Arbre de Stern-Brocot - Définition

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Introduction

En mathématiques, un arbre de Stern-Brocot est une représentation de tous les rationnels strictement positifs, sous forme de fractions irréductibles.

Il a été découvert presque simultanément par le mathématicien allemand Moritz Stern (en) (1858) et par l'horloger français Achille Brocot (en) (1861).

Construction

Représentation de l'arbre Stern-Brocot

On part du couple de fractions irréductibles (0/1, 1/0), (on affirme que 1/0 = +\infty ).
Et on répète autant de fois que l'on le souhaite, le procédé suivant :

Insérer entre \frac{m}{n} et \frac{m'}{n'} , la fraction appelée médian de m/n et m'/n' : \frac{m+m'}{n+n'}

On a tout d'abord donc : \frac{0}{1},\,\frac{1}{1},\,\frac{1}{0} qui constituent les fondements de la construction.

A l'étape suivante on obtient donc : \frac{0}{1},\,\frac{1}{2},\,\frac{1}{1},\,\frac{2}{1},\,\frac{1}{0}

On construit encore quatre fractions ensuite : \frac{0}{1},\,\frac{1}{3},\,\frac{1}{2},\,\frac{2}{3},\,\frac{1}{1},\,\frac{3}{2},\,\frac{2}{1},\,\frac{3}{1},\,\frac{1}{0}

Et ainsi de suite... Mais ainsi défini, on peut imaginer la représentation de cette construction par un arbre binaire que l'on appelle Arbre de Stern-Brocot (voir image).

On remarque au passage que sur l'extrême-gauche se trouvent les fractions unitaires, sur l'extrême-droite, les nombres entiers écrits sous forme rationnelle, le dénominateur étant égal à 1.

Suite de Farey

La suite de Farey d'ordre N, que l'on note FN, est la suite croissante des fractions réduites comprises entre 0 et 1 dont le dénominateur est inférieur ou égal à N.

L'étroite relation entre Stern-Brocot et cette suite est développé dans l'article correspondant.

Questions

Mais finalement, le procédé étant simple, pourquoi fonctionnerait-il ? Les réponses aux questions suivantes apporteront la preuve que la construction est justifiée.

Chaque fraction est-elle irréductible ?

On doit montrer cette relation par récurrence. On pose le fait fondamental :

Si m/n et m'/n' sont deux fractions consécutives sur un même niveau de l'arbre, alors : m'nmn' = 1

À l'étage 0, c'est évident : on a 1.1 - 0.0 = 1.

Insérons un médian (m+m')/(n+n'), on doit donc vérifier la relation de récurrence pour ce médian avec m'/n' et avec m/n.
Il est donc évident de voir que :

(m+m')n-m(n+n')= m'n - mn' = 1\,
m'(n+n')-(m+m')n'= m'n - mn' = 1\,

Notre relation est vérifiée et on a l'équation de Bézout de (n+n') et (m+m') avec comme PGCD : 1. Les deux nombres sont donc premiers entre eux.

Une fraction apparait-elle deux fois ?

Non, parce que l'ordre est conservé tout au long de la construction.

Soient les deux fractions m/n et m'/n'. On vérifie donc :

\frac{m+m'}{n+n'} - \frac{m}{n} = \frac{(m+m')n-m(n+n')}{n(n+n')} = \frac{1}{n(n+n')} > 0

On a encore utilisé la relation fondamentale que l'on a démontrée juste avant. On peut démontrer le même genre de relation avec m'/n'. Et on obtient donc :

\frac{m}{n} < \frac{m+m'}{n+n'} < \frac{m'}{n'}

On a gagné !

Tous les rationnels strictement positifs sont-ils dans l'arbre ?

Bien sûr, mais ce n'est pas immédiat ! Prenons a/b tel que a soit premier à b.
On a au départ : 0/1 < a/b < 1/0.
A une étape donnée, on a la configuration : m/n < a/b < m'/n'. En engendrant (m+m')/(n+n'), trois cas s'offrent à nous :

  •  \frac{m+m'}{n+n'} = \frac{a}{b} , et là on arrête le processus (puisqu'on a gagné).
  •  \frac{m+m'}{n+n'} < \frac{a}{b} , on pose donc pour l'étape suivante m: = m + m' et n: = n + n'
  •  \frac{m+m'}{n+n'} > \frac{a}{b} , on pose donc pour l'étape suivante m': = m + m' et n': = n + n'

Or cet algorithme au bout d'un moment s'arrête !

On a vu que les conditions :  \frac{a}{b} - \frac{m}{n} > 0 et  \frac{m'}{n'} - \frac{a}{b} > 0 entraînent que  an-bm \geq 1 et  bm'-an'\geq 1 .

Ce qui nous amène à écrire que :
 (m'+n')(an-bm)+(m+n)(bm'-an') \geq m'+n'+m+n et d'après notre première relation on a :  a+b \geq m'+n'+m+n .

Au fur et à mesure des étapes, vous m'accorderez que m' + n' + m + n croit strictement. Donc l'algorithme s'arrêtera (au maximum en a+b étapes d'ailleurs).

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