Crepidula fornicata | |||||||||
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Classification | |||||||||
Règne | Animalia | ||||||||
Sous-embr. | Mollusques | ||||||||
Classe | Gastéropodes | ||||||||
Ordre | Mesogastropoda | ||||||||
Sous-ordre | Myomorpha | ||||||||
Famille | Calyptraeidae | ||||||||
Genre | Crepidula | ||||||||
Nom binominal | |||||||||
Crepidula fornicata Linnaeus, 1758 | |||||||||
Synonymes | |||||||||
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Crepidula fornicata est un mollusque gastéropode marin connu sous le nom de crépidule ou berlingot de mer.
Elle est originaire de la façade atlantique de l'Amérique du Nord et est devenue invasive en Europe.
Les crépidules vivent au niveau des côtes, à faible profondeur, elles s'encastrent les unes sur les autres, formant des colonies qui résistent facilement au courant et à la plupart des prédateurs. Fait rare chez les gastéropodes, elles se nourrissent de plancton en filtrant l'eau.
La crépidule est considérée comme une espèce invasive et problématique pour les ressources halieutiques, en raison de sa prolifération sur les côtes.
On connait au moins deux origines à cette invasion biologique :
Certaines activités humaines ont favorisé sa rapide propagation ; outre l'ostréiculture qui les a involontairement introduites le long du littoral, l'eutrophisation générale des eaux leur est très favorable, de même que la pêche au chalut qui les diffuse sur des kilomètres à chaque pêche.
Conséquences : Elle entre en compétition pour la nourriture et l'espace avec d'autres mollusques comme les moules et les huîtres et les élimine de leur environnement initial.
Les particularités écologiques et biologiques de l'espèce favorisent une telle prolifération. Sa stratégie de reproduction est efficace (hermaphrodisme successif et fécondation directe, pontes multiples et protection des œufs). Elle est peu exigeante et ne possède pas en Europe de prédateurs.
Commencée en 2002, l'opération de pompage des crépidules par deux navires sabliers dans la baie de Saint-Brieuc et la baie de Cancale a été interrompue en 2007. Seulement 111 000 tonnes ont été récoltées sur les 175 000 prévues, mais surtout, les zones nettoyées ont été réinfestées rapidement, alors que d'autre part, les solutions de valorisation n'ont pas été développées hormis la transformation en engrais
Ingrid Bahamondes-Rojas (docteur en biologie) a apporté un début de solution à l'utilisation des crépidules. Elle travaille depuis 2004 sur les possibilités de valorisation du coquillage. Deux pistes sont aujourd'hui exploitables : L'alimentaire et le domaine de la santé car le produit est riche en protéines et en oligo-éléments. C'est au volet alimentaire que s'est attaqué le projet mené par les sociétés Slipper Limpet Processing, FAI et Britexa avec l'ouverture d'une usine de traitement des crépidules à Cancale (35) en janvier 2009. Approvisionnée en mollusques par trois armements cancalais, l'usine prévoit de traiter de 10 à 20 tonnes de produit par jour. Avec une double filière d'exploitation : la chair du produit servira à concevoir de nouveaux plats dans les industries agroalimentaires tandis que la coquille, broyée, pourra être exploitée en remplacement du maërl ou dans l'alimentation animale comme apport calcique. Gustative et bon marché (2,50 euros/kilogramme environ), la chair de la crépidule a déjà séduit des chefs étoilés bretons, invités par les porteurs de projets à faire découvrir des variations gourmandes du coquillage. La crépidule est déclinable en soupe, parmentier, cassolette, coquille, kébab ou coquillage.