L'Atelier UA5 (Atelier Urbanisme et Architecture) est une société qui a rassemblé autour de Jean-Pierre Apprill et Pierre Gebhart, de nombreux professionnels de l'architecture, pendant plus de 40 ans d'existence, de 1958 à 1999, plusieurs centaines de personnes sont passées dans cet atelier d'architecture et d'urbanisme, qui employa plus de 70 personnes à plein temps dans les meilleurs années.
Au sortir de la guerre, une poignée de copains strasbourgeois, qui avaient fait leurs études aux Beaux-Arts de Strasbourg et obtenus leur diplôme d'architecture, et qui pour certains travaillant déjà ensemble, se réunissaient régulièrement. Il était souvent question de participer à un groupement d'architectes, à défaut de le créer.
À cette époque, Jean-Pierre Apprill et Pierre Gebhart étaient disposés de se lancer dans une telle aventure. Pierre Gebhart fit remarquer que les locaux de l'agence du grand architecte Stoskopf (Grand Prix de Rome 1933) se libéraient rue Vauban à Strasbourg, les deux compères se lancèrent dans la création d'une petite agence.
C'est ainsi qu'en 1956 naquit la petite entité « Ville et Montagne », qui allait devenir en 1958 l'Atelier UA5, sous la forme d'une société civile professionnelle d'architectes.
Encore fallait-il trouver un nom à cette structure. L'Atelier en référence au travail commun, l'Urbanisme et l'Architecture coulait de source… Quant au chiffre 5, totalement farfelu, les deux créateurs se sont dit que si leur société fonctionnait, ils pourraient être au moins cinq dans sa direction; l'objectif a été atteint, puisqu'ils ont terminé à 6 associés !
En 1998-99, la chute de l'immobilier faisant déjà des ravages, les constructions devenaient de plus en plus rares, en bref le cabinet UA5 avait du mal à survivre, en plus de l'âge des fondateurs (Jean-Pierre et Pierre avait 73 ans), et comme il n'y avait pas de repreneur potentiel de l'étude, il a donc été décidé en accord avec tous les associés, de dissoudre la société, c'est ainsi que se finit l'aventure d' UA5 après 40 années de collaboration.
L'UA5 a été dissout en 1999.
L'objectif des fondateurs était de surfer sur la vague des constructions nouvelles de montagne, mais aussi de consolider leurs savoir faire sur le conventionnel architectural, c'est ainsi que l'atelier a été associé à la réalisation de nombreux ouvrages dans des villes, construction de sièges de sociétés, habitations HLM, lotissements, restaurations de monuments historiques, dont la réhabilitation de l'Hôpital Bicêtre à Paris, et l'humanisation des parties habitables de l'Hôtel des Invalides, ce ne sont que quelques échantillons du travail de l'atelier.
C'est ainsi qu'ils construisirent la première piscine extérieure dans une station de ski à La Clusaz.
L'association était innovante pour l'époque, chaque membre associé participait à l'avenir de la société, mais était libre de travailler individuellement pour son compte, il n'y avait donc aucune exclusivité de création relative à l'atelier.
Chaque nouvel associé faisait équipe avec un ancien, et profitait ainsi de son expérience, de son savoir-faire, et de ses relations. Les tâches étaient toujours effectuées en binôme, c'est ainsi que les plus jeunes se sont montrés d'ardents entrepreneurs dans leurs réalisations.
Le cabinet UA5 n'a jamais cherché à gagner de l'argent facilement, mais désirait s'exprimer dans un domaine qui lui tenait à cœur, celui de l'architecture sous toutes ses formes.
« Ce projet ambitieux et très important, aura clôturé magistralement, l'histoire de notre cabinet. Obnubilés par la qualité architecturale, qui nous coûtait fort chère en études, maquettes, présentations… nous avons toujours considéré les questions d'argent un peu comme secondaires. »
— Extrait du livre UA5, rédigé par tous les associés et publié en 2005 par Jean-Pierre Apprill
Malgré son dynamisme, l'atelier n'a pas toujours connu des heures de gloire, il y avait quelques fois des fins de mois un peu difficiles…
« La vraie grande messe avait lieu tous les ans avec notre expert comptable lors de la présentation du bilan, Yves Bourdin, avec toute sa diplomatie, nous avait ouvert un tiroir secret le "Report à nouveau" dans lequel il rangeait nos déboires. À la dissolution de l'UA5, il a fallu vider le tiroir ! »
Jean-Pierre Apprill résume dans son ouvrage les sommes importantes brassées dans les différents projets, mais le peu de retombées économiques pour le cabinet UA5.
Récapitulatif des travaux 1956 - 1996 | ||||
Décennies | Montant des travaux TTC | Coef. moyen de réact. | Montants réact. (FF) | Montants réact. (Euros) |
50 | 4.329.000 | 10,4 | 45.022.000 | 6.852.000 |
60 | 68.227.000 | 7,5 | 516.202.000 | 78.569.000 |
70 | 142.708.000 | 4,2 | 599.373.000 | 91.228.000 |
80 | 594.743.000 | 1,8 | 1.070.537.000 | 162.943.000 |
90 | 127.496.000 | 1,3 | 165.744.000 | 25.227.397 |
Total des travaux 1956 – 1996 2.396.878.000 francs, soit 364.821.613 euros. | ||||
Estimation des honoraires 1956 – 1996 143.813.000 francs, soit 21.889.345 euros. |