On peut définir la brillance B d'une source par le rapport du courant émis par la source au produit de la surface de la source par l'angle solide. Dans le cas général, on ne sait mesurer que la surface d'une « source virtuelle » qui est la zone d'où semblent provenir les électrons.
Pour une source d'électrons dont les caractéristiques sont :
l'expression de la brillance devient :
Dans les systèmes optiques, la brillance, qui se mesure en A.m − 2.sr − 1 (ampères par unité de surface et par angle solide), a la propriété de se conserver lorsque l'énergie d'accélération est constante. Si l'énergie varie, la brillance lui est proportionnelle. Pour obtenir un signal de détection abondant lorsque le spot sur l'échantillon est très petit, il faut que la brillance de la source soit la plus élevée possible.
Le principe d'un canon à émission de champ est d'utiliser une cathode métallique en forme de pointe très fine et d'appliquer une tension de l'ordre de 2 000 à 7 000 volts entre la pointe et l'anode. On produit ainsi, par "effet de pointe", un champ électrique très intense, de l'ordre de 107 V.cm-1, à l'extrémité de la cathode. Les électrons sont alors extraits de la pointe par effet tunnel. Il existe deux types de canons à émission de champ (FEG en anglais pour Field Emission Gun):
Le gros avantage des canons à émission de champ est une brillance théorique qui peut être 100 fois plus importante que celle des cathodes LaB6. Le deuxième type de canon (assisté thermiquement) est de plus en plus utilisé, car il permet pour un sacrifice en brillance très modeste de mieux maitriser la stabilité de l'émission. Le courant disponible est également plus élevé. Avec un canon à émission de champ froid, le courant disponible sur l'échantillon n'est en effet jamais supérieur à 1 nA, alors qu'avec l'assistance thermique, il peut approcher les 100 nA.
Une autre grosse différence entre les canons à émission de champ et les canons thermoïoniques est que la source virtuelle est beaucoup plus petite. Cela provient du fait que toutes les trajectoires sont normales à la surface de la pointe, qui est une sphère d'environ 1 µm. Les trajectoires semblent ainsi provenir d'un point. C'est ainsi que l'on obtient des brillances très élevées (109 (cm2 sr) pour les cathodes froides et (108 (cm2 sr) pour les cathodes à émission de champ chauffées. Sur l'échantillon, la brillance est toujours dégradée.
Le très petit diamètre de la source virtuelle nécessite moins d'étages de réduction, mais un inconvénient est que la source, moins réduite est plus sensible aux vibrations.
Émission thermoïonique | Émission de champ | |||
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Matériaux | Tungstène | LaB6 | S-FEG | C-FEG |
Brillance réduite | 105 | 106 | 107 | 108 |
Température (°C) | 1700 - 2400 | 1500 | 1500 | ambiante |
Diamètre de la pointe | 50 000 | 10 000 | 100 - 200 | 20 - 30 |
Taille de la source (Nanomètre) | 30 000 - 100 000 | 5 000 - 50 000 | 15-30 | <5 |
Courant d'émission (µA) | 100 - 200 | 50 | 50 | 10 |
Durée de vie (heure) | 40 - 100 | 200 - 1 000 | >1 000 | >1 000 |
Vide minimal (Pa) | 10-2 | 10-4 | 10-6 | 10-8 |
Stabilité | cellule 2 | cellule 3 | cellule 4 | cellule 5 |