Archibasilique Saint-Jean-de-Latran de Rome | |
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Nom local | Basilica di San Giovanni in Laterano |
Latitude Longitude | |
Pays | Vatican |
Ville | Rome (Possessions Pontificales) |
Culte | Catholique romain |
Type | Cathédrale Basilique |
Rattaché à | Archidiocèse de Rome (siège) |
Début de la construction | 315 |
Fin des travaux | XVIIIe siècle |
Style(s) dominant(s) | Baroque |
Classé(e) | Patrimoine mondial |
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L’archibasilique du Très-Saint-Sauveur, plus connue sous le nom de basilique Saint-Jean-de-Latran (San Giovanni in Laterano), l'une des quatre basiliques majeures de Rome sur la place du même nom, est une église cathédrale, siège de l'évêché de Rome, dont l'évêque n'est autre que le pape. Elle est la propriété du Saint-Siège et bénéficie à ce titre du privilège d'extraterritorialité. Elle est considérée comme la « mère » de toutes les églises de Rome et du monde.
Le nom de Saint-Jean n'est qu'un nom d'usage emprunté à la dédicace du baptistère de l'église (qui est consacrée sous le double vocable de saints Jean Baptiste et Jean l'Évangéliste). La dédicace de la cathédrale de Rome est Saint-Sauveur. Le nom tomba en désuétude au cours de l'histoire.
Cathédrale et siège de l'évêché de Rome, dont le titulaire n'est autre que le Pape, siège du trône papal, c'est la plus ancienne et la première dans l'ordre protocolaire des basiliques papales, devant la Basilique Saint-Pierre du Vatican, la Basilique Saint-Paul-hors-les-murs et la Basilique Sainte-Marie-Majeure. Elle porte le titre, inscrit sur le fronton, de omnium urbis et orbis ecclesiarum mater et caput, qui signifie "mère et tête de toutes les églises de la ville et du monde".
Le lieu doit son nom à la demeure d'une grande famille de patriciens, les Laterani. Il s'agit de la basilique Saint-Jean-de-Latran. Elle fut construite sous le règne de l'empereur Constantin Ier et consacrée en 324 par le pape Sylvestre Ier. Sa nef longue de 130 mètres en fait la plus grande église après Saint-Pierre. Elle fut la résidence des papes (qui résidèrent dans un palais adjacent, le Patriarcho) jusqu'en 1309, date à laquelle Clément V fit transférer le Saint-Siège à Avignon.
Ce monument a subi de nombreux outrages à travers les siècles. Elle subit des dégâts lors des sacs de Rome, par Alaric Ier en 410, puis Genséric en 455. Un tremblement de terre la détruisit en l'an 896. Reconstruite entièrement par le pape Serge III au Xe siècle, elle fut à nouveau détruite par un terrible incendie dans la nuit du 6 mai 1308 sous le pape Clément V qui la fit reconstruire. Les travaux furent terminés sous le règne de son successeur Jean XXII. Elle fut encore endommagée par un séisme en 1349, puis par un autre incendie en 1361, et à nouveau restaurée par Urbain V qui confia les travaux à l'architecte Giovanni Stefani.
L'édifice actuel est en fait une reconstruction du XVIIe siècle, due pour la nef et l'aménagement intérieur à l'architecte Francesco Borromini, réalisés pour le pape Innocent X à l'occasion du Jubilé de 1650, et pour la façade extérieure, monumentale, construite en travertin en 1734, à l'architecte Alessandro Galilei.
Sous le baldaquin gothique du XIVe siècle, seul le pape peut célébrer l’eucharistie.
Les portes centrales en bronze sont les portes originales de la Curie romaine. L'empereur Charlemagne y est baptisé à Pâques en l'an 774.
Elle fut, ainsi que le palais du Latran attenant, le siège de cinq conciles :
Elle accueille les sépultures de trois papes: Martin V, Clément XII et Léon XIII.
Le président de la République française, comme successeur des rois de France, en est chanoine d'honneur.
En 1482, Louis XI avait accordé des droits au chapitre de la cathédrale du Latran sur l'abbaye de Clairac en Aquitaine. Mais l'essor du protestantisme dans la région empêchait ce dernier de percevoir ces revenus. Le 22 septembre 1604, Henri IV confirme le chapitre dans ces droits et fait en sorte qu'il soit en mesure de toucher les revenus de l'abbaye qui lui sont dus. En contrepartie, le chapitre fait ériger une statue à l'effigie du roi de France, auquel il attribue le titre de chanoine d’honneur. Par ailleurs, il fait célébrer une messe pour la prospérité de la France le 13 décembre, jour anniversaire de la naissance d'Henri. En 1729, Louis XV augmente les revenus du chapitre de ceux de deux prieurés dépendant de l’abbaye de Clairac. La Révolution française supprime ces droits en 1791. Louis XVIII, Charles X et Napoléon III les restaureront sous forme d'une rente, qui sera définitivement abolie en 1871.
Les traditions de la messe du 13 décembre et du titre de chanoine honoraire décerné au chef d'État français ont perduré depuis. Il était toutefois négligé par les présidents de la République jusqu'à René Coty. Depuis le début de la Cinquième République, les présidents Charles de Gaulle, Valéry Giscard d'Estaing, Jacques Chirac sont allés prendre discrètement possession de leur stalle. Par contre, Georges Pompidou et François Mitterrand ont refusé de faire de même, tout en acceptant le titre de chanoine. La cérémonie d'intronisation de Nicolas Sarkozy est à l'origine d'une très vive polémique sur la laïcité suite à un discours où il affirme les racines chrétiennes de la France et fait un éloge de la foi. Il prononce entre autres la phrase suivante : « Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur, même s’il est important qu’il s’en approche, parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance. »
Un autre lien avec la France est à souligner: la présence, sur le parvis de la Basilique, d'une réplique de la dalle en l'honneur des victimes de la misère, inaugurée à Paris, sur le parvis des droits de l'homme, place du Trocadéro, le 17 octobre 1987, par le père Joseph Wresinski. La réplique romaine a été inaugurée le 15 octobre 2000, dans le cadre de l'année du Grand Jubilé. Elle reprend, en italien, le texte de la dalle originale, auquel a été ajoutée une citation du Pape Jean-Paul II: "Jamais plus l'exclusion, la discrimination, l'oppression, le mépris des pauvres et des petits". La Journée mondiale du refus de la misère y est célébrée chaque année, le 17 octobre.