L’architecte d’origine française Jean-Baptiste Mathey édifie, vers 1680, les écuries qui servent aujourd’hui de salles d’exposition temporaire.
De 1740 à 1780, sous l’égide de Marie-Thérèse, reine de Bohême, Anselmo Lurago entreprend la refonte du Château dont les différents bâtiments sont intégrés derrière d’austères façades baroques. La Première cour, dite Cour d’honneur, est ajoutée devant la Porte de Mathias, délimitée par une monumentale grille rococo qui la sépare de la place du Hradčany et rythmée par des statues de géants en lutte, sculptées par Ignác Platzer. Dans la troisième cour, Nicolò Pacassi édifie le bâtiment dit « municipal » qui fait face à la Cathédrale.
![]() façade thérésienne sur Malá Strana | |||
Suite aux Trois Glorieuses de 1830 et à son abdication, Charles X de France y passe quelques années de son exil. Tout d'abord exilé en Écosse, il profite des liens étroits avec les Habsbourg et devient leur invité au Château, qui n'est alors guère plus qu'une caserne et le siège du vice-gouverneur. Il arrive le 25 octobre 1832, entre 17 et 18 heures et s'installe dans les chambres numéro 1 à 9, au deuxième étage. La méticulosité des fonctionnaires austro-hongrois nous renseigne également sur sa suite composé de son fils aîné Louis-Antoine, duc d'Angoulême, de l’épouse de celui-ci, Marie Thérèse Charlotte, fille du roi Louis XVI et de Marie Antoinette. Le roi se lie d'amitié avec le prince de Rohan, Louis, émigré avec son père, Henri de Rohan après la Révolution française et installé en Bohême au château de Sychrov. Les Bourbons restent à Prague, jusqu'en mai 1836.
En 1848, c’est Ferdinand Ier d’Autriche qui prend la suite des souverains déchus qui habitent les murs du Château : suite à son abdication après le Printemps des peuples, il choisit le Château de Prague pour demeure. Dernier roi de Bohême couronné à Prague et l’un des rares Habsbourg « tchécophiles » avec Rodolphe II, il est affectueusement surnommé par les Tchèques Ferdinand le Bon (Ferdinand Dobrotivý) quand les Autrichiens l’appellent Ferdinand der Gütige (Ferdinand le Bénin) et plus méchamment Gutinand der Fertige (jeu de mot intraduisible dont la meilleure approximation est Béni-oui-oui le Fini). Il y décède le 29 juin 1875.
Dès l’époque de Marie-Thérèse, on peut admirer ce pittoresque panorama qui, à l’exception de l’éclairage nocturne, a très peu changé :