Les ruines de Largoët conservent un aspect imposant, notamment grâce au donjon octogonal du XIVe siècle. Haut de 45 mètres, il est l'un des plus élevés de France (donjon de Vincennes : 52 mètres). C'était une tour résidence (destinée à l'habitation seigneuriale) qui comportait cinq étages, tous planchéiés. Ses murs sont épais de 6 mètres et dépassent 9 mètres à certains endroits. L'entrée se faisait au rez-de-chaussée par une porte qui était précédée d'un pont-levis enjambant un fossé. Cette porte s'ouvre sur un couloir long de 7 mètres qui traverse toute l'épaisseur du mur et débouche sur une salle d'environ 40 m². À chacun des étages supérieurs, on retrouvait une salle identique. Au premier étage, on peut encore voir la pièce où séjourna Henri Tudor. L'énorme épaisseur des murs permis aux bâtisseurs un agencement remarquable des circulations verticale et horizontale: deux escaliers à vis sont pris dans l'épaisseur des murs. L'un, partant du rez-de-chaussée et destiné à l'usage seigneurial et à la réception des visiteurs de marque, dessert tous les niveaux jusqu'au chemin de ronde sommital. Un second escalier à vis, plus étroit, situé dans le mur opposé, à usage plus privatif, part du premier étage et dessert les étages supérieurs. À chaque niveau, une petite pièce adjacente, aménagée dans la considérable épaisseur des murs, servait de garde-robe ou de cabinet privé. Toujours à chaque niveau, un étroit couloir menait à des latrines dont le conduit de chute est réservé dans l'épaisseur du mur.
En plus de cet édifice colossal, on trouve à Largoët :
Octave Feuillet utilisa le cadre de la forteresse dans Le Roman d'un jeune homme pauvre en 1858 :
A peu de distance d'Elven, nous prîmes un chemin de traverse qui nous conduisit sur le sommet d'une colline aride. De là nous aperçûmes distinctement, quoique à une assez grande distance encore, le colosse féodal dominant en face de nous une hauteur boisée. (...) J'avais cessé depuis longtemps de voir la tour d'Elven, dont je ne pouvais même plus conjecturer l'emplacement, quand elle se dégagea soudain de la feuillée, et se dressa à deux pas de nous avec la soudaineté d'une apparition. Cette tour n'est point ruinée : elle conserve aujourd'hui toute sa hauteur primitive, qui dépasse cent pieds, et les assises régulières de granit qui en composent le magnifique appareil octogonal lui donnent l'aspect d'un bloc formidable taillé dans par le plus pur ciseau.
Au cinéma, le site servit de cadre pour Lancelot du lac ou Les chouans