Le groupe OSA (Syndicat des architectes contemporains) fut une association architecturale du temps de l’Union soviétique qui officia entre 1925 et 1930. Il est considéré comme le premier groupe d’architectes constructivistes. Il publia une revue appelée SA (pour Sovremmennaia Arkhitektura soit « architecture contemporaine »).
Comme l’ASNOVA, l’OSA sortit du courant avant-gardiste de l’école du Vkhoutemas à Moscou. Les fondateurs du groupe étaient Moisei Ginzbourg, connu pour son livre Style et Époque (une réponse soviétique à Vers une architecture de Le Corbusier) et Alexandre Vesnine, peintre, concepteur et architecte. À la différence des autres associations avant eux, l’OSA se réclamait du Constructivisme, ce en quoi il était effetivement dans son utilitarisme et son attention portée sur la fonction plutôt que sur la forme, étant en cela le pendant architectural des expériences du mouvement artistique constructiviste. L’OSA fut par bien des aspects, l’aile architecturale du mouvement moderniste et socialiste LEF, et à son instar publia son propre journal en 1926.
Jusqu’à sa fin en 1930, SA aura publié des articles sur des sujets variés dont un symposium sur les toits plats, une publication spéciale sur la couleur dans l’architecture et des entretiens avec Le Corbusier, le Bauhaus, Fernand Léger et Kasimir Malevitch (qui était aussi un collaborateur du journal). La maquette était en grande partie due à Alexi Gan qui avait aussi dessiné le motif en grille très reconnaissable de la couverture. Parfois la photographie était réalisée par Alexandre Rodchenko. Comme il l'avait fait avec les projets Modernistes réalisés, le journal publia des projets expérimentaux des étudiants du Vkhoutemas comme le projet pour le Comintern de Lydia Komarova, les maisons-coques particulières de Sokolov et les œuvres d'Ivan Leonidov. Les articles publiés dans le journal étaient surtout centrés sur la Russie, s'intéressant parfois à l'Allemagne, mettant en évidence leurs affinités avec la Nouvelle Objectivité, bien qu'aucun architecte de l’OSA ne fût jamais invité à contribuer au Weißenhofsiedlung. Le groupe cependant fut le contre-point soviétique du groupe der Ring en Allemangne : agitant pour l'architecture et les méthodes de construction modernistes, et les polémiques contre le Classicisme et l’Éclectisme qui vont finalement fusionner dans le développement de l'architecture stalinienne
L’OSA prenait un position avant-gardiste respectant l'urbanisme aussi bien que l'architecture, position qui parfois a pu différé de celle du Parti communiste. En 1926-29 ils faisaient la propagande pour les maisons collectives et lancèrent la notion de condensateur social. Les architectes de l'OSA étaient employés par l'État pour développer des immeubles standards (les appartements Stroikom) en vue d'une production de masse. Cependant dès 1929 il y eut un renversement dans l'appareil théorique du groupe passant d'une ville composée d'immeubles collectivistes au désurbanisme, peut-être à cause des brutalités observées lors de la collectivisation forcée des territoires soviétiques. Les théories de Mikhail Okhitovitch reposant sur l'utilisation des moyens de télécommunication, les routes et les infrastructures pour créer des villes diffuses et semi-rurales furent publiées dans SA, et les propositions du groupe pour la ville nouvelle de Magnitogorsk furent faites sous son influence, pour se voir préférer finalement le projet de Ernst May du groupe Der Ring. Le débat sur le désurbanisme vit la direction du groupe OSA (notamment Ginzbourg) se placer derrière la théorie, ce qui aura des conséquences terribles quand le mouvement sera condamné par les décrets du Poiltburo. Le journal fut liquidé en 1930, et l'OSA deviendra brièvement le SASS (Section des Architectes pour la Construction Socialiste) avant d'être incorporer dans le syndicat d'état des architectes. Les membres du groupe continuèrent à exercer adoptant le style moderniste jusqu'en 1934 et l'inauguration du Réalisme socialiste. La plupart des membres de l'OSA survivront aux purges staliniennes, à l'exception cependant d'Alexei Gan et Mikhaïl Okhitovitch qui seront assassinés.
Avec la réhabilitation générale du Modernisme dans les années 1960, les publications de SA seront réimprimées après des décennies d'interdiction.