Si grand qu'il soit, le château de Montecler est resté inachevé. C'est un vaste corps de logis ("d'une monotonie désespérante", dit trop sévèrement Léon Palustre), mutilé d'ailleurs, et qui n'eut jamais son complément par l'élévation des combles élancés et des frontons, et surtout par la création d'un second pavillon dont on voit encore les pierres d'attente. Celui que François-Augustin Gérault attribue faussement au XVe siècle, et qui au contraire offre le type achevé du genre de décoration que devait reproduire avec plus de richesse l'édifice principal, est vraiment beau, surtout avec son annexe si curieusement couronnée d'une toiture aux formes tourmentées, au sommet de laquelle s'ajoure une galerie aérienne. Léon Palustre veut bien reconnaître de l'originalité dans le pavillon du pont-levis toujours en place. Il était bien plus remarquable encore avant la chute d'un autre pavillon, d'une architecture élégante, qui l'accostait.
À l'intérieur, on remarque surtout une grande salle de 14 m de long, et une chambre avec une belle cheminée en lambris peints et sculptés. Cette chambre dorée est en effet remarquable. Ne faut-il pas en attribuer la décoration à un peintre originaire de Château-Gontier, Aimé Bouvier, qu'on voit installé au château en 1693?
Dans la chapelle de Saint-Jean, fort modeste, fondée par André de Montecler vers 1631, Émery de la Ferté, évêque du Mans, administra la confirmation le 21 juillet 1641, et le marquis de Montecler fit transférer en 1752 le service de la chapelle de la Saugère.
L'abbé Angot écrit sur le sujet que les écuries qui y attiennent sont voûtées et surmontées d'une grande pièce dite "salle des gardes", souvenir de l'époque où les Montecler exercèrent des commandements militaires. Les Montecler exerçaient de telles charges militaires sous l'Ancien Régime (on se souvient du prestigieux régiment des "Dragons Montecler" devenu le 13éme Dragons aujourd'hui).
Le 26 juin 1791, la garde nationale d'Évron vient enlever du château quelques armes et un vieux canon, donné à Urbain de Montecler par le cardinal de Richelieu. La terre est mise sous séquestre pendant la Révolution, et les bois alentour sont le théâtre de nombreux combats. Le 4 avril 1793, les gardes nationaux d'Évron fouillent les bois "pour surprendre les gens suspects qui s'y réunissent depuis longtemps". Le 6 janvier 1795, les républicains y cernent une petite bande de chouans, qui malgré leur petit nombre repoussent la troupe. Le 5 avril 1795, les chouans enlèvent les grains des greniers et les chargent sur des chevaux. Le général royaliste Claude-Augustin de Tercier (° 1752 - † 1823) vient aussi en janvier 1796 chasser les "pillards" qui dévastent les environs.
Morin, à son tour, avec les réfractaires de 1812, occupe souvent les bois de Montecler. Enfin, le 27 mai 1832, c'est au château que se réunissent les insurgés royalistes, prêts à tenter un coup de main sur Évron, quand vient le contre-ordre.