Grand Temple de R?d?u?i - Définition

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Introduction

Grand Temple de Rădăuţi

Le Grand Temple de Rădăuţi (en roumain: Templul Mare din Rădăuți) est une synagogue de la ville de Rădăuţi, du Judeţ de Suceava en Bucovine (Roumanie). Construit en 1883 (ou, selon certaines sources considérées comme peu fiables, en 1879), il est situé 2 rue du 1er Mai, au centre de la ville.

Le Grand Temple de Rădăuţi est inscrit, depuis 2004, sur la liste des monuments historiques du Suceava sous la référence SW-II-mB-05599.

Communauté juive de Rădăuţi

Situation des Juifs sous le régime autrichien

Les premiers Juifs arrivent à Rădăuţi vers la fin du XVIIIe siècle, en provenance de Galicie principalement, mais aussi de Siret, Storojynets, Tchernivtsi, Suceava, Mihăileni (Botoşani) ou Gura Humorului. Le marchand Iossel Reichnenberg, le premier Juif dont on a la trace, s'installe à Rădăuţi en 1796. Le registre des impôts de 1807 atteste l'existence de trois familles juives.

Les autorités autrichiennes ont dans un premier temps encouragé l'installation de familles juives à Rădăuţi, mais en 1816, le comte de Hardegg, l'émissaire spécial de la cour impériale, arrive en Herghelia Rădăuţi et ordonne l'expulsion des Juifs de la ville. Mais l'ordre n'est pas appliqué et le nombre de Juifs continue à progresser. En 1821, s'ouvre la première auberge juive, et en 1830, la première synagogue est inaugurée, ainsi qu'un cimetière juif.

En 1852 Rădăuţi est élevé au statut de ville, et la constitution de 1867 accorde aux citoyens juifs le statut dualiste austro-hongrois.

La communauté juive occupe une place très importante dans l'activité économique et sociale de la ville. En 1860, sur une population totale de 11 162 habitants, on compte 3 452 Juifs, soit 30,9 pourcents de la population. En 1888, la communauté compte 523 familles, avec un grand temple, huit synagogues et six écoles officielles. En 1910, vivent à Rădăuţi 5 940 Juifs, 5 256 Allemands et 4 456 Roumains.

L'entre-deux-guerres

Après la Première Guerre mondiale, les Allemands émigrent en Allemagne et en Autriche, ainsi qu'une minorité de Juifs. Les Juifs restants contribuent au développement de la ville, et certains sont membres du conseil municipal. La communauté s'agrandit. Au cours de cette période de l'entre-deux-guerres, s'ouvrent un séminaire d'hébreu (cours de 1919 à 1926) et une école juive qui comprend une école maternelle et des classes pour les adultes. Pour les Juifs nécessiteux est mis en place en 1925 une maison de repos de 40 lits, ainsi qu'un réfectoire offrant des repas gratuits à plus de cent personnes. En 1930, selon les données fournies par le recensement officiel, 5 647 Juifs résident dans la ville, soit 33,6 pourcents de la population totale.

Arrivé au pouvoir en 1937, le gouvernement d'Octavian Goga promulgue une série de lois antisémites entraînant brimades et persécutions contre les Juifs: ceux-ci sont battus dans la rue, les magasins juifs sont forcés d'ouvrir le chabbat, etc..En juin 1940, le gouvernement de Ion Gigurtu adopte de nouvelles lois confisquant les biens des Juifs, ordonnant leur expulsion de la fonction publique, chassant les enfants juifs des écoles publiques et interdisant aux médecins d'origine juive de traiter des personnes d'une "autre ethnie".

La guerre et l'émigration des Juifs après la guerre

Fin 1940, Rădăuţi compte 9 330 Roumains, 2 989 Juifs et 148 Allemands. Suite aux persécutions, de nombreux Juifs des villages alentours vont s'installer en ville. En août 1941, 2 000 Juifs de Siret sont transférés à Rădăuţi. Le 11 octobre 1941, 4 763 Juifs de Rădăuţi, soit 35,2 pourcents de la population, ainsi que la totalité des réfugiés juifs provenant des territoires cédés à l'URSS, sont arrêtés et déportés en Transnistrie. D'après les registres de 1942, il ne reste plus que 62 Juifs en ville. Les deux jours suivants, quelques 10 000 Juifs sont entassés dans des wagons à bestiaux et transportés dans des camps à Berchad, Obodovka, Tibulovca et Balta. Beaucoup vont mourir en route ou dans les camps.

En 1945, quelque 1 500 survivants de la Shoah commencent à retourner en ville dont des déportés de Bucovine du nord et de Bessarabie, jusqu'à la fin de 1946, quand l'Union soviétique décide de fermer ses frontières. Les Juifs de retour, retrouvent les synagogues transformées en entrepôt ou en écuries, tandis que les rouleaux de Torah ont disparu, recyclés pour faire entre autres des tambours ou des sandales.

Le nombre de Juifs augmente de nouveau après la guerre pour atteindre près de 6 000 en 1947, mais nombreux sont ceux qui désirent quitter la ville et émigrer vers la Palestine. A partir de l'automne 1950 et jusqu'à avril 1951, environ 2 000 Juifs émigrent légalement de Rădăuţi vers le nouvel état d'Israël. Il ne reste alors plus que 3 000 Juifs en ville. Ce n'est qu'en octobre 1958, que le gouvernement permettra de nouveau aux Juifs d'émigrer. En 1962, il ne subsiste plus que 800 Juifs à Rădăuţi.

Actuellement, il existe trois synagogues en activité à Rădăuţi.

Le Grand Temple, vue de coté
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