Château de Sainte-Assise - Définition

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Introduction

Château de Sainte-Assise
Château de Sainte-Assise

Période ou style néo-classique
Type château
Début construction 1608
Propriétaire initial Louis Lefèvre de Caumartin
Destination initiale habitation
Protection Logo monument classe.svg Monument historique (1994)

Latitude
Longitude
48° 32′ 21″ Nord
       2° 33′ 07″ Est
/ 48.5391806, 2.551825
  
Pays France  France
Région Île-de-France
Département Seine-et-Marne
Commune française Seine-Port
 
Château de Sainte-Assise

Le château de Sainte-Assise (orthographié également Saint-Assise) est un château du XVIIIe siècle à Seine-Port (Seine-et-Marne).

L'abbaye royale de Saint-Acire

Le prieuré de Saint-Acire fut fondé vers 1135 sous l'invocation de saint Acire ou Achérie (Acerius). Ce n'est que beaucoup plus tard que ce nom fut corrompu en Sainte-Assise. Ce prieuré devint peu après abbaye royale de Sainte-Acire, filiale de l'abbaye de Preuilly, dépendant elle-même de l'abbaye de Cîteaux.

Louis VII plaça l'abbaye sous sa protection et lui fit donation d'un ensemble de terres, parmi lesquelles les forêts avoisinantes de Sénart et de Beaulieu, en 1146 et 1147. De nombreuses donations s'ensuivirent, confirmées par le pape Alexandre III en 1164.

Dans les années 1150, furent entrepris les travaux d'une nouvelle abbaye située dans un lieu plus salubre, dominant la Seine, appelé Barbeel ou Barbeau. Un magnifique monastère y fut construit, dont l'église abbatiale put être consacrée en 1178. L'abbaye s'appela dès lors abbaye de Barbeau et Saint-Acire redevint un simple prieuré.

Ce prieuré fut lui-même transféré, quelques années plus tard, sur une hauteur dominant la Seine, sans doute pour les mêmes raisons d'insalubrité qui avaient conduit l'abbaye à déménager.

Sainte-Assise au XVIIIe siècle

La Chapelle ne séjourna que rarement à Sainte-Assise et vendit le château dès 1700 à Jean Glucq (ou Gluck), industriel d'origine hollandaise qui avait créé une manufacture de teinture rue de Bièvre à Paris et fait une belle fortune en s'associant à François Jullienne, fabricant de drap , dont il avait épousé la sœur Marie Charlotte Jullienne.

Le château au temps de Jean-Baptiste Glucq

En 1709, il donna le château à son fils aîné, Jean-Baptiste Glucq, qui fut un des proches de la comtesse de Verrue, familière de la cour de Louis XV qui lui était reconnaissant d'avoir confié à Mme de Ventadour un remède qui lui aurait permis de guérir, enfant, de la petite vérole. Elle devint l'égérie de Sainte-Assise, lors des séjours du Roi à Fontainebleau et en 1736, lègua à Glucq, en souvenir de leur amitié, quelques tableaux et un lustre en cristal provenant de son hôtel d'Hauterive. Glucq fut un mécène fastueux, recevant dans son domaine de nombreux artistes, notamment le peintre Watteau. Il fit l'acquisition de la célèbre bibliothèque de Bernard de La Monnoye, son voisin à Paris, éprouvé par le décès de sa femme et ruiné par le système de Law, en lui versant une rente. Il reçut Louis XV à Sainte-Assise et, comme le roi avait relevé l'exiguïté de la salle à manger, fit bâtir un troisième pavillon attenant au château dès le lendemain de la visite royale.

Dans son Voyage pittoresque des environs de Paris (1757), Antoine-Nicolas Dezalliers d'Argenville évoque ainsi le château de Sainte-Assise à cette époque : « À six lieues de Paris, sur les bords de la Seine, est un château des mieux situés. On y arrive par une patte d'oie percée dans les bois et qui rend à une vaste esplanade suivie de l'avant cour et de la cour. Une belle terrasse régnant dans toute l'étendue du jardin se présente en face du château qui est un corps de logis flanqué de deux pavillons. À côté est un autre pavillon où est la nouvelle salle à manger [...] dont la décoration est très recherchée. La terrasse dont je viens de parler conduit à gauche dans deux bosquets, et à droite, dans un quinconce au-dessus duquel est l'orangerie. Le haut du jardin est un bois de haute futaie percée d'allées. Au bas de la terrasse, vis-à-vis du château, est un parterre qui va jusqu'au bord de la rivière. »

À la mort de Jean-Baptiste Glucq en 1748, le château passa à son neveu, Jean-Baptiste-François de Montullé, qui y mena une vie plus calme avec son épouse, Élisabeth Haudry, fille du fermier général André Haudry. Ils purent y donner à leurs enfants une éducation proche de la nature selon les préceptes de l'époque, qui fut admirée par Marmontel lors de ses séjours, et relatée au siècle suivant par les frères Goncourt. Un drame survenu en 1773 décida Montullé, choqué par l'assassinat de son garde-chasse, et poussé sans doute aussi par des revers de fortune, à se défaire du château.

Le château au temps de la marquise de Montesson

En 1773, le domaine fut offert en cadeau à Mme de Montesson à l'occasion de son mariage morganatique avec le duc d'Orléans. Elle y reçut des hommes de lettres et y donnait la comédie, n'hésitant pas à jouer elle-même dans les pièces qu'elle faisait représenter, dont certaines étaient de sa composition.

Parmi les habitués de Sainte-Assise figuraient la duchesse de Lauzun, la comtesse d'Egmont, le marquis de Lusignan, le marquis d'Osmond (père de la comtesse de Boigne), d'Alembert, Melchior Grimm, Pierre-Simon de Laplace, le chimiste Claude Louis Berthollet, le compositeur Pierre-Alexandre Monsigny, Carmontelle, etc.

Pour accueillir les nombreux invités et une domesticité considérable, deux ailes furent ajoutées au corps de bâtiment central. Une pompe à feu fut aménagée pour hisser l'eau de la Seine jusqu'au château. Une grille d'honneur fut créée, flanquée de deux petits pavillons de gardes.

Madame de Montesson et le duc d'Orléans n'eurent pas la satisfaction de voir le roi et la reine leur rendre visite à Sainte-Assise. Marie-Antoinette refusa de s'y arrêter lorsqu'elle passa en galère sur la Seine au pied du château. Cette rebuffade contraria profondément le duc d'Orléans qui mourut peu après à Sainte-Assise, d'une attaque de goutte.

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