Un agent lacrymogène est un composé chimique qui provoque une irritation ou un écoulement lacrymal (larmes). N'importe quelle substance ayant cet effet peut être appelée lacrymogène. Cependant un gaz lacrymogène est une substance chimique choisie pour sa faible toxicité et qui est considérée comme non létale.
Gaz lacrymogène (de lacrima, larme et genesis, qui engendre) est un terme générique pour l'ensemble des composés causant une incapacité temporaire par irritation des yeux et/ou du système respiratoire.
Les gaz lacrymogènes les plus courants sont les irritants oculaires 2-chlorobenzylidène malonitrile (appelé aussi « CS », des initiales de Corson et Stoughton, chimistes qui ont synthétisé la molécule) , Chloracétophénone (« CN »), Dibenzoxazépine (« CR ») et l'irritant respiratoire « piment OC » en aérosol.
À la suite de plusieurs sièges contre des hors-la-loi et des terroristes mettant en lumière le sous-équipement de la police parisienne, le préfet de police Louis Lépine institue le 26 mai 1912 une commission spéciale chargée d'élaborer des moyens d'action et de protection contre des malfaiteurs barricadés.
Le premier gaz lacrymogène employé fut l'éherbromacétique ou bromacétate d'éthyle connu depuis 1850 pour ses propriétés irritantes. Il fut testé à partir de septembre 1913 par la préfecture de police de Paris puis utilisé par celle-ci pour neutraliser les forcenés et les individus barricadés.
Fin août 1914, le génie militaire de l'armée française utilisa ce gaz sous forme de cartouches suffocantes en Alsace contre l'armée allemande. Cela fut un échec et entraînera une controverse avec l'Allemagne au sujet du déclenchement de la guerre chimique.
Le terme lacrymogène n'apparait qu'en 1915.
L'usage de ce produit se généralisa à travers le monde à partir des années 1920 et fut utilisé pour disperser les manifestations à partir des années 1930.
Les effets sur le corps sont multiples :
Les effets sont accentués par temps chaud et humide.
À forte dose :
Des décès ont été rapportés, essentiellement secondaires à une utilisation en lieu clos, comme cela a été le cas lors du siège de Waco en 1993.
Il a été décrit des contaminations secondaires du personnel soignant qui a été amené à prendre en charge des personnes exposées.