La basilique de Sainte Marie-Madeleine de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, achevée en 1532 est le plus important exemple de style gothique en Provence. Elle est inscrite sur la liste des monuments historiques de 1840.
Entre 1295 et 1316 l'abside et le chœur d'une nouvelle église sont construites sur l’emplacement d’une vieille église mérovingienne, sur les plans de Pierre d’Augicourt, architecte des rois de Naples, comtes de Provence, les travaux furent entrepris puis interrompus pendant près d’un siècle.
En 1404, la crypte de l’ancienne église fut nivelée à hauteur du sol de la nouvelle basilique.
De 1508 à 1532, les travaux furent achevés et la Basilique resta en l’état où elle se trouve aujourd’hui.
À l’extérieur, l’aspect trapu de la basilique est dû à l’absence de clocher, à sa façade inachevée, aux contreforts massifs qui soutiennent, en s’élevant très haut, les murs de la nef. Il n’y a ni déambulatoire ni transept.
L’intérieur comprend une nef, un chœur et deux bas-côtés aux lignes sobres et pures. C’est le plus important exemple de style gothique en Provence.
Dans la tradition chrétienne médiévale, après avoir débarqué aux Saintes-Maries-de-la-Mer, Sainte Marie-Madeleine aurait occupé pendant trente ans une grotte du massif de la Sainte-Baume pendant qu'elle évangéliseait la Provence. A sa mort, elle aurait été ensevelie dans la crypte de la basilique de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume.
Les dominicains se sont vu confier le sanctuaire édifié au pied de la grotte par le pape Boniface VIII et l’ordre de Saint-Dominique depuis l’an 1295 à la suite de la redécouverte à Saint-Maximin des reliques de la Sainte par Charles II d'Anjou en 1279.
le couvent dominicain de la Sainte-Baume a longtemps reçu des postulants pour des longs séjours et des étudiants en théologie. C'est ainsi que Georges Lauris, futur écrivain et auteur de Iconostase, rencontre le cistercien Jean Bourgoint qui fait une longue retraite avant de rejoindre Cîteaux.
Pierre Bardon est titulaire de l'orgue Isnard depuis 1961.
La construction du grand orgue par le facteur d'orgue Jean-Esprit Isnard aidé de son neveu, Joseph dura de 1772 à 1774.
EN 1793 l'organiste Fourcade sauva l'orgue de la destruction en y jouant la Marseillaise en présence des conventionnels Barras et Fréron..
La transmission mécanique ainsi que la soufflerie ont été refaites à neuf par François Mader vers 1880. La poursuite de ces travaux, en 1924-1925 et 1926-1927, n’ayant jamais donné satisfaction, elle eut pour seul avantage de surseoir à l’intervention sur la partie vulnérable de l’instrument, la tuyauterie.
En 1954, Norbert Dufourq, alors rapporteur de la Commission des monuments historiques, élabore un important projet de modernisation et de reconstruction de l'orgue. Il prévoit notamment la suppression de plusieurs jeux et de repousser d'un demi-ton tous les claviers afin d'obtenir le diapason actuel. Plusieurs spécialistes et organistes de renom s'opposèrent à un tel massacre et le projet fut finalement abandonné. Pierre Chéron a joué le premier rôle dans ce sauvetage par l’étude minutieuse de l’instrument qui lui permit d’analyser et de faire comprendre la technique employée par le frère Isnard. La même année 1954 les concerts d'André Marchal dans la basilique montrèrent que l'orgue n'avait nul besoin d'être modifié pour attirer les mélomanes.
Sous l’impulsion de Pierre Cochereau et de Pierre Rochas, médecin et organologue, l’année 1962 vit naître la première Académie de l’orgue classique français qui assura un rayonnement international à l'orgue.
L'orgue a finalement subi une restauration méticuleuse par Yves Cabourdin entre 1986 et 1991.
En 2007 Jiri Zurek, membre de l’Institut pour les études classiques de l’Académie des sciences tchèque, et son équipe, ont numérisé le son de chaque tuyau de l’orgue de la basilique. Cet enregistrement a été archivé dans le cadre du projet européen « Somus paradisi ».
Il se compose d'un double buffet, de 4 claviers, 43 jeux et 2960 tuyaux, tous d'origine. Il est surtout apprécié pour l'enregistrement des compositeurs de l'école française d’orgue, mais les sonorités complexes de ses trompettes et de ses jeux d'anches lui permettent d'aborder tout type de répertoire.
Positif 50 notes (ut° à ré5 - 1° ut#) | Grand-Orgue 50 notes (ut° à ré5 - 1° ut#) | Raisonnance 50 notes (ut° à ré5 - 1° ut#) | Récit 32 notes (sol2 à ré5 - 1° ut#) |
Montre 8' | Montre 16' | Flûte 16' | Cornet V |