Le château de Thuré à la Bazouge-des-Alleux en Mayenne est un château situé à 1 500 m au Nord-Est du bourg.
Fief mouvant de Montsûrs, sous le devoir d'une paire d'éperons dorés. Quoiqu'on lui conteste même la haute justice en 1460, aux assises du comté du Maine, il est certain que le seigneur, titré fondateur de la paroisse, exerçait les dorits de châtelain, nommant des notaires de sa cour de 1400 à 1464, en 1558 ou encore au XVIIIe siècle. Au chartrier du château, un beau sceau aux armes de Feschal, XVe siècle, porte cette légende facile à compléter : [S]ceau des Co[ntrats de la cour de Thuré]. Pour racheter le droit d'usage dans sa forêt de Bourgon, le seigneur de Bourgon concéda à celui de Thuré 94 arpents qui furent nommés le triage de Thuré. Une partie de la forêt d'Alloué appartenait aussi au domaine, avec la basse justice rachetée du comte de Laval.
La seigneurie de Monceaux et le fief volant du Boisgat furent encore unis à Thuré, dont le domaine comprenait en 1778 : les landes de Thuré, du Ligneul, de la Vannerie, du Bourgneuf, des Boullais, de la Rosselle ; les métairies de la rainière, de la Bardoulière, de l'Oisillère, de l'Eturie, de la Courtillerie, de la Rocoulière, les closeries de la Malherbière, du Genetay et de la Maison-Neuve.
Après la guerre de Cent-Ans, qui avait sans doute dévasté le château, 1458, on rebâtit les étables, une cuisine couverte de genêts, on refait les huis et fenêtres, on fait blanchir et carreler la chambre. Une cheminée demande 7 semaines de travail. Il ne resta rien de cet édifice. Le château actuel, qui n'est pas antérieur à 1500, se compose de deux parties distinctes, presque du même âge ; leur ensemble présente un grand développement, des angles, des retraits multiples, une tourelle en encorbellement, une tour à l'angle du principal corps, et comme seul ornements deux jolies lucarnes de bon style renaissance, mais qui sont là isolées, ne reliant par aucune sculpture aux fenêtres et portes inférieures. Une grande pièce, ayant la hauteur de deux étages, avec tribune, servit, dit-on de prêche protestant. Il n'y a plus trace du pont-levis ni des fossés signalés en 1670.
La chapelle du XVIIe siècle, fort simple est dans la cour, en avant du château, dédié à Saint Sébastien. S'y desservirent : la chapelle de Burdé et celle de la Genderie. On en demanda la conservation en l'an XIII, mais pour la livrer à des usages profanes. M. Daudier la fit bénir de nouveau le 13 novembre 1853.
Le 28 mai 1790 à cinq heures du soir, sur l'avis qu'une bande armée se portait sur le château de Thuré pour le piller, la municipalité et la milice bourgeoise de Martigné partent contre les brigands, les atteignent, leur font déposer les armes à la troisième sommation, avec promesse de payer le grain qu'ils avaient enlevé. Le fils de la concierge du château le jeune Huneau fut tué inhumainement par les révolutionnaires. C'est dans les bois de Thuré que se retirait un brigand, ancien domestique à La Bazouge-des-Alleux, qui se faisait appeler Tranche-Montagne.