Le franchissement de l’espace a été un problème majeur pour les bâtisseurs à pierre sèche non seulement dans l’habitacle de la cabane mais aussi dans l’entrée de cette dernière. Pour couvrir l’entrée, ils ont fait appel à des procédés divers, originaux et ingénieux.
Les deux solutions principales auxquelles ils ont eu recours sont :
Il faut y ajouter le succédané des deux encorbellements opposés et convergents, procédé qui permet de se passer des deux solutions précédentes.
Il peut s'agir :
La face vue du linteau peut être brute ou aplanie, voire taillée à la courbe.
Divers systèmes de décharge peuvent venir soulager le linteau :
Dans ces deux derniers cas, le linteau n’est véritablement déchargé que si le vide entre lui et le dispositif de décharge n’est pas obturé par de la maçonnerie.
Dans certains cas, le linteau en pierre, et éventuellement les arrières-linteaux, laissent la place à des traverses en bois (rondins bruts ou poutres équarries).
Il peut s'agir :
soit en plaquettes brutes, soit en moellons ébauchés, avec éventuellement une clé en forme de coin, parfois pendante.
Une deuxième arceau de plaquettes peut venir doubler le premier sur son extrados.
Ce principe consiste à faire converger l’un vers l’autre les deux tableaux opposés de l’entrée dans leur tiers ou leur quart supérieur de façon soit à se passer complètement de linteau, soit à diminuer la portée à franchir par celui-ci.
Il n’est pas rare de rencontrer, dans une architecture aussi impécunieuse que celle des cabanes en pierres sèches, des encadrements d’entrées ayant été prélevés sur des bâtiments d’un niveau social et économique plus élevé après que ceux-ci sont tombés en désuétude ou en ruine. Le contraste est alors frappant : le matériau est de la pierre de bonne qualité, les éléments sont taillés en parement, voire sur les autres faces.
La raison principale de tels remplois réside dans le fait qu'une cabane champêtre, annexe éloignée de la maison villageoise, doit pouvoir être fermée à clé, lorsque ses utilisateurs ne sont pas aux champs. Il lui faut donc une porte en bois, et qui dit porte, dit encadrement, et rien ne vaut un vieil encadrement en pierres de taille avec tableaux et feuillure.
L'originalité architecturale des cabanes en pierre sèche est d'associer à la maçonnerie à sec, deux systèmes de couvrement bien déterminés :
elles-mêmes revêtues d'une couverture de dalles, de lauses, voire de tuiles ou de terre.
Cette voûte repose sur deux principes :
Sur plan de base circulaire, les assises successives vont en se rejoignant, la dernière étant coiffée d'une dalle terminale.
Sur plan rectangulaire, elles sont coiffées d'un plafond de dalles. Le résultat est une voûte équilibrée n'ayant nécessité aucun cintre.
Moins courante, la voûte de pierres clavées à sec est une voûte clavée classique, en forme de coupole (sur plan de base circulaire) ou de berceau (sur plan de base rectangulaire), mais dont les éléments sont des plaquettes ou des moellons grossièrement ébauchés et appareillés, disposés sur un cintre provisoire. Une clé de voûte bloque l'ensemble.
Dans la confection d'une voûte clavée en berceau, intervient un cintre en bois que l'on pose sur des corbeaux ou sur une retraite ménagés à la naissance de la voûte et que l'on déplace transversalement sur le support pour réaliser d'autres longueurs. La voûte épouse alors la forme du cintre. A l'intrados de ce type de voûte, les joints des lits en coupe sont alignés et parallèles à la ligne de faîte.
Pour la confection d'une voûte clavée en coupole, un cintre hémisphérique en bois est nécessaire. Une fois la voûte terminée, le cintrage est démonté. A l'intrados de la voûte clavée en coupole, les joints des lits en coupe sont concentriques.
En dehors de ces deux procédés de voûtement couramment associés à la maçonnerie sèche, on rencontre plus rarement une couverture de dalles, lauses ou tuiles reposant sur une charpente de pannes ou de chevrons.
Cette charpente peut donner une toiture à un versant ou à deux versants et se trouver sur des bâtiments de plan circulaire ou de plan quadrangulaire.