Co-cathédrale de Santa María de La Redonda de Logroño | |
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Nom local | Concatedral de Santa María de la Redonda |
Latitude Longitude | |
Pays | Espagne |
Région | La Rioja |
Département | La Rioja |
Ville | Logroño |
Culte | Catholique romain |
Type | Cathédrale |
Rattaché à | Diocèse de Calahorra y La Calzada-Logroño (co-siège) |
Début de la construction | XVIe siècle |
Fin des travaux | XVIIIe siècle |
Style(s) dominant(s) | Baroque |
Protection | Monument historique |
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La Co-cathédrale de Santa María de La Redonda à Logroño est une église située à Logroño, province de La Rioja en Espagne. Avec les cathédrales de Calahorra et de Santo Domingo de La Calzada, elle est le siège du diocèse de Calahorra et de La Calzada-Logroño.
Au Xe siècle, le camino francés du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle ou chemin de Santiago traversait l'Èbre par un pont qui donna naissance à une localité qui avec le temps deviendra la ville de Logroño.
En 1095 le roi Alphonse VI de Castille octroya à cette localité une charte (Fuero de Logroño) afin que s'y installent des résidents et des pèlerins. Au fil du temps, la ville connut une croissance notable et des églises s'y construisirent : église de Santa María de Palacio, église de Santiago el Real, église de San Bartolomé et église Santa María de La Redonda (ce qui signifie la Ronde en castillan). Cette dernière était située dans un faubourg et se trouvait ainsi éloignée de l'itinéraire du Chemin de Santiago. On l'appela la Ronde car c'était une église romane de plan octogonal, semblable à celles qui se trouvaient sur le même chemin de Santiago en Navarre à Eunate et à Torres del Río.
Suite à son développement et à son importance, la localité reçut le titre de "Ville" (Ciudad) en 1431, et fut dotée d'une église collégiale, associée à l'important monastère voisin San Martín de Albelda. Parmi les églises existantes, c'est La Redonda qui fut choisie. On estima dès lors souhaitable de remplacer l'ancienne église romane austère et petite, et de construire un sanctuaire grandiose au même emplacement. La construction démarra seulement en 1516 et se réalisa par étapes durant trois siècles.
En 1959 Santa María de La Redonda fut déclarée co-cathédrale avec même rang que les cathédrales historiques de Calahorra, romane, et de Santo Domingo de La Calzada, du XIe siècle.
Derrière le déambulatoire de la co-cathédrale se trouve une petite peinture à l'huile. Elle représente un Calvaire avec le Christ crucifié et vivant, et à ses pieds la Vierge de Douleur, saint Jean l'Évangéliste et Marie-Madeleine.
Michel-Ange avait peint un petit tableau pour sa chère amie Vittoria Colonna, pieuse poétesse de grande culture, fille de l'aristocrate Fabrizio Colonna et épouse de Francisco Ferrante d'Avalos, marquis de Pescara, appartenant à l'aristocratie du sud de l'Italie rattachée à l'Espagne à cette époque, et originaire d' Ábalos dans la région espagnole de La Rioja.
En 1525 les troupes espagnoles de Charles Quint gagnèrent la bataille de Pavie contre le roi de France François Ier. Ferrante d'Avalos marquis de Pescara (en vieux français : Pescaire) reçut la reddition du roi de France qui participait à la bataille, gravement blessé, mourut peu après. Sa jeune veuve écrivit des sonnets d'amour à sa mémoire. Elle entretenait aussi depuis des années une correspondance étroite avec Michel-Ange. En 1540 elle lui demanda un petit tableau de la crucifixion qui l'aiderait dans ses prières privées. Il lui peignit donc ce petit calvaire, dont elle fut très satisfaite par la grande spiritualité des personnages. À cette époque, seuls le Christ, la Vierge et saint Jean étaient présents sur le tableau.
En 1547 Vittoria, la « divine » femme poétesse, mourut, et l'affection que lui portait Michel-Ange était telle qu'il récupéra l'œuvre et y ajouta une Marie-Madeleine embrassant le pied de la croix et portant sur les épaules un foulard, symbole de son veuvage. Michel-Ange avait fait son portrait.
Au siècle suivant, l'évêque Don Pedro González del Castillo, grand humaniste et enthousiaste de l'embellissement de la Redonda fit construire la chapelle, capilla del Santo Cristo, près du grand autel, prévoyant d'y être enterré avec son mausolée et sa statue le représentant en prières. Il jouissait d'une grande fortune et faisait de fréquents voyages à Rome, où il acquit de nombreuses œuvres d'art, dans l'idée de les incorporer à sa chapelle. En date du 13 octobre 1627, il écrivit avoir fait l'acquisition d'une « ymajen de Micael Angel original, de tabla, y de un Crucifixo y Cristo bivo, con Nuestra Señora y San Juan a los lados y la Madalena al pie de la cruz y dos ángeles en lo alto... » (en vieux castillan : « une image (peinture) originale de Michel-Ange avec un crucifix et un Christ vivant, avec Notre-Dame et saint Jean à ses côtés, et Madeleine aux pieds de la croix, et deux anges au-dessus... »).
Une note de l'évêque spécifiait que le tableau était gardé dans les coffres. L'évêque ordonnait aussi qu'on ne l'installe pas avant que la grille de protection de la chapelle ne soit élevée. L'œuvre fut dès lors oubliée dans les coffres jusqu'à la seconde moitié du XXe siècle, où on l'installa dans le déambulatoire de la cathédrale, derrière le grand autel.