Dysplasie ventriculaire droite arythmogène - Définition

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Introduction

Dysplasie ventriculaire droite arythmogène
Autre nom Cardiomyopathie autosomique dominante
Référence MIM 107970
Transmission Dominante
Chromosome Voir article
Gène Voir article
Empreinte parentale Non
Mutation Ponctuelle
Mutation de novo Possible
Nombre d'allèles pathologiques Plus de 300 connues
Anticipation  ?
Porteur sain  ?
Incidence -
Prévalence 6/10000 jusqu'à 4/1000
Pénétrance 50%
Nombre de cas  ?
Maladie génétiquement liée tachycardie ventriculaire polymorphe catécholergique
Diagnostic prénatal Possible
Article principal -
Liste des maladies génétiques à gène identifié
Nom du symptôme/signe : {{{Nom}}}
Code CIM-10 : I42.8

La dysplasie ventriculaire droite arythmogène est maladie cardiaque, de type canalopathie, responsable de troubles du rythme ventriculaire pouvant conduire à la mort subite chez les personnes jeunes et les athlètes.

C'est une forme de cardiomyopathie (littéralement, maladie du muscle cardiaque) d'origine non ischémique intéressant prioritairement le ventricule droit.

Cette maladie se caractérise par le remplacement des cellules musculaires du ventricule droit par des cellules adipeuses. L'infiltration graisseuse commence dans le ventricule droit (au niveau de la paroi libre du ventricule) et atteint secondairement le ventricule gauche.

Les manifestations cliniques de cette maladie sont très variables d'un individu à l'autre.

Historique

Giovanni Maria Lancisi décrit dès 1736 une maladie familiale comportant une atteinte du ventricule droit et se compliquant de mort subite. La maladie a été décrite en tant que telle pour la première fois en 1978 par une équipe parisienne, la nommant de son nom actuel. Le terme de « ventricule papyracé » était alors parfois utilisé pour désigner cette atteinte mais n'est plus guère utilisé. Le « crochetage » de l'onde QRS de l'ECG, appelé onde epsilon, a été décrit en 1984.

Physiopathologie

Elle est peu connue. L'apoptose (mort cellulaire programmée) semble y jouer un grand rôle. Les raisons pour lesquelles le ventricule droit est prioritairement atteint ne sont pas connues.

Mécanismes physiopathologiques

La dysplasie ventriculaire droite arythmogène semble être due à une atteinte des jonctions inter cellulaires au niveau du muscle cardiaque (desmosomes) par l'atteinte de un ou plusieurs gènes intervenant dans la synthèse de protéines impliquées dans celles-ci. Cela entraînerait le détachement des cellules et leur mort.

Le processus de transformation du tissu cardiaque en tissu fibro-graisseux démarre dans la région épicardique et progresse vers la surface endocardique. Une dilatation anévrysmale est retrouvée dans 50% des séries autopsiques. Elle survient habituellement dans les régions diaphragmatiques, apicales et infundibulaires.

Le ventricule gauche est atteint dans 50 à 60% des cas. Si le ventricule gauche est touché, cela signifie que la maladie est déjà bien avancée et de mauvais pronostic.

Il existe deux lésions pathologiques dans la dysplasie ventriculaire droite arythmogène : l'infiltration adipeuse et l'infiltration fibro-adipeuse.

  • L'infiltration adipeuse est confinée au ventricule droit. Elle implique une substitution partielle ou quasi-complète du myocarde par du tissu adipeux, sans amincissement de la paroi. Le ventricule gauche et le septum inter-ventriculaire (paroi séparant les deux ventricules) sont généralement épargnés. Il n'y a pas d'infiltration inflammatoire. Une dégénérescence des myocytes est mise en évidence dans la moitié des cas.
  • L'infiltration fibro-adipeuse implique le remplacement des myocytes par du tissu fibro-adipeux. Il existe une infiltration inflammatoire (principalement de lymphocytes T). L'atrophie du myocarde est liée aux lésions et à l'apoptose. Ceci conduit à un amincissement de la paroi libre du ventricule droit.

Cette transformation interfère avec la transmission de l'influx électrique, expliquant les anomalies de l'électrocardiogramme et les troubles du rythme, l'atteinte des jonctions inter-cellulaires pouvant également expliquer le tout.

Causes

Une origine familiale est retrouvée dans près de la moitié des cas. La transmission s'effectue sur le mode autosomique dominante, avec une expression variable. La pénétrance est d'environ 20 à 35%

Les trois gènes connus pour être associés à cette pathologie sont : le RYR2 qui code les récepteurs cardiaques de la ryanodine, le DSP qui code la desmoplakine et le PKP2 qui code la plakophiline 2. Six autres gènes dont le rôle est inconnu sont identifiés. Seule la recherche de la mutation du RYR2 est possible. La proportion de mutation de novo est inconnue.

Il existe une variante autosomique récessive de cette pathologie, décrite initialement sur l'île grecque de Naxos. La pénétrance est supérieure à 90%. La maladie de Naxos est caractérisée par la triade : dysplasie ventriculaire droite arythmogène, kératose palmo-plantaire et cheveux laineux.

Des modèles animaux de la maladie ont été développés, aidant à la compréhension de l'évolution de celle-ci.

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