La démographie médicale est, au sens propre, l'étude statistique de la population de la profession médicale, ou au sens large, des professions de santé.
Elle est aussi la pratique de la régulation de la population de ces professions dans le cadre plus large de la gestion du système de soins d'un pays.
Selon le ministère de la santé, un quart de la population française manquerait de médecins près de son lieu de résidence, principalement dans les zones rurales et les banlieues.
Leur répartition est en effet géographiquement très inégale : globalement, déficit dans les villes non universitaires du centre et du nord de la France. Certains départements ont une densité médicale inférieure à 143 médecins pour 100 000 habitants ; d'autres ont une densité supérieure à 184 médecins pour 100 000 habitants.
A l'heure actuelle, contrairement aux pharmacies la liberté d'installation de cabinet médical est totale. Aucune mesure coercitive n'existe pour forcer le rééquilibrage géographique de la densité médicale. Les déséquilibres géographiques sont façonnés par plusieurs gradients :
L'URCAM (Union Régionale des Caisses d'Assurance Maladie) met a disposition sur chaque site régional l'accès à deux services pour les infirmiers et les médecins généralistes en vue de réguler ce déséquilibre:
les mesures financières d'incitation à l'installation dans les zones déficitaires, comme l'augmentation de 20 % du tarif de la consultation, n'ont quasiment pas eu d'effets.
Le gouvernement pourrait donc adopter des mesures plus contraignantes, notamment par le biais d'amendements à la loi "Hôpital, patients, santé, territoire" (Loi HPST), qui doit être discutée en février 2009 au Parlement.
En décembre 2008, des négociations conventionnelles ont eu lieu entre l'Union nationale des caisses d'assurance maladie (UNCAM) et les représentants des praticiens libéraux pour trouver un accord sur des mesures de régulation médicale
Le numerus clausus ("nombre fermé" en latin) conditionne le nombre de places offertes au concours de fin de première année de médecine. Il est à la fois national, pour fixer le nombre de praticiens, et local, pour déterminer le nombre d’étudiants poursuivant leurs études dans chaque UFR de médecine. Le numerus clausus est le plus favorable dans les UFR situées dans les régions les plus « dévastées » en termes de démographie médicale (exemple : Lille) et le plus strict dans les régions surpeuplées (exemple : Nice). Le numerus clausus suit un double objectif : limiter le nombre de professionnels, et empêcher les sureffectifs d'étudiants hospitaliers. Se pose actuellement le problème suivant : le numerus clausus ne peut pas suffisamment augmenter pour compenser les départs en retraite ("papy boom") car les "terrains de stages" hospitaliers manquent. La généralisation des stages hors-CHU ("périphérie") tend à résoudre ce problème même si elle en créera peut-être d'autres (les médecins de ces hôpitaux n'ayant aucune formation spécifique à l'encadrement d'étudiants).
Le concours de l’Internat (remplacé dès 2004 par les ECN), devenu obligatoire pour accéder à une spécialité dans les années 1990, régule quant à lui la répartition des étudiants dans les différentes sections de spécialités :
La filiarisation, à savoir le fait de transformer une spécialité en section autonome choisie dès le début, a permis une régulation plus fine et la sauvegarde de certaines spécialités comme la pédiatrie ou la gynécologie.
A l’heure actuelle (2007) la répartition entre internes de spécialité et de médecine générale est de 47 % - 53 %.