Le remarquable site défensif de Königstein — aménagé à partir du XIIIe siècle — n'a jamais été pris d'assaut mais occupé au début du XVe siècle (après quatre années de siège) et, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, à partir du 9 mai 1945, par les officiers et soldats soviétiques alors que la forteresse avait été désertée par les militaires allemands à l'exception de son commandant le colonel Eselman.
Durant la Première Guerre mondiale, la forteresse était utilisée comme camp pour officiers prisonniers de guerre regroupant essentiellement des Français et des Russes. De la même manière, pendant la Seconde guerre mondiale, il servit de 1940 à 1941 pour des officiers polonais puis d'Oflag IV-B à partir de 1941 pour des officiers supérieurs alliés (la plupart généraux) : hollandais, grecs, yougoslaves... et surtout français avec le général Bourret (un 5 étoiles). A partir de février 1945, compte tenu de l'avancée de l'Armée rouge, des officiers subalternes français de l'oflag IV-D d'Hoyerswerda (situé à 60 km au nord) y furent transférés dans les casemates en sous sol alors que les généraux occupaient des « villas » en surface. Généraux français entre les mains desquels le commandant de la forteresse - le colonel Eselman - s'est rendu le 8 mai 1945. De fait, tous ces prisonniers ont été libérés le lendemain par l'arrivée des officiers et soldats de l'Armée rouge. Et c'est vers le 12 ou le 13 mai 1945 qu'une colonne militaire américaine est venue prendre en charge lesdits généraux (avec le colonel Eselman) pour les amener à l'Ouest tandis que les autres prisonniers n'ont été rapatriés que bien plus tard fin mai et juin 1945.
A noter qu'à partir de 1940, la plus grande partie des célèbres collections du Musée de Dresde y ont été entreposées, notamment les célèbres pièces de joaillerie et d'orfèvrerie de la « Voûte verte ». Et c'est un jeune officier français parlant l'allemand et le russe - André Payan (1913-1984) - qui a été au cœur de leur « délivrance ». Collections inventoriées par des experts soviétiques avant de faire le tour des villes d'URSS jusqu'en 1958. Ensuite, elles ont été restituées à la République démocratique allemande (RDA) c'est-à-dire au Staatliche Kunstammlungen Dresden (Musée d'État de la ville de Dresde).
• Angelika Taube, La Forteresse de Königstein publiée en français, allemand et anglais, Festung Königstein gGmbH, Edition Leipzig in der Seemann Henschel GmbH & Co.KG (Allemagne), Edition Leipzig, 2004, 128 p. format 13x19, .
• André Payan (1913-1984), La Délivrance du Musée, récit historique écrit à Nice et adressé au Conservateur du Musée de Dresde (Allemagne) en mai 1983.