Érosion du littoral - Définition

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Introduction

75% environ du trait de côte européen régresse significativement et parfois rapidement, parfois naturellement, parfois suite aux activités humaines, ici sur l'île d'Héligoland (Allemagne)

L'érosion du littoral est un phénomène naturel et/ou anthropique qui se produit en de nombreux endroits du monde.
La légère montée des océans, ou des phénomènes de rééquilibrage isostatique peuvent induire un recul du littoral non compensé par l'engraissement local, de même que la disparition (suite à un nettoyage trop actif) de végétaux stabilisant les vases, dunes ou arrières plages, ou encore qu'une diminution des apports terrigènes en sable suite à la construction de nombreux barrages dans les bassins-versants des fleuves.

Le phénomène

La mobilité des dunes, des estuaires et du trait de côte est naturelle. Elle résulte de l'action combinée des vagues, du vent, des courants et des flores fixatrices des sables et vases là où elles existent.

Elle est plus importante sur les substrats mous (sable) et il est possible que le nettoyage des plages en détruisant les laisses de mer qui servaient de nourriture aux microorganismes vivant dans le sable y contribuent, de même que le réchauffement climatique en augmentant le niveau de l'eau et la force des aléas climatiques.

  • Les aménagements portuaires ou de digues ont parfois des effets spectaculaires, par les modifications des courants qu'ils induisent.
  • Les gravières sous-marines peuvent aussi avoir des effets différés en termes de mouvements de sédiments.
  • Des pompages ou drainages peuvent aussi indirectement modifier l'érosion de certaines falaises en y produisant des phénomènes de solifluxion ou des effets plus vifs du gel/dégel et des sécheresses (alternances de retraits et gonflements par exemple).
  • Sur les plages, et face aux dunes, certains ouvrages de protection (épis par exemple) se sont eux-mêmes montrés capables de modifier les courants et surcreuser des plages ou des vasières plus en aval.
  • La destruction des mangroves est un des principaux facteurs de ce recul en zone tropicale.
  • Localement des évènements tels que les tsunamis peuvent emporter des portions entières de littoraux.

En France

Des blockhauss construits pendant la guerre en haut des dunes sont maintenants atteints par la mer les 2/3 du temps

En 2006, l'IFEN estimait que

  • 25 % du trait de côte reculaient alors que seuls 10 % engraissaient, et ce malgré les ouvrages de défense contre l'érosion des plages et bancs de galets.
  • 25,9 % des côtes érodées étaient des zones urbanisées ou commerciales ou artificialisées,
  • 9,7 % étaient des terres labourées
  • 17,4 % sont des plages et dunes .

Ces proportions semblent stables depuis 20 ans sur tout le littoral métropolitain.

Une partie des terrains achetés par le Conservatoire du littoral et des espaces lacustres en raison de leurs valeurs patrimoniales est dégradée ou perdue en raison de ce phénomène, qui est toutefois pour partie naturel.

La Normandie connaît une importante érosion de son littoral, en grande partie liée à l'anthropisation. 60 % des plages normandes tendent à reculer. L'érosion du littoral est la plus active entre la baie du Mont Saint-Michel et le cap de la Hague, à l'ouest du département de la Manche : le recul peut y atteindre cinq mètres par an en moyenne. Sur les falaises de craie de Seine-Maritime, le recul est de 20 cm/an en moyenne.

Dans le Nord-Pas-de-Calais, où 70 % environ du trait de côte est en régression, un « Plan littoral d'action pour la gestion de l'érosion » (« P.L.A.G.E ») a été mis en place, avec le Syndicat Mixte de la Côte d'Opale.

La Loi littoral est une loi française visant à encadrer l'aménagement de la côte pour notamment la protéger des excès de la spéculation immobilière.
Le Grenelle de la mer en 2009 a estimé qu'elle était insuffisamment appliquée, mais souligne aussi un « manque de coordination entre les communes d’une même partie du littoral concernée par ledit processus physique: la création d’épis ou d’autres ouvrages de défense contre la mer sur une commune ayant des conséquences sur les communes voisines devrait pour être efficace s’inscrire dans une démarche globale et cohérente. Les risques littoraux (érosion, submersion,…) ne sont pas pris en compte dans les SCOT. Le risque corrélatif d’ensablement ou d’envasement de certaines zones est également décrit et invite à cette vision globale et de réseaux de suivi pour évaluer ces risques ». Le Centre d'Études Techniques Maritimes et Fluviales (CETMEF) peut aider les collectivités quant aux aspects techniques.
Le Grenelle de la mer suggère aussi de mieux « apprécier de l’impact de l’extraction des granulats sur l’évolution du trait de côte et sur les écosystèmes », soulignant que « compte tenu de la raréfaction des ressources terrestres, cette activité est amenée à se développer (actuellement : 1% de granulat marin au regard de la production totale de granulats en France, à comparer avec les 20% en Grande-Bretagne et les 40% aux Pays-Bas). Les conditions de l’’exploitation doivent être très strictes au regard de l’impact sur les milieux marin et littoral et autorisée sur des zones restreintes afin que son développement économique et durable puisse faire l’objet d’une programmation »

Un guide de la gestion du trait de côte (avec une version numérique) a été élaboré par le ministère en charge de l'écologie, prévu pour fin 2009, publié en 2010 pour faciliter l'aide et la décision, via une méthodologie de choix et mise en oeuvre d'options de gestion du trait de côte, et une description des techniques de défense contre la mer (et de leurs limites). Il s'inscrit dans un projet de stratégie nationale de gestion du trait de côte, intégrant un recul stratégique et une défense contre la mer prenant en compte le changement climatique.

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