En mécanique hamiltonienne, on définit le crochet de Poisson de deux observables A et B, c'est-à-dire de deux fonctions sur l'espace des phases, par :
où les 2N variables canoniques sont :
Soit une observable A, c’est-à-dire une fonction sur l'espace des phases dépendant des moments et des coordonnées généralisées. Il résulte des relations précédentes que :
où désigne la dérivée partielle de A par rapport à une éventuelle dépendance explicite de A par rapport au temps.
On obtient pour l'énergie totale du système :
puisque {H,H} = 0 par antisymétrie.
Si A et B sont deux « intégrales premières » du système, c'est-à-dire si , alors en est une aussi.
Soit H(qi,pi) le hamiltonien du système considéré. Les équations canoniques de Hamilton se réécrivent à l'aide du crochet de Poisson sous la forme :
et :
ou encore, de manière unifiée :
où E est l'espace des phases associé à la formulation hamiltonienne.
L'intérêt du crochet de Poisson est qu'il permet de passer facilement à la quantification dans le formalisme algébrique de Heisenberg de la mécanique quantique. Il suffit en général de faire une substitution :
où [.,.] désigne le commutateur, pour obtenir les relations de commutation des opérateurs dans le formalisme de Heisenberg à partir des crochets de Poisson des observables classiques. La même stratégie est applicable à la quantification d'un champ classique.