Conciergerie - Définition

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Introduction

La Conciergerie. De gauche à droite : la tour de l’Horloge, la tour de César, la tour d’Argent et la tour Bonbec.
La Conciergerie et les bouquinistes.
La tour de César et la tour d’Argent en gros plan.
La Conciergerie et le Pont au Change la nuit.

La Conciergerie est le principal vestige de l’ancien Palais de la Cité qui fut la résidence et le siège du pouvoir des rois de France, du Xe au XIVe siècle et qui s’étendait sur le site couvrant l’actuel Palais de justice de Paris. De nos jours, l’édifice longe le Quai de l’Horloge, sur l’Île de la Cité, dans le Ier arrondissement de Paris. Il fut converti en prison d’État en 1370, après l’abandon du palais par Charles V et ses successeurs.

La prison occupait le rez-de-chaussée du bâtiment bordant le quai de l’Horloge et les deux tours ; l’étage supérieur était réservé au Parlement. La prison de la Conciergerie était considérée pendant la Terreur comme l’antichambre de la mort. Peu en sortaient libres. La reine Marie-Antoinette y fut emprisonnée en 1793.

Le monument est géré par le Centre des monuments nationaux à qui il a été attribué à titre de dotation par un arrêté du 2 avril 2008.

(M)  Ce site est desservi par les stations de métro CitéSaint-Michel et Châtelet.

Origine du mot Conciergerie

La Conciergerie désigne d’abord le logement du concierge, puis par extension la prison dans laquelle il maintenait ses prisonniers. Le concierge avait la charge d'un édifice important, par exemple un château ou un palais. Cette définition est attestée dès 1195 par cumcerge. L'étymologie du mot est douteuse. On a supposé un latin obscur concerius, de cera ("cire"), plus souvent un latin hypothétique conservius (dérivé du latin classique conservus, "compagnon d'esclavage"), et plus récemment ancien français hypothétique canchiarche, "directeur de la prison".

La Conciergerie sous la Révolution

Le 6 avril 1793, le Tribunal révolutionnaire s’était installé au premier étage, dans l’ancienne grand-chambre du parlement de Paris. L’accusateur public, Fouquier-Tinville, avait aménagé ses bureaux au même étage, entre les tours de César et d’Argent. Dès lors, tous les prisonniers qui étaient détenus dans les différentes prisons de Paris, ainsi que dans certaines prisons de province, et qui devaient comparaître devant le tribunal, furent progressivement transférés à la Conciergerie. Leur nombre ne cessa d’augmenter, surtout après le vote de la loi des suspects du 17 septembre.

Portrait de Marie-Antoinette réalisé à la Conciergerie quelques jours avant son exécution.

« L’antichambre de la mort »

Les détenus qui avaient comparu devant le Tribunal révolutionnaire qui siégeait au Palais de justice attenant et avaient été condamnés à mort n’étaient pas ramenés dans leur cachot. Ils étaient immédiatement séparés des autres prisonniers et conduits, pour les hommes dans l’arrière-greffe, pour les femmes dans de petites cellules situées dans le couloir central. Dès que l’exécuteur et ses aides arrivaient, tous étaient regroupés dans le vestibule baptisé salle de la toilette pour y être dépouillés de leurs effets personnels, tondus et attachés. Encadrés par des gendarmes, les condamnés - parfois plusieurs dizaines - traversaient la salle du guichet et gagnaient la cour du Mai, donnant sur la rue de la Barillerie (qui se trouvait à l’emplacement de l’actuel boulevard du Palais). C’est là que les détenus attendaient les charrettes qui devaient les conduire à la guillotine.

Détenus

Il passe à la Conciergerie durant la Terreur 2 768 suspects d'actes anti révolutionnaires ou coupables de faits avérés, dont :

  • Marie-Antoinette d'Autriche
  • Jean Sylvain Bailly
  • La comtesse du Barry
  • Charlotte Corday
  • Georges-Jacques Danton
  • Élisabeth de France
  • Les Girondins
  • Jacques-René Hébert
  • Antoine Lavoisier
  • Chrétien-Guillaume de Lamoignon de Malesherbes,
  • Philippe d’Orléans
  • Maximilien Robespierre
  • Manon Roland
  • Antoine Jullien
  • Olympe de Gouges

Les principales pièces de la prison

La salle des Gardes

Anciennement réfectoire du Palais, elle fut réservée à la prison des hommes et sommairement compartimentée en cachots. Devant l’afflux des prisonniers, elle fut divisée par un plancher installé à mi-hauteur, permettant d’aménager ainsi deux salles superposées.

C’est au-dessus de la salle des Gardes, au premier étage, dans l’ancienne grand-chambre du parlement de Paris, que siégeait le Tribunal révolutionnaire.

La rue de Paris

Ce que l’on a baptisé la rue de Paris, dont le nom vient de Monsieur de Paris, surnom donné au bourreau qui venaient visiter les prisonniers par ce couloir, fut, elle aussi, annexée à la prison des hommes et de ce fait compartimentée en minuscule cellules. Celles des « pailleux » étaient réservées aux prisonniers sans ressources ; celles des « pistoles » étaient louées aux prisonniers (dits les pistoliers) de classe moyenne et étaient pourvues d'un lit, enfin pour les plus fortunés étaient louées des cellules pour une seule personne avec de quoi écrire (il était d'usage d'écrire ses mémoires avant de mourir), de la lumière et bien sûr un lit.

Le Grand Préau

Le grand préau.

Il s’agissait de l’ancien jardin du roi, auquel s’était substitué une vaste cour rectangulaire. Celle-ci était entourée d’une galerie compartimentée en cachots pour les hommes.

Le couloir central

Sombre et étroit, il distribuait sur son parcours de nombreuses pièces : la salle du guichet, le bureau du concierge, le greffe, l’arrière-greffe, le parloir, une pièce de repos pour les guichetiers, l’infirmerie, la chapelle, quelques cellules pour femmes...

La cour des Femmes

Ancien jardin bordant le logis du roi, cette cour était le lieu de promenade des femmes. Elle était entourée de cellules dont le confort variait suivant les possibilités pécuniaires des détenues. Dans cette cour, les femmes lavaient leur linge à une fontaine (aujourd’hui encore existante); sur l’une des tables de pierre, elles prenaient leur repas. L’endroit fut, dans la vie cellulaire révolutionnaire, un lieu important pour la vie sociale des prisonniers. Dans un coin subsiste ce qui fut le « côté des Douze » : un enclos triangulaire séparé par une grille de la cour des femmes, dépendant du quartier des hommes et, surtout qui comptait chacun des "douze" condamnés qui pouvaient une dernière fois, dans cet espace, dire au revoir à leur famille avant d'être emportés par la charette (à douze places...) vers la guillotine.

Le bureau du greffier

La cour des femmes.

Il a été reconstitué dans le musée de la Conciergerie. C’était là que l’on inscrivait, dès leur arrivée, les noms des détenus sur les registres. Cette pièce est devenue la buvette du Palais de Justice.

La salle de la toilette

À cet endroit, les condamnés à mort étaient dépouillés de leurs objets personnels au profit de l’État ou du bourreau, peu rémunéré et pour qui, donc, il n'y avait pas de petits gains : bijoux, tabatières, lunettes, montres. Chacun d’eux était ensuite assis sur un escabeau, avait les mains liées derrière le dos, puis le col de sa chemise était échancré afin d’avoir les cheveux coupés au ras de la nuque. Les condamnés étaient ensuite escortés jusqu’à la cour du Mai, où attendaient les charrettes qui devaient les conduire sur leur lieu d’exécution.

La petite chapelle royale

Dite « Chapelle des Girondins », existait déjà au Moyen Âge. La tradition y situe le lieu dans lequel les vingt-et-un Girondins attendirent la mort dans la nuit du 29 au 30 octobre 1793.

La première cellule de Marie-Antoinette

Le quartier des femmes.

La première cellule de Marie-Antoinette d'Autriche fut installée dans l’ancienne chambre de réunion des guichetiers (une cellule humide composée d’un lit de sangle, d’un fauteuil en canne, de deux chaises et d’une table) donnant sur la cour des femmes par une étroite fenêtre. Après une tentative d’évasion (voir Alexandre Gonsse de Rougeville), Marie-Antoinette fut transférée dans la deuxième cellule. (La reconstitution de la cellule de la reine a été faite pour une moitié sur l’authentique cellule et pour l’autre moitié sur la travée contiguë à l’est). Un paravent la séparait des gendarmes, assurant sa surveillance.

La seconde cellule de Marie-Antoinette

Située à côté de la petite chapelle royale. Louis XVIII de France fit ériger à l’endroit même de la cellule de la reine, qui fut coupée par un mur, une chapelle. La moitié ouest fut réunie à la chapelle par un local où la tradition situe les dernières heures de Maximilien de Robespierre.

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