Église Saint-Germain-l'Auxerrois de Paris | |
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Latitude Longitude | |
Pays | France |
Région | Île-de-France |
Département | Paris |
Ville | Paris |
Culte | Catholique romain |
Type | Église paroissiale |
Rattaché à | Archidiocèse de Paris |
Début de la construction | XIIe siècle |
Fin des travaux | XVe siècle |
Style(s) dominant(s) | Gothique |
Protection | Monument historique |
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L'église Saint-Germain-l'Auxerrois est un édifice religieux situé dans l'actuel Ier arrondissement de Paris.
Ce site est desservi par les stations de métro Louvre - Rivoli et Pont Neuf.
Saint-Germain-l'Auxerrois est une église située en face du Louvre et à proximité de la mairie du Ier arrondissement. La simple observation permet de s'apercevoir que Jacques Hittorff, architecte de la mairie, a souhaité réaliser un pendant à la façade de Saint-Germain l'Auxerrois, ce qui donne un effet de fausse symétrie tout à fait inhabituel. Elle est nommée en l'honneur de l'évêque Germain d'Auxerre.
Si l'histoire de Saint-Germain-l'Auxerrois débute à l'époque mérovingienne, il ne reste aucune trace visible de cette période. La partie la plus ancienne est la tour romane, qui date du XIIe siècle. Elle était surmontée d'une flèche qui fut abattue vers 1754 et remplacée par la balustrade actuelle. Au siècle suivant, sont édifiés le portail occidental, le chœur et la chapelle de la Vierge. L'église est en grande partie reconstruite au XVe siècle avec, en particulier, l'élévation du porche. Saint-Germain-l'Auxerrois devient l'église attitrée de la famille royale au moment où les Valois s'installent à nouveau au Louvre, au XIVe siècle. Paroisse des rois de France, en raison de sa proximité avec le palais, l'église est l'une des plus anciennes de Paris.
Contrairement à ce qui est souvent dit et écrit, ce n’est pas le carillon du beffroi construit au XIXe siècle, en façade nord de l'édifice près de la mairie du 1er arrondissement, qui sonna le rassemblement des catholiques pour le sinistre épisode de la Saint-Barthélemy en 1572, mais les cloches situées dans la petite tour au sud de l’église. Son tocsin marqua le commencement du massacre des protestants de Paris. Une de ces cloches, nommée Marie, datant de 1527, existe toujours.
L'église est ravagée au XVIIIe siècle : de 1745 à 1750, sous prétexte de restauration, le jubé, dessiné par Pierre Lescot et sculpté par Jean Goujon au XVIe siècle, disparaît, de même que les vitraux et le tympan du portail. Au début de la Révolution, après le retour forcé de la famille royale de Versailles aux Tuileries, le futur Louis XVII y fit sa première communion. Sous la Terreur, Saint-Germain est vidée de son contenu, et convertie en magasin de fourrage, en imprimerie, en poste de police, en fabrique de salpêtre. En 1795, le culte théophilanthropique y est pratiqué.
Sous le Premier Empire, un vieux projet de destruction de l'église (déjà initié sous le règne de Louis XIV par Colbert), afin de dégager la colonnade du Louvre par une vaste place au mileu de laquelle le pont-Neuf aboutirait, est envisagé puis abandonné dès la Restauration.
Le 14 février 1831, à l'occasion de la onzième commémoration de l'assassinat du duc de Berry, l'église, puis l'archevêché de Paris, sont dévastés par des émeutiers anti-monarchistes qui interprètent la cérémonie comme une provocation. Suite aux importantes dégradations, l'église restera fermée quelques années. Sa destruction est encore proposée, mais finalement des restaurations dirigées par Jean-Baptiste-Antoine Lassus et Eugène Viollet-le-Duc, sont entreprises pendant la monarchie de Juillet. L'église est rendue au culte catholique vers 1840.
Au Second Empire, le baron Haussmann refuse une nouvelle fois de la détruire alors que le ministre d'état et de la maison de l'empereur, Achille Fould le lui suggére. En effet, après démolition des vieux immeubles délabrés qui l'entourent, un vaste espace se dégage face à la colonnade du Louvre et l'église se retrouve posée en décrochement sur un des côtés, donnant un air inesthétique à l'ensemble. Cependant, en tant que protestant, le baron ne veut pas qu'on lui reproche d'avoir détruit le symbole qui avait donné le signal de la Saint-Barthélémy. Il développe alors un projet pour équilibrer le tout : il demande à l'architecte Jacques Hittorff de construire un bâtiment s'inspirant de l'édifice religieux pour abriter la mairie du 1er arrondissement. Hittorff reproduit alors presque à l'identique la façade principale de l'église (un porche surmonté d'une rosace) qu'il flanque de constructions semblables aux l'immeubles de cette époque. Entre les deux, il fait construire un campanile (ou beffroi) de style gothique flamboyant relié de part et d'autre aux deux édifices par deux portes du même style donnant accès à un square séparant les deux monuments, le tout édifié entre 1858 et 1863 par l'architecte Théodore Ballu, Prix de Rome en 1840. L'ensemble réalisé fut parfois jugé trop symétrique, au point d'être comparé à « un huilier et ses deux burettes ». Vu de l'extérieur, s'il est difficile de différencier la mairie de l'église, seul l'allure générale plus haussmanienne du bâtiment civil le caractérise par rapport à l'édifice religieux.
Le monumental retable flamand situé dans l'une des chapelles latérales Nord fut offert par le comte de Montalivet, ministre de Louis-Philippe.
L'église Saint-Germain l'Auxerrois est, depuis l'Ancien Régime où les artistes étaient logés au Louvre, la « paroisse des artistes ». C'est ici que se marie, le 25 février 1726, Jean-Philippe Rameau. La Société de Saint-Jean pour le développement de l'art chrétien, fondée en 1839 par Henri Lacordaire, y dit la messe et s'y réunit chaque troisième vendredi du mois ; et la messe selon le voeu de Willette pour les artistes morts dans l'année y est dite le Mercredi des Cendres.