L’académie de Besançon ayant proposé, en 1771, pour sujet de son prix, l’indication des substances alimentaires qui pourraient atténuer les calamités d’une disette, il établit, dans un Mémoire qui est couronné, qu’il était facile d’extraire de l’amidon d’un grand nombre de plantes, un principe nutritif plus ou moins abondant. À l’issue de la publication de son mémoire, l’Académie des Sciences, des Belles-Lettres et des Arts le récompense, malgré une interdiction du Parlement de cultiver la pomme de terre datant de 1748.
En 1772, les membres de la Faculté de médecine de Paris planchent pendant de longues semaines sur le sujet et finissent par déclarer que la consommation de la pomme de terre ne présente pas de danger. Mais le terrain sur lequel il avait installé ses plantations près des Invalides appartenant à des religieuses, il dut bientôt renoncer à les cultiver. Ne baissant pas les bras pour autant, Parmentier, va promouvoir la pomme de terre en organisant des dîners où seront conviés des hôtes prestigieux tels que Benjamin Franklin ou Lavoisier.
C’est au cours de son séjour en Allemagne qu’il reconnaît les avantages de la pomme de terre, importée du Pérou en Europe et cultivée en Italie dès le XVIe siècle, en Alsace et en Lorraine au XVIIe siècle, adoptée dans le Midi, en Anjou et dans le Limousin, mais repoussée par le reste de la France. Il rédige un mémoire sur le sujet, en 1778 (Examen chimique de la pomme de terre), en donnant une utilité de l’aliment pour l’homme, alors qu’il était jusqu’ici abandonné aux bestiaux, et en démontant les préjugés communs sur les maladies et sur l’appauvrissement du sol. Pour confirmer ses dires, il obtient du gouvernement une certaine étendue de terres dans la plaine des Sablons pour en semer (« faisant un bouquet de quelques-unes de celles-ci, il le présenta au roi Louis XVI, qui le plaça de suite à sa boutonnière, et l’exemple du monarque entraîna les courtisans, ceux-ci le reste de la France, et la pomme de terre devint une de nos plus utiles ressources », d’après Mornay, Petit Cours d’agriculture, t. I, p. 20).
![]() Statue de Parmentier sur le parvis de la mairie de Neuilly-sur-Seine | ![]() Statue de Parmentier à la faculté de pharmacie de Paris |