Les représentations de l'Arménie d'un point de vue cartographique sont riches, de l'Antiquité jusqu'à aujourd'hui. Mais elles passent le plus souvent par des représentations plus génériques, comme les portulans par exemple. Les représentations de l'Arménie proprement dites sont, elles, plus rares, mais on peut citer l'« Armenia » d'Heinrich Kiepert, un véritable bijou de la cartographie. Les cartes faites par des Arméniens sont très rares, la seule citée étant la « Tabula Chorographia Armenica » d'Érémia Tchélébi Keumurdjian. Cet article ne peut pas parler de toutes les cartes de l'Arménie, chose très difficile car elles sont très nombreuses.
Les représentations cartographiques se sont beaucoup modifiées au cours de cette époque ; il y en a nettement moins et elles mettent plus en valeur l'Arménie.
D'un point de vue historique, les Arméniens, alors toujours sous domination ottomane, subissent un génocide en 1915, c'est d'ailleurs le premier génocide du XXe siècle. L'Arménie change et devient soviétique jusqu'en 1991. Puis elle fait la guerre contre l'Azerbaïdjan pour récupérer une terre arménienne occupée par les Azéris, le Haut-Karabagh. La paix est actuellement revenue depuis 1994.
Cette carte date de 1880, et a pour auteur Heinrich Kiepert (1818 - 1899), un Allemand considéré comme le plus grand des cartographes du XIXe siècle. Cette carte est le témoignage le plus important de cet homme qui s'intéressait au Moyen-Orient et notamment à l'Arménie. Il savait même parler, écrire et lire l'arménien. La carte, de taille modeste (17 × 24 cm), n'a pourtant jamais été imprimée. Elle représente la Grande Arménie avec ses provinces historiques (comme le Vaspourakan par exemple). Les noms sont écrits en grec ancien et en arménien. Jamais une carte représentant l'Arménie n'a été aussi précise que celle-ci : on peut voir avec précision le relief, les lacs et rivières, etc… On voit plusieurs mentions dont « Artašat » au sud d'Erevan, qui, pour ce dernier, n'est pas mentionné. On peut aussi voir « Širak » (région de Shirak), plus vers l'ouest « Tospai » (Lac de Van) « Tigranakert », etc…
L'œuvre d'Heinrich Kiepert est conservée à la Staatsbibliothek de Berlin.