont pas communistes, mais tous sont issus de la Résistance.

Fernand Lamaze et son équipe améliorent encore la technique soviétique, notamment en ajoutant la technique de la respiration du petit chien (inventée par le kinésithérapeute André Bourrel). Cet ensemble de techniques, dite accouchement sans douleur en France, est appelée technique Lamaze dans le reste du monde (Lamaze training, metodo Lamaze, etc.).

Parallèlement à la création de la méthode soviétique, Grantly-Dick Read, médecin militaire de l’armée des Indes, constate que les femmes indiennes peuvent mettre au monde sans douleur, et reprendre aussitôt après leurs tâches accoutumées. En rapprochant ses observations de celles de l’accoucheur Engelmann (L’accouchement dans les peuples primitifs) et du neurophysiologiste Sherrington, il fonde sa thèse de l’accouchement tel que voulu par Dieu, sans crainte et sans douleur, qu’il oppose à l’accouchement médicamenteux tel qu’il est répandu dans les pays anglo-saxons au début du XXe siècle.

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