Chartreuse du Liget - Définition

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Histoire du monastère

Si l’ordre des Chartreux voulait à ses débuts répondre au vœu de pauvreté et combattre la toute-puissance de Cluny que Saint Bruno désirait fuir, les ermitages cartusiens se montrèrent très rapidement aussi expansionnistes et puissants.

L’expansionnisme des Chartreux

Le don d’Henri II, en 1178, comprenait l’emplacement du Liget et cinq métairies. Elles constituaient le « désert » de l’ermitage, c’est-à-dire un vaste domaine que les Chartreux désiraient occuper et pour lequel ils avaient l’exclusif pouvoir de racheter toutes les terres. Aucune acquisition hors des limites de ce « désert », de ce fond de vallée, ne pouvait être possible. En 1223, les terres de Craçay, fief relevant de la châtellenie de Loches, à quelques 800 mètres de la Chartreuse, reviennent au Liget par donation. Les Chartreux y fondent leur corroirie. De ce fief dépendait un grand nombre de métairies formant un total de 880 hectares en terres, prés, pâturages, jardins et vignes. À cela s’ajoutaient 526 hectares de forêts, 43 hectares d’étangs. Or, la première fondation n’était que pour douze cellules. En 1363, Charles V en fondait 13 de plus et permettait aux Chartreux d’acquérir 300 livres de rente annuelle sur le domaine royal.

La guerre de Cent Ans

À partir du traité de Brétigny, en 1360, les Anglo-gascons, à qui on avait abandonné le Poitou et autres provinces, durent quitter les places tourangelles qu’ils avaient prises. Lors de leur retraite, les armées débandées se transformèrent en pillards. Elles s’en prirent à la ville de Tours. En 1361, les Chartreux qui s’étaient réfugiés dans leur maison basse de la Corroirie, en empruntant un souterrain creusés quelques années plus tôt, durent soutenir un siège face aux bandes armées anglaises. Après ce siège, vers 1379, ils congédièrent leurs serviteurs et se réfugièrent à Loches dans une maison qu’ils avaient achetée. Lorsqu’ils retournèrent au Liget au début du XVe siècle, ils munirent la Corroirie de fortifications qui existent encore en partie aujourd’hui. Maison basse, lieu seigneurial, la Corroirie devient forteresse. Elle sert de refuge en cas de troubles jusqu’aux guerres de religion. Par lettres patentes du 12 juillet 1432, elle reçoit même une garnison avec un capitaine.

Le Second apogée (XVIIe-XVIIIe siècles)

Entre 1598 et 1629, la spiritualité en France connaît une période d’essor. Cette période s’ouvre par l’Édit de Nantes en 1598 et s’achève en 1629 par la mort du cardinal de Bérulle. Par la suite le renouveau catholique s’épanouit jusqu’en 1660. En Franc, ce renouveau catholique est l’œuvre d’un petit groupe de personnes appelé le « Parti dévot ». Ce groupe est très apostolique. Il est sans doute l’un des plus beaux exemples d’une théologie pastorale destinée à sensibiliser la société. Ce parti comporte des théologiens et intellectuels, comme Jacques Gallemant, mais également des prêtres zélés comme Pierre de Bérulle, Vincent de Paul, François de Sales et des Chartreux comme Dom Beaucousin, Prieur des Chartreux de Paris. Fidèles à leur devise, « Cartusia numquam reformata quia numquam deformata », les Chartreux traversent les temps sans être ni réformés, ni déformés. L’ordre inspire et influence la création des congrégations et communautés religieuses. C’est à cette époque que la Chartreuse du Liget affiche le plus fièrement ses hôtes célèbres. Dom Marc d’Aix, par exemple, auteur d’un poème sur la Madeleine et qui vécut au Liget pendant 54 ans. On trouve également Dom Alphonse-Louis du Plessis de Richelieu, frère aîné du cardinal de Richelieu. Il se retire au Liget de 1605 pour y rester deux années.

Le Portail monumental de la Chartreuse du Liget

En 1681, le domaine du Liget s’étend alors sur 582 hectares de terres arables, 434 hectares de forêts et 27 hectares d’étangs. L’ermitage accumule les objets d’art abandonnés par de généreux donateurs comme Hippolyte de Béthune, comte de Selles, neveu du grand Sully, qui laissa vers 1650 deux Caravage découverts très récemment dans l’église Saint-Antoine de Loches.

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