Château de Prague - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Plan

Plan précis.

Ce plan de 1791, dressé par František Hegert, montre, en rose foncé, le Château au centre, entre Malá Strana sur la gauche (sud) et le système de fortifications « à la Vauban » sur la droite (nord). Entre les fortifications et le Château, on distingue le Fossé aux cerfs (Hirsh Graben sur le plan, Jelení příkop en tchèque) et les Jardins royaux délimités à l’est (en bas) par le Belvédère de la reine Anne et au nord (en haut) par les écuries (n° 195 et 196 sur la carte), en leur milieu, et surmontant le Fossé aux cerfs, la Salle du jeu de paume.

De la cathédrale, au centre du Château ne sont édifiés que le chœur et la tour ouest, le transept ne sera fini qu’au XXe siècle. Mais, à l’exception de l’achèvement de la cathédrale, le plan n’a que très peu changé depuis le XVIIIe siècle. Au sud de la cathédrale, la place du château royal (Königlicher Burg platz sur le plan, Královské hradní náměstí en tchèque) est désignée de nos jours sous le vocable de « Troisième Cour », la Deuxième Cour étant située à l’ouest (en haut de celle-ci sur la carte) et la Première Cour précédant celle-ci.

La Première Cour est, comme on l’a vu, conçue au XVIIIe siècle. Une entrée monumentale surmontée de statues de titans en lutte la sépare de la place de Hradčany. La porte de Matthias la sépare de la Deuxième Cour. Au sud, les appartements de la présidence de la République, au nord, une aile abrite les espaces de réception conçus par Plečnik et conduisant vers la Salle Espagnole.

La Deuxième Cour présente une sévère façade baroque qui enserre, au nord, la Salle Espagnole et la Galerie de peinture du Château et une porte qui donne accès au pont qui enjambe le Fossé aux cerfs vers les écuries et les Jardins royaux. Au sud, le bâtiment dit « municipal » et, distincte des ailes environnantes, la chapelle Sainte-Croix qui abritait autrefois les joyaux de la couronne des États de Bohême et sert aujourd’hui de centre d’information et d’accueil pour les touristes.

La Troisième Cour naît, en 1541, des suites du grand incendie qui a ravagé le Château, sur les fondations de maisons romanes et gothiques déblayées alors. Dans son angle nord-ouest, l’ancien prévôté est, au départ, le palais épiscopal roman reconstruit au XVIIe siècle, puis (dans le sens des aiguilles d’une montre) la grande tour et la porte d’Or de la cathédrale Saint-Guy, l’entrée du vieux Palais Royal (dont l’architecture gothique est, depuis la place, dissimulée derrière une façade baroque) et, au sud, le bâtiment dit « municipal » qui abrite diverses administrations de la présidence de la République et du Château.

Depuis celle-ci et en longeant le Palais royal, on rejoint la place Saint-Georges (St Georg Platz sur le plan, Nádvoří sv. Jiří en tchèque). La façade de la basilique et du cloître St Georges fait face au chevet de la cathédrale. Entre eux, l’Établissement des nobles dames avec son portique à colonnes coiffé d’un demi-dôme. Il date de l’époque de Marie-Thérèse qui y fonde dans les années 1750 un ouvroir pour les jeunes filles de la noblesse et est l’œuvre d’Anselmo Lurago qui remplace alors le palais Renaissance des seigneurs de Rožmberk dont il porte encore parfois le nom.

En descendant la rue George (Jiřská ulice), la plus ancienne artère du Château, on observe successivement :

  • l’ancien palais du Burgrave (1541, arch. : Giovanni Vintura), transformé dans les années 1960 du siècle dernier en Musée des Enfants par l’architecte J. Hlavatý. On ne manquera pas d’y admirer les ancêtres des jouets en bois qui fourmillent dans les magasins « pour touristes » de la Vieille-Ville.
  • Le Palais Lobkowicz construit vers 1680 par Carlo Lurago en Baroque primitif. Vues depuis la Vieille-Ville, ses austères façades encadrent de manière idéale avec l’aile thérésienne la modénature Renaissance de l’ancien Palais Royal.
  • En tournant vers le nord, on tombe sur la célébrissime Ruelle d’Or (lire ci-dessous).
  • La Tour Noire (Černá věž), tout au bout de la rue, sert depuis toute antiquité de porte d’accès fortifiée, une belle barbacane en défend les abords et ajoute au pittoresque.
  • Cette dernière donne sur les Vieilles Marches Châtelaines (traduction mot-à-mot de Staré zámecké schody) qui descendent en pente douce vers Malá Strana.

La Ruelle d’Or

La Ruelle d’Or

Le long de la muraille nord qui donne sur la Fosse aux Cerfs, la Ruelle d’Or (Zlatá ulička) est formée d’une rangée de maisonnettes miniatures, certaines pas plus hautes qu’un homme, qui s’adossent au mur d’enceinte entre la Tour Blanche et la Tour de Dalibor (Daliborka).

A l'origine, cette ruelle était large d'un mètre avec des maisonettes de chaque côté. Celles-ci étaient habitées par les archers du roi, défenseurs du château. Pendant un certain temps, une prison féminine s'y trouva également. Avec le temps, la fonction d'archer perdit son importance. Les petits bâtiments sont alors habités par des artisans, des fonctionnaires. Plus tard, elle est même habitée par les pauvres de la ville.

Incongrues dans ce complexe palatin, les petites maisons de la Ruelle d’Or symbolisent parfaitement l’aspect magique de Prague. Une légende tenace s’y rapporte qui en fait le lieu de résidence des alchimistes de l’empereur Rodolphe II (il y logea en fait ses archers et expulsa les pauvres de Malá Strana qui s’y étaient construit des cabanes après le terrible incendie de 1541). Dans le drame Král Rudolf, Jiří Karásek ze Lvovic fait dire à John Dee : « j’aime cette magnifique ville de Prague, unique et envoûtante comme son roi mélancolique. Crois-moi, cette ville sinistre envoie une bouffée de folie dans le cerveau de ceux qui y élisent domicile. Toute l’âme de la ville est dans cette Ruelle d’Or où Rodolphe a installé les fourneaux de ses alchimistes. On y trouve condensés une telle vigueur, un tel magnétisme de forces occultes qu’on y réussit ce qui ailleurs a échoué. » Franz Kafka y a habité quelque temps, en 1916-1917. Il n’est pas interdit de penser qu’il s’en est inspiré quand il décrit le château, dans son roman éponyme comme un « amas de petites maisons » délabrées et pressées les unes contre les autres.

Les maisonnettes ont été transformées en magasins qui vendent des articles pour les nombreux touristes qui ne manquent pas de la visiter.

Page générée en 0.129 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise