La ferme castrale de Hermalle-sous-Huy, située en Belgique dans le village de Hermalle-sous-Huy, section de la commune d'Engis, dans la vallée de la Meuse en province de Liège, est l'ancienne ferme du château de Hermalle dont l’origine remonte au XIIe siècle.
Au XVIIe siècle, le comte du Saint-Empire romain germanique Conrard d'Ursel, propriétaire du château de Hermalle, fait rénover et agrandir son bien.
Il le dote notamment d'une tour-porche d'entrée, avec un portail cintré que surmonte une bretèche en tuffeau ornée d'un cartouche daté 1642 ; on y accède en passant sur un pont à trois arches surplombant les douves, puis en franchissant un pont-levis.
L'entrée débouche sur un vaste espace clôturé d'un mur d'enceinte marqué de tours cornières à trois niveaux.
À l'intérieur de cette enceinte, côté Est, le comte fait édifier un corps de bâtiment comprenant une habitation pour le fermier et son personnel ainsi que des locaux à vocation d'étables, porcheries, etc., surmontés d'un vaste fenil.
Toujours dans l'enceinte, à l'angle Sud-Est, une porte charretière cintrée s'ouvre sur une vaste grange « en large ». Dans son prolongement Sud, deux écuries sont bâties, avec voutes sur croisées d'ogives et doubleaux retombant sur des piliers monolithes carrés à chapiteaux creusés en cavet.
Au XVIIIe siècle, par la construction d'une aile supplémentaire qui sépare la basse-cour de l'avant-cour du château, les bâtiments agricoles deviennent une « ferme en carré » — structure traditionnelle des fermes de Hesbaye et du Condroz —.
Au début du XIXe siècle, la ferme, malgré son importante superficie, se révèle trop petite et nécessite un agrandissement. Un espace est récupéré dans la grange par la construction d'un étage pour constituer au rez-de-chaussée une étable supplémentaire. D'autre part, l'aile est est doublée en largeur, au-delà du mur d'enceinte, sur toute sa longueur, sauf à l'emplacement d'une petite parcelle cadastrée cimetière. La ferme est définitivement isolée de l'avant-cour du château par la construction d'une demi-tourelle et d'un muret au bout de l'aile Ouest.
Dans le dernier quart du XXe siècle, suite à l'arrêt de l'activité agricole, la ferme est laissée à l'abandon et finalement vendue par ses propriétaires de l'époque, la famille de Potesta qui a peu à peu démembré le domaine seigneurial.
Achetée fin 1990 par une coopérative de particuliers, elle connait le début d'une rénovation non encore achevée.
En septembre 1991, la grange qui possède l'une des plus belles charpentes de la province, est ouverte pour la première fois au public lors des Journées du Patrimoine. Le lieu ainsi que l'exposition qui y est présentée, « Patrimoine culinaire ancien dans les collections privées », reçoivent un tel accueil du public que cela va influencer sur le devenir du bâtiment. Ainsi une association sans but lucratif est créée deux ans plus tard et y développe au fil des ans, tout en aidant à la restauration architecturale, un projet culturel et touristique.
Dans la Ferme castrale se trouvent aujourd'hui les bibliothèque et musée de la Gourmandise, le musée Postes restantes, le syndicat d'initiative local et une bouquinerie. L'ancien corps de logis constitue une habitation privée et la vieille fumière est devenue un petit jardin d'agrément.