L'empilement compact est la manière d'agencer des sphères dans l'espace afin d'avoir la plus grande densité de sphères, sans que celles-ci ne se recouvrent.
C'est un problème que l'on se pose en général en géométrie euclidienne dans l'espace à trois dimensions, mais on peut aussi le généraliser au plan euclidien (les « sphères » étant alors des cercles), dans un espace euclidien à n dimensions (n > 3), avec des hypersphères, ou dans un espace non-euclidien.
Sur un plan, on peut disposer au maximum six cercles de rayon r autour d'un cercle de même rayon. Les centres de trois cercles en contact définissent un triangle équilatéral puisqu'ils sont distants de 2r les uns des autres. Chaque angle valant 60° (π/3), on peut mettre ainsi 6 triangles avec un sommet en commun pour former un hexagone régulier.
On peut constater aisément que c'est l'organisation la plus compacte qui soit en rangeant des billes de même volume dans une enceinte de taille appropriée.
Carl Friedrich Gauss prouva qu'aucun arrangement régulier n'est plus dense. Tel n'est pas le cas lorsque les sphères n'ont pas la même taille (voir l'arrangement de rondelles d'agrumes).
La densité surfacique de cet arrangement est
Dans les espaces euclidiens de dimension supérieure à 3, le problème d'empilement compact se généralise aux hypersphères. Les densités des arrangements réguliers les plus compacts sont connues jusqu'en dimension 8, et pour la dimension 24 (voir l'article constante d'Hermite).
Asymptotiquement, la densité dn de l'arrangement le plus compact (régulier ou non) décroît exponentiellement en fonction de la dimension n. Il n'y a pas de raison de penser que les arrangements les plus denses soient réguliers en général. Néanmoins le meilleur encadrement connu sur dn est la même dans les deux cas :
Considérons trois sphères en contact sur un plan (plan A). On peut placer une quatrième sphère posée sur le creux entre les trois premières, les centres des sphères formant un tétraèdre régulier.
En positionnant ainsi des sphères dans les creux du plan compact A, on obtient un deuxième plan compact (plan B). Gauss montra que cette organisation était l'organisation régulière ayant la plus grande densité. En 1611, Johannes Kepler conjectura que c'était l'arrangement spatial le plus compact. Cette conjecture n'a toujours pas été prouvée, mais selon les travaux de Thomas Hales et Andrew Mellon à l'Université de Pittsburgh en 1998, cette conjecture est une quasi certitude.
Lorsque l'on ajoute un troisième plan, on peut mettre les sphères soit en correspondance avec celles du premier plan (plan A), soit dans une troisième possibilité de placement définissant un nouveau plan compact (plan C).
Il existe ainsi trois types de plans compacts A, B et C qui peuvent en se combinant engendrer une infinité de types d'empilements compacts :
Quel que soit l'arrangement, chaque sphère est entourée de 12 autres sphères, et la densité volumique vaut dans tous les cas :